- Marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse
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Les Marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse sont un ensemble de marches folkloriques, se déroulant de mai à octobre, en Belgique dans l'Entre-Sambre-et-Meuse. Il s'agit de processions dédiées à un saint et accompagnées d'une escorte armée.
Sommaire
Origines
Ces processions à caractère religieux trouvent leur origine dans les processions de la Fête-Dieu. Elles ont le plus souvent été ensuite dédiées à un saint ayant miraculeusement intercédé en faveur de la communauté locale. Bon nombre de marches sont ainsi placées sous le patronage de saint Roch (Thuin, Ham-sur-Heure, Châtelet, Acoz) qui aurait intercédé en faveur des populations lors des épidémies de peste du XVIIe siècle.
L'origine des escortes armées accompagnant ces processions est quant à elle essentiellement profane. Ces escortes armées sont les héritières des milices urbaines et rurales qui devaient protéger villes et bourgs. Ces milices rendaient également les honneurs lors des manifestations importantes se déroulant dans leurs localités. Avec le temps, ces milices ont disparu et leur rôle a glissé vers des sociétés à caractère plus populaire, « les jeunesses ». Ces sociétés regroupant les hommes non mariés étaient le plus souvent chargées de l'organisation des manifestations festives dans les villes et villages. Ces groupements perpétuèrent les traditions en conservant un aspect militaire aux escortes et en les équipant tant bien que mal d'uniformes (du Premier et Deuxième Empire et de la garde civique belge) et d'armes à feu. Depuis les années 1960, on note davantage de groupes habillés d'uniformes inspirés ou reproduisant à l'identique ceux des armées du Premier Empire.
Ordonnance
Bien que sujette à différentes variantes, l'ordonnance de ces processions obéit à quelques règles communes aux différentes marches. La processions est presque toujours ouverte par un peloton d'hommes portant des uniformes de sapeurs. Reconnaissables par le port du tablier blanc (de toile ou de cuir), ceux-ci ne portent pas d'armes à proprement parler mais une hache. Vient ensuite la batterie. Cette phalange musicale est composée de fifres et tambours exécutant des airs traditionnels. La batterie est parfois accompagnée d'une fanfare. La batterie est suivie par le drapeau. Viennent ensuite les pelotons de tireurs. Ceux-ci peuvent être revêtus de costumes de voltigeurs, de grenadiers, de zouaves, etc. Leur rôle principal est de faire parler la poudre lors des décharges (salves) en l'honneur du saint ou des personnalités recevant la procession. Le clergé vient ensuite, accompagnant les reliques et suivi par les pèlerins.
Le cassage du verre
Le cassage du verre est une cérémonie traditionnelle au cours de laquelle, dans certains villages de Marcheurs, les places d'officiers sont attribuées. Les critères de priorité varient d'une Compagnie à l'autre en fonction des traditions locales. De nombreux corps d'office sont constitués suivant des degrés d'ancienneté au sein de la Compagnie. D'autres comités mettent les places d'officiers aux enchères et favorisent ainsi les plus offrants. Quelle que soit la forme, le cassage du verre constitue, dans tous les cas, une prestation de serment, un engagement personnel de chaque officier vis-à-vis du folklore, du patrimoine de son terroir, une promesse de s'efforcer de maintenir les traditions dans leur juste valeur. En présence de nombreux Marcheurs, du bourgmestre et des échevins, chaque officier lève son verre de bière appelé à cette occasion " misérable " (parce que dépourvu de pied), le vide d'un trait et le jette violemment à ses pieds. Au moment où le verre se brise, les applaudissements des spectateurs et le roulement des tambours saluent son engagement. Ce " passage des places " est considéré comme très officiel. L'officier doit organiser, gérer, recruter et veiller au maintien de la dignité. Des statuts de 1894 mentionnent l'article suivant : " Celui qui après avoir cassé le verre se soustrairait à l'engagement contracté serait regardé comme parjure. On le mépriserait, il perdrait toute confiance ! "
Dates
- Inventaire complet des Marches Folklorique de l'Entre-Sambre-et-Meuse
- Calendrier des marches affiliées à l'AMFESM
- Lundi de Pentecôte : Marche Sainte Rolende à Gerpinnes
- Dimanche suivant la Pentecôte: Trinité à Walcourt
- Troisième dimanche de mai : Saint Roch à Thuin
- Dimanche 29 juin ou le dimanche suivant le 29 juin : Marche Saint Pierre à Morialmé, marche Saints Pierre et Paul à Florennes
- Dimanche suivant le 15 août : Saint Roch à Ham-sur-Heure
- Dimanche suivant le 10 septembre : Bienheureux Richard à Beignée
- Les 2,3 et 4 août, Marche Saint Gérard de Brogne (Mettet)
- Dernier week-end de juillet, Marche St Christophe Hanzinelle
- Le dernier dimanche de septembre, une fois tous les SEPT ans, la doyenne des marches : la Marche septennale Saint-Feuillen à Fosses-la-Ville (prochaine 30/09/2012).
Bibliographie
C. BOUCHAT, « En être ». Les dessous identitaires d'un folklore. Approche ethnographique des Marches folkloriques de l'Entre-Sambre-et-Meuse, Bruxelles, 2006. Etude ethnographique réalisée dans le cadre du projet de mise en valeur du patrimoine culturel de l'ESM, portée au sein du G.A.L. par le Centre culturel de Walcourt, en partenariat avec le Foyer culturel de Florennes, le Centre culturel de Gerpinnes et la Commune de Cerfontaine, financée par la Communauté Française, l'Union Européenne, la Région Wallonne et les Communes partenaires.
Ch. CLOCHERIEUX, A l'heure des tambours et des fifres, Acoz, 1972.
COLLECTIF, La Madeleine. Marche jumétoise en l'honneur de sainte Marie-Madeleine, Bruxelles, 1993 (Tradition wallonne).
R. FOULON, Marches militaires et folkloriques de l'Entre-Sambre-et-Meuse, Bruxelles, 1976.
R. GOLARD, Chroniques des marches passées, t. I, Acoz, 1985.
R. GOLARD, Chroniques des marches passées, t. II, Acoz, 2008.
R.-P. HASQUIN et S. MAYENCE, Salves sambriennes, Charleroi, 1959.
A. MARINUS, Les marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse, dans Le Foklore belge, t. I, p. 124-174.
J. ROLAND, Escortes armées et marches folkloriques. Etude ethnographique et historique, Bruxelles, 1973 (Folklore et artt populaire de Wallonie, 4).
A. SCHROEDER, G. DEREZE et R. FOULON, Processions de foi. Les Marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse, Bruxelles, 2006.
B. THIBAUT, En Marches. Les escortes militaires en Entre-Sambre-et-Meuse. Leur évolution, leurs traditions, leurs acteurs, Bruxelles, 2010.Liens externes
Catégorie :- Folklore wallon
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