- Mataroa
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Le Mataroa est un paquebot néo-zélandais, connu entre autres pour deux voyages effectués en 1945, l'un de réfugiés juifs à destination de la Palestine, l'autre d'intellectuels grecs à destination de la France.
Le bateau fut lancé le 2 mars 1922 aux chantiers Harland and Wolff à Belfast sous le nom Diogenes pour la Aberdeen Line (en). Il pouvait alors accueillir 130 passagers en première classe et 422 en troisième. Elle fut revendue en juin 1926 à la Shaw, Savill & Albion Line (en) et prit le nom Mataroa, en même temps que sa sœur Sophocles qui devint le Tamaroa. Sa propulsion fut alors modifiée, passant du charbon au fioul, ce qui lui permit d'atteindre la vitesse de 15 nœuds[1].
Sommaire
Voyage des réfugiés juifs
En août 1945, le Mataroa fut affrété pour acheminer de Marseille à Haïfa 173 enfants juifs de l'Œuvre de secours aux enfants (OSE), survivants du camp de concentration de Buchenwald, qui disposaient de familles en Palestine. Il achemina plus tard 1 200 rescapés de Bergen-Belsen[2].
Voyage des intellectuels grecs
Ce navire a amené de Grèce jusqu'à Tarente en Italie du sud à la fin décembre 1945 un certain nombre d'artistes et d'intellectuels grecs ayant pour but d'arriver jusqu'à Paris, dans le contexte de la guerre civile grecque. La grande majorité était boursiers de la France. Ce voyage fut organisé par le directeur de l’Institut français d'Athènes de l’époque, le philhellène Octave Merlier, et par Roger Milliex[3]. Certains des passagers devinrent des artistes mondialement reconnus. Il y avait aussi un grand nombre de représentants de diverses autres professions, non dénués de talent. Certains d'entre eux ont voyagé avec leurs propres moyens financiers.
Artistes et intellectuels ayant embarqué
- Nelly Andrikopoulou (qui épousera plus tard Níkos Engonópoulos)
- Kostas Axelos (philosophe)
- Dimitris Chorafas
- Byzantios
- Cornelius Castoriadis (sociologue)
- Costa Coulentianos (sculpteur)
- Mimika Cranaki
- Filolaos (sculpteur)
- Ioannis Ioannou
- Yorgos Kandylis dit Georges Candilis (architecte)
- André Kédros en France, de nom Grec : Virgile Solomonidès[réf. nécessaire]
- Memos Makris (en), sculpteur
- Kostas Papaïoannou (spécialiste de Marx)
- Aurélie Solomonidès Ioannou
- Nicolas Svoronos, philosophe
- Heleni Thromopoulou
- Dimitris Veakis
- Nikos Vyzantios
- Emmanuel Kriaras (en)
- Ado Kyrou, cinéaste surréaliste qui fut un temps rédacteur de Positif
Notes et références
- New Zealand Maritime record
- Koutouzis
- Institut français d'athènes
Bibliographie
- Nelly Andrikopoulou, Le Voyage du « Mataroa », Athènes, Hestia, 2007.
- Mimika Cranaki, « Mataroa » à deux voix. Journal d'exil, éd. Bénaki, ISBN 978-960-8347-77-9
- L'Odyssée du Mataroa, soixante-cinq ans après..., Institut français d'Athènes, 20 décembre 2010. Consulté le 17 août 2010
- Michel Koutouzis, « Les voyages du Mataroa », dans Agoravox, 1er juin 2010 [texte intégral (page consultée le 17 août 2010)]
- (en) R.M.S. Mataora 1922 -1957 sur New Zealand Maritime record. Consulté le 17 août 2010
Liens externes
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