- Marchandisation du monde
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Marchandisation
La marchandisation (à ne pas confondre avec le merchandising, une technique propre aux magasins en libre service) évoque l'extension des domaines économiques librement accessibles aux marchés. Elle est souvent opposée à la notion de "collectivisation" pouvant être appliquée aux biens publics et services publics.
Sommaire
Définition du concept
La marchandisation est un terme polémique qui concerne l'extension supposée des domaines de ce qu'on peut acheter et vendre sur les marchés. Le processus consisterait à transformer tous les échanges non marchands (santé, culture, etc) en marchandise classique. Les utilisateurs de ce terme péjoratif attribuent ainsi l'expression marchandisation du monde aux effets de la mondialisation qu'ils considèrent comme un méfait de la pensée néo-libérale.
La marchandisation des services publics, c'est à dire l'application des règles du marché aux services publics, est le principe de base de la nouvelle gestion publique dont le postulat de base considére que les marchés sont plus efficients que la planification. Elle a été testée avec succès dans de nombreux pays ayant engagé une réforme de l'État.
On trouve beaucoup de mouvements altermondialistes qui s'opposent à ce qu'ils considèrent comme la marchandisation de telle ou telle chose.
Les domaines où régneraient la marchandisation
Ces opposants rangent par exemple dans cette notion :
- la privatisation des services publics, comme la distribution d'eau ou les transports collectifs,
- la privatisation des ressources naturelles, telle que l'eau. Cette privatisation est notamment combattue par l'association biens publics à l'échelle mondiale
- la disparition des couvertures sociales contre la maladie, au profit d'assurances santé gérées par des compagnies privées,
- la marchandisation des produits culturels et artistiques, dénonçant la concentration des grands groupes de médias sur l'industrie du disque et du cinéma,
- la marchandisation du vivant, s'opposant aux brevets du vivant ou à la biopiraterie, par exemple avec les brevets sur les gènes.
- la marchandisation du corps, notamment celui de la femme, pour désigner deux réalités différentes : la prostitution, mais aussi l'exploitation commerciale de son image (notamment par la publicité la montrant souvent dénudée)
Ces adversaires s'en prennent notamment à l'OMC et aux accords de commerce internationaux comme l'AGCS, qui promeuvent une plus grande extension des domaines des marchés.
Phénomènes inverses
Le développement
- des logiciels libres, du journalisme citoyen, des sites Internet à rédaction coopérative (wikis),
- des fondations et ONG humanitaires,
- et d'autres activités désintéressées, tant individuelles qu'associatives et coopératives,
montre que le monde, système dynamique complexe en perpétuelle recherche d'équilibre lorsque règne la liberté d'adaptation, évolue, dans de nombreux domaines, de façon tout-à-fait inverse.
Bref historique
Cette notion reprend en partie l'idée de fétichisme de la marchandise, concept développé par Karl Marx dans Le Capital, où l'auteur évoque la disparition des interactions humaines dans le processus de production désincarnée du capitalisme.
Ce concept fut repris et développé par György Lukács. Il fut étendu par Guy Debord à l'ensemble des activités humaines, dans sa théorie de La société du spectacle.
Voir aussi
- Biens publics à l'échelle mondiale
- Immanuel Wallerstein, sociologue
- Libéralisation de l'enseignement en France
- Diversité culturelle, mise à mal par la marchandisation, selon ses détracteurs
- Riccardo Petrella
- Collectivisation
- des références bibliographiques dans Bibliographie de l'altermondialisation
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