- Marguerite Brunet
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Mademoiselle Montansier
Pour les articles homonymes, voir Brunet.Marguerite Brunet dite Mademoiselle Montansier est une comédienne et directrice de théâtre française, née à Bayonne le 19 décembre 1730 et morte à Paris le 13 juillet 1820.
S'étant enfuie à quatorze ans de la maison des Ursulines de Bordeaux où elle était en pension pour s'engager dans une troupe de comédiens, elle s'embarque pour l'Amérique pour les beaux yeux d'un jeune comédien avant de devenir la maîtresse de Burson, Intendant de la Martinique, et de s'établir marchande de mode à Saint-Domingue. De retour à Paris, elle s'installe chez une tante par alliance, Mme Montansier, marchande de mode à laquelle elle emprunte son nom. Elle ouvre un salon de jeux rue Saint-Honoré, fréquenté par la jeunesse dorée ce qui lui permet de faire son entrée dans la haute société.
Ayant obtenu grâce à sa liaison avec le marquis de Saint-Contest la direction d'un petit théâtre rue Satory à Versailles, elle attire l'attention de la reine Maire-Antoinette et décroche en 1775 le privilège des bals et spectacles de Versailles, suivi en 1779 de celui des théâtres de Fontainebleau, Saint-Cloud, Marly, Compiègne, Rouen, Caen, Orléans, Nantes et Le Havre. Forte de ces appuis, elle fait construire à Versailles son premier théâtre - dit "de la rue des Réservoirs" et bientôt rebaptisé "Théâtre Montansier" - qu'elle inaugure le 18 novembre 1777 en présence de Louis XVI et de la reine.
Elle profite de la Révolution pour s'installer à Paris en 1790 en compagnie de son amant, le comédien Honoré Bourdon dit "de Neuville", et prendre possession du Théâtre des Beaujolais, sous les arcades du Palais-Royal. Après de gros travaux de restauration, l'inauguration a lieu le 12 avril 1790 avec Les Époux mécontents, opéra en quatre actes de Dubuisson et Storace. Successivement rebaptisé "Théâtre Montansier", "Théâtre du Péristyle du Jardin-Égalité", "Théâtre de la Montagne", "Variétés-Montansier" et enfin tout simplement "Variétés", elle le dirigera jusqu'en 1806. Toujours détentrice des privilèges de la Cour désormais installée aux Tuileries, elle fait représenter avec succès des opéras italiens en version française, s'attirant les jalousies des protecteurs de l'Académie Royale de Musique, exilée à la Porte Saint-Martin.
Suivant les armées de Dumouriez dans les Pays-Bas autrichiens avec 85 artistes et employés de son théâtre, elle assiste à la bataille de Jemmapes puis prend la direction de la troupe du Théâtre de la Monnaie de Bruxelles en janvier 1793 et la rebaptise "Comédiens de la République française". Elle regagne Paris en mars, lors du repli des troupes françaises et de la restauration du gouvernement autrichien, et fait édifier le "Théâtre-National", rue de la Loi (act. square Louvois) qu'elle inaugure le 15 août. Emprisonnée le 25 Brumaire (15 novembre) par la Terreur sous prétexte d'avoir reçu des fonds des Anglais et de la Reine ou d'avoir voulu mettre le feu à la Bibliothèque Nationale voisine, la troupe de chanteurs-comédiens qu'elle a créée se fond dans celle du "Théâtre-Français" du Faubourg Saint-Germain et la salle passe sous le contrôle de l'Opéra (elle sera détruite en 1820 en représailles à l'assassinat du duc de Berry).
Déclarée innocente, elle est libérée dix mois plus tard et obtient de haute lutte de larges compensations financières. Elle épouse de Neuville le 5 septembre 1799 (à presque 70 ans !) puis crée en 1801 au Théâtre Olympique, rue de la Victoire, une nouvelle troupe de chanteurs italiens appelée "Opéra-Buffa" et rapidement surnommée "Italiens". Le changement de régime est cependant loin de lui être favorable : transférée salle Favart en 1802, la troupe est placée sous la direction de Louis-Benoît Picard en 1804. L'année 1803 est encore plus douloureuse : alors que Marguerite est emprisonnée quelques semaines pour dettes, de Neuville meurt.
Obligée par décret de quitter le Palais-Royal en 1806 (les Comédiens-Français voisins trouvant qu'elle leur porte ombrage) mais toujours infatigable, elle arrache à Napoléon l'autorisation d'édifier un nouveau théâtre boulevard Montmartre et ce, malgré un décret limitant désormais le nombre de salles parisiennes à 8.
Elle y transfère ses Variétés et le 24 juin 1807, le Tout-Paris assiste à la première représentation du Panorama de Momus, vaudeville de Marc-Antoine Désaugiers. Les succès s'enchaînant - ainsi que les cabales - elle délègue la direction au comédien Mira Brunet et s'éteint paisiblement le 13 juillet 1820 à 90 ans.
Une comédie en quatre actes et un prologue de de Flers et Caillavet, créée en 1904 à la Gaîté par Réjane, lui rend hommage : La Montansier.
Bibliographie
- Patricia Bouchenot-Déchin, La Montansier, Perrin, 2007 (ISBN 978-2262026813)
Voir aussi
Précédé par Mademoiselle Montansier Suivi par Herman Bultos et Adam directrice du Théâtre de la Monnaie 1793-1794 Herman Bultos et Adam - Portail du théâtre
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