Mailly-Maillet

Mailly-Maillet
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50° 04′ 50″ N 2° 36′ 16″ E / 50.0806, 2.6044

Mailly-Maillet
Administration
Pays France
Région Picardie
Département Somme
Arrondissement Amiens
Canton Acheux-en-Amiénois
Code commune 80498
Code postal 80560
Maire
Mandat en cours
Gilbert Savy
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays du Coquelicot
Démographie
Population 604 hab. (1999)
Densité 54 hab./km²
Géographie
Coordonnées 50° 04′ 50″ Nord
       2° 36′ 16″ Est
/ 50.0806, 2.6044
Altitudes mini. 94 m — maxi. 157 m
Superficie 11,14 km2

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Mailly-Maillet est une commune française, située dans le département de la Somme et la région Picardie.

Sommaire

Géographie

Mailly est la commune la plus importante et la mieux bâtie du canton d’Acheux. Sa distance du chef-lieu de canton est de 6 km, de Doullens 23 km, et 34 km d’Amiens. Altitude : 153 m.

Le territoire est traversé par six routes qui viennent aboutir au centre du village. La superficie totale est de 1358 ha. Dont 227 en bois qui dépendaient de l’ancien château et qui sont en 1883 la propriété de M. le baron Le Feuvre d’Albert. Parmi les lieux dits, nous trouvons les Caritables, la Vallée des morts, souvenir d’une sanglante bataille ; la Justice où s’élevaient sans doute les fourches patibulaires ; la longue borne, les Bonnettes, la vallée Madame, les Catiaux, le Parterre, ancienne dépendance du parc du château, le bois Sacquepée, le Carnaphé, le Paradis, avec son mystérieux trésor,..

Histoire

Pour l'étymologie du toponyme, l'origine en serait (selon M. Taillier) le mot celtique « mâle » signifiant pierre ou roc[1].

L’emplacement du village sur l'une des ramifications de l’ancienne voie gauloise dite « de Barbarie », paraît lui attribuer une origine antérieure à la conquête romaine.

L'implantation humaine depuis au moins les Gallo-Romains a par contre été attestée par la découverte, près de l’ancienne voie menant d’Amiens à Arras (et passant à l’extrémité du village) et en particulier en 1838, d'assez nombreux objets : urnes de terre noire, lacrymatoires en verre blanc, médailles en or de Maximien, et plusieurs anneaux ornés de pierres gravées : l’une de ces pierres représentait un esclave donnant à manger à un aigle déployé. Les restes d’une « chaise curule » en ivoire auraient même alors été identifiés parmi des débris d’armes et d’autres objets[2].

Ses premières habitations furent bâties au bas de la côte, vers le Nord, autour de l’ancien cimetière. Elles furent transportées plus tard sous les murs du château-fort élevé par les seigneurs sur le haut de la colline. C’est à l’agglomération de ces chaumières que le bourg actuel de Mailly dût sa formation première.

Au mois de mars 1222, Enguerran de Croi, et Jean le Monnier (Monetarius), chanoine de Picquigny, vendirent à Yole, Comtesse de St Pol et Dame d’Encre, plusieurs granges situées à Mailly (apud Mailliacum) et Sanlis, pour l’œuvre de deux clercs, auxquels on assigna moitié des dîmes des dits lieux. La vente fut faîte à la charge de payer à Gaultier, doyen et clerc d’Encre, 22 livres parisis.

Église Mailly-Maillet

Mailly eut beaucoup à souffrir lors du siège de Corbie en 1636 ; les Espagnols s’en emparèrent et livrèrent presque toutes les maisons au pillage. L’année suivante, un incendie détruisit une grande partie du bourg.

En 1683, un nouvel incendie, plus terrible que le premier, réduisit en cendres l’église, le château et la commune presque tout entière, laquelle, par son importance, avait mérité le titre de ville.

Lors de la Terreur, il fut signalé comme un foyer d’émigration, et une lettre de dénonciation, écrite à André Dumont, le 15 Nivose de l’an II, lui apprenait que la tranquillité de Mailly était en danger ; que le maire, le premier officier municipal et le juge de paix se voyaient menacés par la vengeance de l’aristocratie qui voulait les immoler, et que le foyer du mal était à Doullens : «  Comme le citoyen De France, disait on, reçoit, à chaque instant, des visites de ses affiliés, et que ceux-ci reviennent à Mailly servir les mauvais principes qu’il leur débite, je crois qu’il serait bon que tu donnasses l’ordre de lui interdire toute communication à l’extérieur de la citadelle. »

La Chapelle Madame est une chapelle funéraire du XVIIIe siècle érigée par le Marquis de Mailly à la mémoire de son épouse
La Chapelle Madame est une chapelle funéraire du XVIIIe siècle, érigée par le marquis de Mailly à la mémoire de son épouse. Crypte dans laquelle repose les restes de Jean III de Mailly, ascendant de l’impératrice Élisabeth de Wittelsbach[3]

Des scellés furent apposés au château et grâce au courage d’un membre de la société populaire de Doullens, le comte d’Hesecques, déjà détenu à la citadelle de cette ville, échappa à la mort.

