- Vis (rivière)
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la Vis Caractéristiques Longueur 57,9 km Bassin 332 km2 Bassin collecteur l'Hérault Débit moyen 10 m3⋅s-1 (Saint-Laurent-le-Minier) Régime Cévenol Cours Coordonnées de la source
Résurgence de la VisSe jette dans l'Hérault Géographie Pays traversés France La Vis est une rivière française, important affluent cévenol de l'Hérault en rive droite, qui coule dans les départements du Gard et de l' Hérault en région Languedoc-Roussillon. La Vis est gérée par l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse.
Sommaire
Étymologie
Le toponyme Vis provient de la racine d'origine Indo-européenne war et de sa variante Vir qui signifie « eau ». D'autres cours d'eau ont la même étymologie : la Vire rivière de Belgique affluent du Ton, la Vire fleuve de Normandie, la Vie affluent de la Dives, le Vistre rivière du Gard et la Virenque affluent de la Vis.
Un bout de rivière qui a changé de nom
Le cartulaire de ND de Nîmes de 1084 décrit au ch. 169 l'église de Vissec (Gard) comme « ecclesia que vocant Viro-Sicco,... in valle que vocant Virenca.. », soit : une église qu'on appelle de Vis-Sec (les hydronymes sont masculins en occitan) ... dans la vallée qu'on appelle Virenque. Jusqu'à la fin de l'ancien régime, le nom de Vis désigne en amont du confluent de Vissec la rivière connue aujourd'hui sous le nom de Virenque tandis que celle appelée Vis actuellement se nommait alors Alzon (prononcer alzou). Virenque est la vallée et non le cours d'eau.
Son parcours
La Vis, rivière d'une longueur de 57,9 km, prend sa source dans le Parc national des Cévennes, près du col de l'Homme-Mort dans le département du Gard. Elle traverse notamment Alzon, où les eaux s'infiltrent au moulin de Larcy, puis son lit reste sec dans de profondes gorges entre le causse de Campestre puis le causse du Larzac et le causse de Blandas. Le village de Vissec est traversé par une rivière sèche. La rivière ressurgit à la résurgence de la Foux où les eaux infiltrées sous le Larzac méridional, le causse de Campestre et le causse de Blandas viennent compléter celles qui se sont perdues à Alzon. La Vis traverse ensuite le cirque de Navacelles puis Saint-Laurent-le-Minier après avoir formé de nombreux méandres et se jette dans l'Hérault en amont de Ganges.
Article détaillé : Résurgence de la Vis.Communes traversées
Affluents
La Vis reçoit 18 affluents qui sont de l'amont vers l'aval :
- Le ruisseau de Sarméjane (1,9 km)
- Le ruisseau de Valcroze (4,3 km)
- Le ruisseau d'Airoles (4,6 km)
- La Virenque (24,6 km). La confluence est juste un peu en aval du Camp d'Altou, 1 km en amont de Vissec, lieu-dit les deux rivières.
- Le ravin de Bergougnous (1,1 km)
- Le ruisseau de la Rouveyrolle (1,4 km)
- Le ruisseau de Fontenilles (2 km)
- Le ruisseau des Combals (2,8 km)
- Le ruisseau du saut du loup (1,1 km)
- Le ruisseau de Combe caul (3 km)
- Le ruisseau de Chaumes (1,8 km)
- Le ruisseau de Calavon (3,9 km)
- Le ruisseau des Euzes (2 km)
- Le ruisseau de Gasson (4 km)
- Le ruisseau de l'Escudelle (1,3 km)
- Le valat de Cornier (1,2 km)
- la Crenze (5,4 km). La confluence est à Saint-Laurent-le-Minier sous le Château.
- Le ruisseau de Maudesse (3,6 km)
Hydrologie
La Vis est une rivière typiquement cévenole et donc très irrégulière mais abondante, à l'instar de ses voisines de la région des Cévennes, et avant tout de l' Hérault. Son débit a été observé durant une période de 47 ans (1961-2007), à Saint-Laurent-le-Minier, localité du département du Gard située au niveau de son confluent avec le fleuve [1]. La surface ainsi étudiée est de 332 km2, soit la quasi totalité du bassin versant de la rivière.
Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Saint-Laurent-le-Minier est de 10 m³ par seconde.
Débit moyen mensuel (en m³/s) mesuré à la Station hydrologique de Saint-Laurent-le-Minier - données calculées sur 48 ans La Vis présente des fluctuations saisonnières de débit bien marquées, comme c'est la norme dans la région des Cévennes. Les hautes eaux se déroulent en automne et en hiver, et se caractérisent par des débits mensuels moyens allant de 13,0 à 16,9 m3 par seconde, d'octobre à février. À partir du mois de mars, le débit baisse progressivement jusqu'aux basses eaux d'été qui ont lieu en juillet et en août (minimum de 2,69 m3 par seconde en août). Mais ces moyennes mensuelles occultent des fluctuations bien plus prononcées sur de courtes périodes ou selon les années.
