Mahmoud El Matri

Mahmoud El Matri

Mahmoud El Materi

Mahmoud El Materi
Portrait de Mahmoud El Materi
Portrait de Mahmoud El Materi

Naissance décembre 1897
Tunis
Décès 13 décembre 1972 (à 75 ans)
Tunis
Nationalité Tunisie Tunisie
Profession(s) médecin
Formation Université de Dijon (sciences)
Université de Paris (médecine)

Mahmoud El Materi ou Mahmoud Materi (محمود الماطري), né en décembre 1897[1] à Tunis et décédé le 13 décembre 1972 à Tunis, est un médecin et homme politique tunisien. Il est l'un des fondateurs du Néo-Destour dont il est le premier président.

Sommaire

Jeunesse

Issu d'une famille tunisoise d'origine gréco-turque, Mahmoud El Materi est l'enfant de Khadija Ferah, qui meurt en couche, et de Mokthar El Materi, chaouachi et imam à la mosquée El Ksar (hanéfite), qui décède dix mois plus tard. Son grand père Ahmed était un enseignant hanéfite à l'Université Zitouna.

Il fréquente le kouttab à partir de l'âge de six ans puis entre à l'école franco-arabe à l'âge de huit ans. Il y obtient son certificat d'études primaires puis son brevet d'arabe. Il poursuit sa scolarité au Collège Sadiki et obtient son diplôme de fin d'études en 1916 puis son baccalauréat avec mention honorable le 12 juillet 1919.

Le baccalauréat en poche, il s'inscrit à la fois à la faculté des sciences et à l'école de médecine de Dijon. Ne disposant pas de bourse, ni d'aide familiale, il trouve un emploi comme surveillant d'un lycée puis dans une école de commerce. Après avoir obtenu sa licence en sciences, il s'inscrit en quatrième année de médecine à Paris où il obtient son doctorat en médecine avec mention très honorable le 6 juillet 1926.

Durant son séjour à Dijon, Mahmoud El Materi écrit des articles politiques dans plusieurs journaux dont Le Populaire. À Paris, il est d'abord membre du Parti communiste français, qu'il quitte rapidement pour le Parti socialiste français, et milite pour la Ligue des droits de l'homme et l'Étoile nord-africaine dont il est un membre fondateur. Il collabore alors à plusieurs journaux dont Le Progrès de la Côte-d'Or, Le Rappel socialiste et Le Populaire de Paris.

À l'âge de 28 ans, au début du mois de novembre 1926, il rentre définitivement en Tunisie.

Carrière de médecin

Malgré un diplôme obtenu avec la mention très honorable, la candidature de Mahmoud El Materi à un poste d'interne à l'hôpital est refusé par les autorités du protectorat. Il accepte cependant le poste d'assistant bénévole au service du docteur René Broc. Au cours de son expérience d'assistant bénévole à l'hôpital Sadiki (actuel hôpital Aziza Othmana), il côtoie d'illustres médecins et chercheurs français comme Charles Nicolle, Ernest Conseil et Gabriel Brun. De plus, il collabore à plusieurs périodiques nationalistes.

Au mois de mars 1927, El Materi ouvre son propre cabinet de consultation à Bab Menara, tout en continuant d'exercer son travail d'assistant bénévole à l'hôpital.

Carrière politique

Gouvernement Chenik déporté à Kébili (El Materi est le deuxième à partir de la droite)

Il fonde le Néo-Destour, aux côtés d'Habib Bourguiba, à l'occasion du congrès de Ksar Hellal le 2 mars 1934. Il en devient le premier président jusqu'au 13 janvier 1938 ; il quitte la présidence du parti pour cause de désaccords avec Bourguiba. En septembre 1934, il est exilé durant deux ans dans le Sud tunisien, à Bordj le Bœuf par le résident général de France en Tunisie, Marcel Peyrouton, en même temps que les autres dirigeants du parti.

Nommé par Moncef Bey comme ministre de l'intérieur dans le gouvernement de M'hamed Chenik, ce gouvernement ne dure pas suite à la destitution de Moncef Bey ; El Materi fait toutefois parti du second gouvernement Chenik comme ministre de l'intérieur en 1950. Il est déporté une seconde fois à Kébili en 1952, avec les nationalistes du gouvernement dont Chenik, Hamadi Badra et d'autres ministres, après la dissolution du gouvernement par le nouveau resident général Jean de Hauteclocque.

Au lendemain de l'indépendance, Mahmoud El Materi devient ministre de la santé publique dans le premier gouvernement d'Habib Bourguiba, entre le 15 avril 1956 et le 29 juillet 1957, non pas en tant que membre du Néo-Destour mais classé comme « indépendant ». En raison de nouveaux désaccords avec le nouveau président Bourguiba, El Materi démissionne de son poste de ministre. Après son départ du gouvernement, il reste journaliste et se consacre à la médecine ; il se voit élu comme premier président de l'Ordre des médecins de Tunisie.

À sa mort, le 13 décembre 1972, il est inhumé à la tourba des El Materi au cimetière du Djellaz.

Références

  1. Dans ses mémoires, El Materi indique qu'il ne connaît pas sa date de naissance exacte. En effet, puisque sa mère est morte en couche, on délaisse le petit Mahmoud jusqu'à ce qu'on le confie à Baya Ben Jaafar, une proche de la famille. Plus tard, il est recueilli par sa tante Fatouma et son frère aîné Ali, qui l'élève après la mort de son père. Il serait né à la fin décembre 1897 ou début janvier 1898. Selon Mounir Charfi, il serait né le 5 décembre 1897.

Bibliographie

  • Mahmoud El Materi, Itinéraire d'un militant (1926-1942), éd. Cérès, Tunis, 1992
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