Marcus Furius Camilius

Marcus Furius Camilius

Marcus Furius Camillus

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Marcus Furius Camillus dit Camille, est un général et homme d'État romain, né vers 446 av. J.-C., d'une famille patricienne sans renommée particulière, mort en 365 av. J.-C.. Plutarque a écrit sa vie, et Tite-Live le présente comme un des plus brillants chefs d’armée. Ses nombreuses victoires et sa prise de Veies, rivale étrusque de Rome, marquent le début de la lente expansion territoriale romaine.

Sommaire

Ses débuts

Vers 403 av. J.-C. il est nommé censeur ; durant cette charge, il incite les célibataires romains à épouser les veuves, nombreuses à cause des guerres fréquentes, et accroit les ressources publiques en supprimant la dispense d'impôt dont bénéficient les orphelins[1].

Guerre contre Véies

Rome et ses voisins au Ve siècle av. J.-C.

En 401 av. J.-C., puis en 398 av. J.-C., il est élu tribun militaire à pouvoir consulaire durant la longue guerre contre Véies et ses alliés étrusques.

En 398-397, Camille fait partie des hommes appelés à relever les commandants du siège infructueux de Véies. Il s’y fait remarquer en écrasant les habitants de Faléries et de Capène, alliés des Veiens, ce qui lui vaut la dictature en 396. Après la prise de la ville, Camille célèbre son triomphe, puis part faire le siège de Faléries[2].

La répartition du butin ternit cette victoire : Camille avec l’assentiment du Sénat avait laissé ses soldats s’emparer de tout le butin de la prise de Véies. Il ne peut donc honorer sa promesse de consacrer à Apollon le dixième du butin, les pontifes décident que chacun apporterait le dixième de son butin personnel pour se libérer de l’engagement fait au dieu, mesure qui rendit Camille impopulaire[3]. Malgré de nouveaux succès électoraux et militaires en 394 avant J.C., Camille est cité en justice en 391 avant J.C. par le tribun de la plèbe Lucius Apuléius pour l’affaire du butin de Veies, et choisit l’exil[4].

Sac de Rome par les Gaulois

En 390 avant J.C., la victoire des Gaulois à la bataille de l'Allia l’amène à prendre la direction des Ardéates et à marcher contre l’ennemi. Nommé dictateur pour la deuxième fois dans des circonstances rocambolesques, Camille arrive à la tête de ses troupes dans Rome au moment où Brennus, le chef gaulois, exigea des Romains réfugiés au Capitole qu’ils leur versent une somme d’or déterminée par une balance sur le contrepoids duquel il vient de poser son épée (Vae Victis !). Camille lui répondit que « les Romains ont appris de leurs pères à sauver la patrie par le fer, non par l’or », et l’oblige à la bataille, lors de laquelle les Gaulois sont vaincus[5],[6].

Rome est entièrement dévastée, sauf le Capitole qui a résisté aux Gaulois. Selon Tite-Live, le peuple et les tribuns de la plèbe envisagent d'abandonner le site et de s'installer à Véies. Camille les en dissuade, plaidant l'impossibilité de quitter le sol consacré aux dieux protecteurs de Rome, et encourage la reconstruction des temples et des maisons.[7]

Campagnes contre les voisins de Rome

Rome est reconstruite, Camille remporte d’autres victoires sur certains peuples latins rebelles. Il est encore dictateur en 389 avant J.C., et bat successivement les Volsques, les Herniques, les Étrusques, triple victoire qui lui vaut le triomphe et permet à Rome d’annexer une partie du territoire des Volsques[8].

En 386 avant J.C., il est élu tribun militaire à pouvoir consulaire avec cinq collègues, qui lui confient le commandement pour combattre une nouvelle coalition d’Étrusques, de Volsques, d’Herniques et de Latins. Camille prend d’assaut la ville volsque de Satricum, puis dégage les cités de Satrium et de Népété de l’emprise étrusque.[9]

Camille est de nouveau élu tribun militaire à pouvoir consulaire en 381 av. J.-C. ; il mène une nouvelle campagne victorieuse contre les Volsques et ramène Tusculum dans l’alliance romaine[10].

Fin de sa vie

L’œuvre de Camille ne se limite pas aux champs de bataille. Il est désigné dictateur pour la troisième fois en 368 avant J.C. en raison de son prestige, pour empêcher le vote en force des lois licinio-sextiennes, projet qui réservait une des deux magistratures consulaires à un plébéien. Selon Tite-Live, Camille ne parvient pas à faire fléchir la résolution des tribuns de la plèbe Caius Licinius Stolon et Lucius Sextius Lateranus malgré sa menace de lever une armée et d'enrôler tout le peuple sous l'autorité militaire. Camille démissionne de sa dictature[11].

L'année suivante en en 367 avant J.C., de nouveau dictateur malgré son grand âge, Camille mène sa dernière action militaire : il extermine à Albanum des Gaulois qui avaient de nouveau envahi l'Italie, et débarrasse pour longtemps les Romains de ces formidables ennemis ; Selon Plutarque, Camille a préparé cette bataille en améliorant l’armement du soldat romain : casque en métal, bouclier renforcé de métal, et usage des javelots même dans les combats au corps à corps, pour parer les coups d'épée[1]. De ces indications, certains historiens ont crédité Camille d'une réforme de l'armée romaine et son fonctionnement, dont peut-être le camp construit chaque soir.

Toujours dictateur, Camille doit faire face à Rome à une nouvelle tentative du tribun Licinius Stolon de faire passer ses projets de loi. Selon Tite-Live qui donne peu de détails sur cet épisode, Camille fut impuissant à lui faire barrage. Plutarque présente une version plus favorable : quittant le forum sous la pression de la foule, Camille fait le vœu d'élever un temple à la Concorde si la paix civile revenait, ce qui arriva[1].

Ce fut son dernier acte politique. Il meurt à un âge avancé en 365 avant J.C. lors d’une épidémie, fréquente à Rome à cette époque[12].

Citations

« Quant à Furius Camillus, parmi tant de faits remarquables qu’on rapporte à son propos, le plus singulier et le plus étrange, c’est que cet homme qui remporta tant de succès éclatants à la tête des armées, qui fut nommé cinq fois dictateur, qui célébra quatre triomphes, et fut inscrit comme second fondateur de Rome, ne fut pas une seule fois consul. [13] »
« Il mérita d'être appelé, après Romulus, le second fondateur de la ville de Rome[12] »

Cinq dictatures

Notes

  1. a , b  et c Plutarque, Vie de Camille, dans la Vie des hommes illustres
  2. Tite-Live, Histoire romaine, livre V, 19-22
  3. Tite-Live, Histoire romaine, livre V, 23-25
  4. Tite-Live, Histoire romaine, livre V, 32
  5. Tite-Live, Histoire romaine, livre V, 49
  6. Cette intervention providentielle sauve l’honneur militaire des Romains, mais les historiens modernes mettent en doute la véracité du récit de Tite-Live
  7. Tite-Live, Histoire romaine, livre V, 50 à 54
  8. Tite-Live, Histoire romaine, livre VI, 2-3
  9. Tite-Live, Histoire romaine, livre VI, 6-7
  10. Tite-Live, VI, 22-25
  11. Tite-Live, Histoire romaine, livre VI, 38
  12. a  et b Tite-Live, Histoire romaine, livre VII, 1
  13. Plutarque, Vies parallèles, Vie de Camille, I, 1. Plutarque explique ensuite ce paradoxe : Camille fut plusieurs fois tribun militaire à pouvoir consulaire, magistrature de l'époque équivalent sensiblement à celle de consul.

Bibliographie

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