Aux étiages, le VCN3 peut chuter jusque 0,970 m³ par seconde (970 litres), en cas de période quinquennale sèche, ce qui ne peut être considéré comme sévère pour un cours d'eau de cette taille (voir note [2] ).
Quant aux crues, elles peuvent être extrêmement importantes compte tenu de la taille assez modeste du bassin versant, et, comme toutes les rivières cevenoles, tout à fait "hors-norme" en France. Les QIX 2 et QIX 5 ou débits instantanés calculés pour une crue biennale et quinquennale, valent respectivement 320 et 460 m3 par seconde. Le QIX 10 ou débit instantané calculé de crue décennale est de 550 m3 par seconde, le QIX 20 de 630 m3, tandis que le QIX 50 se monte à pas moins de 740 m3 par seconde (voir note [3] ). Ce dernier chiffre est égal à deux fois et demi le débit moyen de la Seine à Paris, mesuré au pont d'Austerlitz, ou encore à la moitié du débit moyen du Rhône à Valence, presque en fin de parcours.
Le débit instantané maximal enregistré à Saint-Laurent-le-Minier a été de 542 m3 par seconde le 8 novembre 1982, tandis que la valeur journalière maximale était de 513 m3 par seconde le 18 décembre 1997. Si l'on compare la première de ces valeurs à l'échelle des QIX de la rivière, l'on constate que cette crue était à peine d'ordre décennal et donc tout à fait banale et nullement exceptionnelle.
La Vis est une rivière très abondante. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 953 millimètres annuellement, ce qui est près de trois fois supérieur à la moyenne d'ensemble de la France (320 millimètres), et dépasse largement la moyenne du bassin de l' Hérault (543 millimètres). Le débit spécifique (ou Qsp) atteint de ce fait le chiffre très élevé de 30,1 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Article détaillé : Droit et gestion des cours d'eau en France.Confluence
Natura 2000
Sur une superficie de 5 590 ha le site Natura 2000 des gorges de la Vis et de la Virenque a été proposé comme Site d’intérêt communautaire (directive Habitats) en décembre 1998[4].
Les poissons présents sont :
- Le barbeau méridional (Barbus meridionalis)
- Le blageon (Leuciscus souffia)
- Le chabot (Cottus gobio)
Les invertébrés présents sont : La cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), la cordulie splendide (Macromia splendens), le damier de la Succise (Euphydryas aurinia), l'ecaille chinée (Callimorpha quadripunctaria), le grand capricorne (Cerambyx cerdo), la laineuse du prunellier (Eriogaster catax), le lucane cerf-volant (Lucanus cervus), la rosalie des Alpes (Rosalia alpina), la Nymphale de l'arbousier (Charaxes jasius), le Scarabée rhinocéros (Oryctes nasicornis).
Les mammifères présents sont : La barbastelle (Barbastella barbastellus), le grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrum-equinum), la loutre (Lutra lutra), le minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi), le petit Murin (Myotis blythii), le petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), le rhinolophe Euryale (Rhinolophus euryale), le vespertilion à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) et le vespertilion de Capaccini (Myotis capaccinii).
Sur une superficie de 20 321 ha le site Natura 2000 des gorges de la Vis et cirque de Navacelles a été classé comme Zone de protection spéciale en avril 2006[5].
Les oiseaux présents sont : L'aigle royal (Aquila chrysaetos), l'alouette lulu (Lullula arborea), le bruant ortolan (Emberiza hortulana), le busard cendré (Circus pygargus), le busard Saint-Martin (Circus cyaneus), le circaète Jean-le-blanc (Circaetus gallicus), le crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), l'engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus), le faucon pèlerin (Falco peregrinus), la fauvette pitchou (Sylvia undata), le grand-duc d'Europe (Bubo bubo), le martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), l'œdicnème criard (Burhinus oedicnemus), le pic noir (Dryocopus martius), la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), le pipit rousseline (Anthus campestris), le vautour fauve (Gyps fulvus), le vautour moine (Aegypius monachus), le Cincle plongeur (Cinclus cinclus).
Elle abrite de nombreux reptiles et amphibiens (rainette, couleuvre à collier....).
Histoire de la vallée de la Vis
Les premiers habitants de la vallée de la Vis ont été les chasseurs du paléolithique qui, abrités dans des grottes bien exposées au soleil, purent s'adonner à la chasse, à la cueillette et à la pêche.
Les agriculteurs du néolithique ont eux aussi utilisé les grottes de la vallée de la Vis proches des zones cultivables du Causse comme habitat.
A l'âge du bronze la totalité des grottes ainsi que des abris sous roches biens exposés sont occupés.
Les moulins
La force hydraulique de la Vis a très tôt été utilisée par les caussenards pour moudre les céréales dans des moulins à eau. Les plus connus sont les moulins maintenant restaurés situés à la résurgence de la Vis. Ces moulins existaient au XIe siècle. Leur exploitation a été abandonnée en 1907 suite à une crue dévastatrice de la rivière. Les moulins de Navacelles sont eux aussi antérieurs au XIe siècle. Trois moulins existaient à Madières où déjà au IXe siècle un excellent moulin y était mentionné. Le moulin de Gorniès transformé en usine fonctionna jusqu'en 1939.