Mailly eut beaucoup à souffrir de l’invasion allemande durant la guerre franco-prussienne de 1870. Après la Bataille de l'Hallue, les Français battant en retraite vers le Nord, passèrent à Mailly où ils séjournèrent le 25 décembre. Le lendemain, les Prussiens, au nombre d’environ 12.000, traversèrent la commune. Du 5 au 11 janvier, Mailly eut à loger de nombreux détachements de cavalerie ennemie. Le 14 une escarmouche eut lieu entre les éclaireurs français et les cuirassiers blancs, qui emmenèrent prisonniers quatre dragons.

Les Allemands revinrent à Mailly après la bataille de Saint-Quentin, et séjournèrent du 28 janvier au 2 février 1871. La troupe de l’occupation était de la 28° d’infanterie, le 8° régiment de pontonniers et de hussards, formant un total de 3 000 hommes ; Craignant d’être surpris, ils établirent des avant-postes à la sortie du bourg, et élevèrent des barricades interceptant toute espèce de communication. L’Armistice ayant été déclaré, les Prussiens partirent brusquement dans la direction d’Amiens, emmenant en otage le maire, M. Desjardin, qui fut enfermé à la citadelle pendant douze jours.

Les pertes occasionnées à Mailly par l’occupation prussienne tant par suite de réquisition que comme contributions de guerre, s’élevèrent à la somme de 85.000 francs. La commune a été admise dans la répartition des indemnités accordées par l’État pour une somme de 48 000Frs.

Photo Croix de guerre recto.jpg

Mailly fut une plaque tournant de la Première Guerre mondiale. En hommage à ses blessures, elle fut citée à l’ordre de l’armée et reçut la Croix de Guerre.

L'ancienne gare de Mailly-Maillet.
Le village fut desservi par une ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique du réseau départemental de la Somme, qui reliait Albert à Doullens de 1888 à 1949

Mailly possédait autrefois une maladrerie (Hôpital de lépreux au Moyen Âge) ; elle se trouvait à mi-côte entre le cimetière et le nouveau village, près de l’emplacement nommé les Templiers. Il est probable que cet établissement dut sa fondation aux Frères Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, qui comptaient dans leur Ordre plusieurs membres de la famille de Mailly. Cette maladrerie fut remplacée, dans les temps modernes, par un hôpital qui ajouta aux revenus déjà existants la dotation de 200 livres de rentes, que lui fit, en s’y retirant vers 1746, Madeleine-Bernandine Cadot de Sedeville, veuve du sieur de Gouffier et belle-sœur du marquis de Mailly ; des Sœurs grises du couvent du couvent Saint-Lazare à Paris y furent appelées le 12 octobre 1768 pour soigner les malades indigents et donner l’instruction gratuite aux jeunes filles pauvres de la paroisse.

Cet hôpital, dont l’utilité était marquée dans une localité aussi importante que celle de Mailly, n’a pas été conservé, il sert aujourd’hui de mairie après avoir abrité pendant longtemps l’école communale.

Le bourg de Mailly-Maillet comprenait dans son territoire deux hameaux : Beaussart et Colicamps et plusieurs autres dépendances, Belval, Haut et Bas Héringuiére, dont les dîmes sont mentionnées comme faisant partie du revenu du titulaire curé, Pierre Petit, en 1730.

Colincamp ayant été converti en commune, nous ne nous occuperons que du hameau de Beaussart.

Ce hameau, dont la dénomination rappelle l’existence d’un bois défriché, Sart, Sartum, est d’une origine très ancienne :

Guillaume de Beaussart donna une chartre en 1230 – Gilles de Mailly fit don au Chapitre d’Amiens, en novembre 1232, de toute la dîme du terroir de Beaussart « de bella sarto », qu’il avait achetée de Robert de Forceville, seigneur de Beaussart, du consentement de sa femme Béatrice et de leurs sept enfants. Jean de Susane, chevalier, l’évêque d’Amiens, Geoffroy, confirmèrent cette donation.

