- Martin Michel Charles Gaudin, duc de Gaète
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Martin Michel Charles Gaudin
Martin Michel Charles Gaudin, duc de Gaëte, né le 16 janvier 1756 à Saint-Denis près de Paris et mort le 5 novembre 1841 à Gennevilliers, est un homme politique français, qui commença sa carrière sous la Révolution et fut ensuite le ministre des Finances du Consulat et de l'Empire.
Martin Michel Charles Gaudin était le fils de Charles Gaudin, avocat au Parlement de Paris et de Louise-Suzanne Ragot, son épouse. Avant la Révolution, il était directeur dans l'administration générale des contributions.
Sommaire
Biographie
En 1773, après ses études au collège Louis-le-Grand, il entre au cabinet de d'Ailly, un ami de la famille, premier commis de Henri d'Ormesson, l’intendant des finances placé par Necker, directeur général du Département des impositions. D'Ailly confie au jeune Gaudin une division en chef. Gaudin écrit dans ses Mémoires : « Ce fut là le commencement de ma fortune politique. La Révolution a fait le reste ... ».
En 1789, Gaudin devient membre influent du Comité des finances de la Constituante.
Sous la Révolution
En 1791, Louis XVI, sur proposition du ministre Tarbé, le nomme commissaire de la trésorerie nationale, responsable de la Recette lors de sa création, et il y remplit sa tâche avec beaucoup de talent et de courage, dans une période particulièrement difficile.
Gaudin devient l'homme qui fait la jonction entre l'ancien système de collecte des impôts directs avec 24 recettes générales et le nouveau système avec 544 receveurs de district élus. Pierre Joseph Cambon est le nouveau ministre des Finances dans ces temps troublés, où ces postes sont à risques.
Il n'hésita pas ainsi à s'opposer au paiement de traites frauduleuses émises par le général Dumouriez, alors tout puissant. Avec l'aide de Cambon, s'opposant à Robespierre, il parvint à sauver la vie des 48 receveurs-généraux des Finances, que la Convention voulait conduire à l'échafaud, dans la même charrette que celle des fermiers-généraux. Maintes fois dénoncé, il réussit miraculeusement à conserver son poste jusqu'en l' an III (1795). Mais en 1795, il démissionne « ... au milieu d'inquiétudes de tous genres, excédé de fatigue ... ».
Sous le Directoire
Au début du Directoire, il se retire à Vic-sur-Aisne, où il reste trois ans en retraite. Il a 39 ans et déjà 20 ans de carrière.
En 1798, un courrier du Président du Directoire le rappelle pour remplacer Dominique-Vincent Ramel-Nogaret aux Finances. Il refuse mais accepte d'être commissaire général de l'Administration des Postes, fonction importante malgré tout, en raison du "cabinet noir". C'est "l'ancienne place d'intendant général des postes aux lettres et aux chevaux".
Sous le Consulat et le Premier Empire
Napoléon Ier le nomma ministre des Finances au lendemain du coup d'État du 18 brumaire.
Siéyès à propos de Gaudin :
« Il donnait, lorsque j’entrai, des ordres au commandant de la Garde. Il vint à moi de l’air le plus gracieux :
- Vous avez longtemps travaillé dans les finances ?
- Pendant 20 ans général !
- Nous avons grand besoin de votre secours et j’y compte. Allons, prêtez serment, nous sommes pressés... »Gaudin s’attelle à la réorganisation financière, en créant un corps de fonctionnaires dépendant directement du ministre et dont l’efficacité est immédiate : un receveur par arrondissement et une receveur général par département. Le ministre Gaudin impose le cautionnement à tous les fonctionnaires et notamment aux percepteurs.
Il rétabli en même temps les impôts indirects en rétablissant les octrois, puis les taxes sur le tabac, les boissons et même le sel, sans oublier la loterie.
Gaudin est l’un des pères du franc germinal, créé le 7 germinal an XI (1803) et qui reste en vigueur jusqu’en 1928, sa valeur par rapport à l’or étant immuable jusqu’en 1914.
Il assure ces fonctions du 11 novembre 1799 (20 brumaire an VIII) au 1er avril 1814, puis du 20 mars au 22 juin 1815. L'empereur le fait comte, puis duc de Gaëte le 15 août 1809.
Durant les Cent-Jours, il reprend son portefeuille. Ensuite, il est élu député constitutionnel de l’Aisne (1815-1819), jouant un rôle important à la commission des finances.
Sous la Restauration
Sous la Restauration, il fut nommé gouverneur de la Banque de France en remplacement de Jacques Laffitte (1820 à 1834).
Il ne se maria qu’à 70 ans en 1822. Son épouse divorcée d’un homonyme, Émile Gaudin de Feurs, était une grecque de Naxos : Marie-Anne Summaripa. Il adopte sa fille qui épousera plus tard le marquis de Girardin.
Il meurt en novembre 1841 à Gennevilliers.
Sources
- Portail de la Révolution française
- Portail du Premier Empire
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