Activités
Production hydroélectrique
Deux installations hydroélectriques fonctionnent sur la Vis : la microcentrale du Martinet commune de Saint-Laurent-le-Minier et l'usine hydroélectrique EDF de Madières commune de Saint-Maurice-Navacelles. La première est une installation de basse chute (5 mètres de hauteur de chute après une dérivation de quelques centaines de mètres) alors que la seconde est une installation de haute chute (105 mètres de hauteur de chute après une dérivation de 10 km qui longe la Vis sur 12 km sur la rive droite). L’installation est soumise à un débit réservé de 700 litres par seconde du 1er juin au 30 septembre et de 500 litres par seconde du 1er octobre au 31 mai[6].
Piscicultures
L'eau de la Vis est employée depuis les années 1925-1930 pour élever des truites en viviers. La pisciculture du Grenouillet sur la commune de Gorniès a été créée en 1963. L'exploitation de la pisciculture de la papeterie sur la commune de Saint-Laurent-le-Minier a débuté en 1979. Sa production annuelle est actuellement d'environ 150 tonnes de truites arc en ciel.
Patrimoine - Curiosités - Tourisme
Baignades
Bien que l'eau de la Vis soit relativement fraîche, sa remarquable limpidité et ses paysages spectaculaires dans des gorges encaissées provoquent à la belle saison un afflux vers les nombreuses baignades qui agrémentent son cours.
La qualité des eaux de baignade est analysée en 4 points[7]:
- Cascade de Navacelles, 5 prélèvements en 2008. Baignade de bonne qualité,
- Aire aménagée de Gorniès, 5 prélèvements en 2008. Baignade de bonne qualité,
- Cascade de Saint-Laurent-le-Minier, 5 prélèvements en 2008. Baignade de qualité moyenne,
- Cascades de Cazilhac, 5 prélèvements en 2008. Baignade de bonne qualité.
Les baignades de bonne qualité et les baignades de qualité moyenne sont conformes aux normes européennes.
Pour de nombreux visiteurs la Vis est cette rivière, aperçue d'un point de vue, qui au fond des gorges a coupé un de ses méandres. Un Cirque naturel spectaculaire s'est ainsi formé il y a environ 6000 ans. L'attrait touristique du cirque de Navacelles, le paysage exceptionnel et la fragilité du milieu ont permis l'inscription du cirque de Navacelles au réseau des Grand Site de France.
Article détaillé : cirque de Navacelles.La pêche
La Vis est un cours d'eau de première catégorie sur la totalité de son parcours d'un grand intérêt piscicole où l'on trouve des truites fario de souche sauvage, des vairons et des blageons.
Certains pêcheurs reconnaissent la Vis comme la plus belle rivière d'Europe[8]
Annexes
Voir aussi
- L' Hérault
- Le parc national des Cévennes
- Les Cévennes
- Le cirque de Navacelles
- La résurgence de la Vis
Bibliographie
- Adrienne Durand-Tullou, Vissec et son étrange rivière, Espace sud, 1995
- Adrienne Durand-Tullou, Sur le chemin de Compostelle...Rogues-Madières, Mairie de Rogues, 1997
- Adrienne Durand-Tullou, A la découverte de la Vis étrange rivière, Cévennes magazine, 1998
- Eugène Germer-Durand, Dictionnaire topographique du département du Gard
(noms de lieux anciens et modernes), Paris 1868
Liens externes
- Banque Hydro - Station Y2035010 - La Vis à Saint-Laurent-le-Minier (Synthèse)
- Site du SANDRE
- http://www.pescofi.com/tourisme/lacs-fleuves-rivieres/Riviere-la-Vis
Notes et références
- Banque Hydro - Station Y2035010 - La Vis à Saint-Laurent-le-Minier (option Synthèse)
- Le VCN3 est une mesure de l'étiage et correspond à la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.
On calcule aussi le QIX 50, c'est-à-dire la valeur du débit instantané calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans.
Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits instantanés calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est-à-dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux ou cinq ans. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme.
Le QIX 20 ou débit instantané calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit instantané calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans.- Natura 2000 : Fiche du site FR9101384 (GORGES DE LA VIS ET DE LA VIRENQUE)
- Natura 2000 : Fiche du site FR9112011 (GORGES DE LA VIS ET CIRQUE DE NAVACELLES)
- Vidourle
- http://baignades.sante.gouv.fr/navigMap.do?idCarte=baignades_metropole&listeActive=dpt#a
- Midi libre du 7 juillet 2007 La Vis... plus belle rivière d’Europe,
Catégories :- Cours d'eau du Gard
- Cours d'eau de l'Hérault
- Affluent de l'Hérault
- Site Natura 2000 du Gard
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