Gilon de Mailly est mentionné dans les actes du Parlement de Paris à plusieurs reprises (Olim, t. I, p. 58, XVIII 1258; p. 146, IV 1261 etc.)

Jean IIIème du nom, baron de Mailly, prend le titre de seigneur de Beaussart en 1450. Cette seigneurie resta dans la famille de Mailly. Nous voyons plusieurs membres de cette famille, tels que Gilles, 1548, Thibaut, 1575, Réna III, etc.. Etc.…, s’intituler seigneurs de Colincamps et de Beaussart. Ce dernier à la fin du XIXème siècle, comptait 248 habitants. Il fut longtemps privé de chapelle pour les services religieux de ses habitants. Grâce à la munificence et au zèle de leur compatriote, l’abbé Gosselin, ils possèdent aujourd’hui une magnifique église. Leur généreux bienfaiteur avait à peine terminé une aussi difficile entreprise, mourut le 2 avril 1862, victime de son généreux dévouement ; Il était vicaire à Péronne.

Nous citerons encore deux écarts de Mailly : « Les caritables », lieu où était l’ancienne sucrerie, une briqueterie et deux auberges, et « Ste-Véronique » où sont construites quelques maisons.

Mailly a notamment depuis 1852 un corps de sapeurs pompiers. Nous n’avons que peu d’éléments sur les sinistres dans la commune. D’autant que plusieurs pages ont été détruites sur le registre du corps. Néanmoins nous sommes certains que nos anciens ont eu dur à faire, surtout durant la première guerre mondiale, la commune se trouvant sur les champs de bataille de la Somme. En 1983 le corps a reçu un nouveau drapeau en remplacement de celui datant de 1852 (toujours visible à la mairie). L’amicale a effectué l’achat d’un fourgon en 1982. L’ancien entrepôt qui se trouvait au presbytère a été remplacé en 1984 par un local flambant neuf. En 1993 l’acquisition d’un F.P.T qui a été entièrement re-conditionné par les sapeurs pompiers

Administration

L'hôtel-de-ville est à côté de l'église, au Sud. Sur cette façade le blason des seigneurs de Mailly[3].
Liste des maires successifs depuis 1791
Période Identité Étiquette Qualité
An II   M. Geffroy SE  
An II   M. Ringard SE  
AN III   M. Dauphin SE  
An IV   M. Quevrain SE  
An IV   M. Tholomé SE  
An V   M. Herbet SE  
An V   M. Carette SE  
An VII   M. Carette SE  
1815 1816 M. De France d’Hezcques SE  
1816 1821 M. Dupré-Defer SE  
1821 1830 M. Delaunay SE  
1830 1840 Hourriez Eloi SE  
1840 1855 Hourriez Léon SE  
1855 1865 M. Deberly SE  
1865 1870 Hourriez Léon SE  
Fin 1870 Fin 1870 Breuval Léon SE  
1871 1881 Déjardin Eugène SE  
Janv. 1881 Fév. 1881 Breuval Léon SE  
Mars 1881 1900 Dauphin Victor SE  
1900 1902 Breuval Léon SE  
1902 1929 Corbier Charles SE  
1929 1945 Hecquet Emile SE  
1945 1952 Peuvion Eugène SE  
1952 1962 Dhiers Oswald SE  
1962 1987 Bopp Georges SE  
1987 1994 Houcke Raymond SE  
1994 2008 Lefevre Jean-Pierre SE  
2008 ---- Savy Gilbert SE  
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
1720 1872 1911 1921 1931 1936 1946 1962 1968 1975 1982 1990 1999
600 1100 827 637 696 678 618 693 675 657 620 639 604
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

  • Église Saint-Pierre
  • Chapelle Madame : Les travaux de restauration de ce petit édifice élégant sont bien avancés au printemps 2008.
  • Mairie, installée dans un ancien hôpital, lui même édifié jadis en remplacement d'une maladrerie.
  • Cimetière militaire[4] (Mailly Wood cimetery)

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

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Notes et références

  1. Adolphe de Cardevacque, Le canton d'Acheux, éd. Delattre-Lenoel, 1883 - 391 pages
  2. Paul Decagny, L'arrondissement de Péronne, éd. J. Quentin, Péronne, 1844 - 607 pages page 209 consultable en ligne
  3. a et b Note des journées du patrimoine de la Picardie
  4. (en)Site avec photos et mention du nombre de combattants inhumés

Liens externes



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