- Louis (monnaie)
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Le louis est la dénomination courante de la monnaie d'or française depuis 1640.
Sommaire
Création
C'est en 1640 que Louis XIII décide de réformer le système monétaire français :
- le louis d'or ou écu d'or, qui remplaça le franc, en circulation depuis l'époque de Jean II le bon,
- le double louis d'or
- le louis d'or
- le demi-louis d'or
- le louis d'argent ou écu blanc de 60 sols
- le demi-écu (30 sols)
- le quart d'écu (15 sols)
- le sixième d'écu (10 sols)
- le douzième d'écu (5 sols)
- le liard, monnaie de cuivre, à partir de 1656. (démonétisation en 1856)
Ce système monétaire va durer jusqu'à la Révolution française.
Sous Louis XIII (1610-1643)
Le louis d'or a été créé par la réforme de Claude de Bullion.
- dimension : +/- 25 mm, poids : 6,75 g
- avers : la tête laurée du roi tournée à droite, avec la légende suivante en latin : LVD XIII DG - FR ET NAV REX, c'est-à-dire « Louis XIII, roi de France et de Navarre par la grâce de Dieu »
- revers : le monogramme : croix formée de 4 doubles L surmontés de couronnes et séparés par des fleurs de lys, la lettre de l'atelier dans un cercle en cœur. La légende CHRS REGN VINC IMP, c'est-à-dire « Le Christ règne, vainc et commande »
- Graveur général des monnaies : Jean Warin (1604-1672)
En 1640, la mécanisation de la frappe monétaire des métaux précieux en France donna naissance au louis d'or. La série des pièces d'or, frappées dès cette date au balancier, comprend trois espèces : le louis, le double louis et le quadruple louis ; nous sommes habitués depuis déjà le XVIIe siècle à appeler improprement le quadruple louis "double louis", le double louis "louis" et le louis "demi-louis". À côté de ces pièces courantes a été fabriquée à petit nombre une série de trois monnaies de grand module : vingt louis, seize louis et huit louis ("dix", "huit" et "quatre" louis). La pièce de vingt louis valait cent livres ; elle reste la plus grande et la plus lourde monnaie d'or française jamais frappée. Ces pièces de plaisir, destinées à servir de cadeaux et à prouver le savoir-faire de la Monnaie du Moulin de Paris, n'ont pas circulé. Elles sont l'œuvre du liégeois Jean Warin (1604-1672). Plus tard francisé en Jean Varin avant sa naturalisation (1650), il fut d'abord officiellement maître orfèvre, puis "Garde & Conducteur du Balancier du Louvre" (ancienne Monnaie du Moulin) le 23 mars 1629, "Graveurs des Sceaux du Roy et des Juridictions du Royaume" le 3 mars 1646 avec la charge de "Tailleur Général des Monnaies de France et des Médailles du Roy", "Contrôleur Général des Poinçons & Effigies des Monnaies de France" en août 1647, enfin en 1656, Conseiller du Roi Louis XIV, Intendant des Bâtiments, Jardin, Tapisseries & Manufactures, pour enfin siéger en 1665 à l'Académie de Peinture & Sculpture nouvellement créée[1].
La plus lourde monnaie d'or royale française à l'effigie de Louis XIII
Jean Varin [graveur] Pièce de vingt ("dix") louis à l'effigie de Louis XIII
Monnaie : or. 66,87 g. ; diamètre maximum : 4,4 cm
Paris, 1640 BnF, département des Monnaies, médailles et antiques, Beistegui 304 RC-A-57802/RC-A-57803
Droit : LVD.XIII.D.G. FR.ET.NAV.REX., tête du Roi laurée à droite ; dessous : 1640
Sous Louis XIV (1643-1715)
- dimension : +/- 25 mm, poids : 6,75 g
- avers : la tête laurée du roi tournée à droite, avec la légende suivante en latin : LVD XIIII DG - FR ET NAV REX, c'est-à-dire « Louis XIV, roi de France et de Navarre par la grâce de Dieu »
- revers : le monogramme : croix formée de 4 doubles L surmontés de couronnes et séparés par des fleurs de lys, la lettre de l'atelier dans un cercle en cœur. La légende CHRS REGN VINC IMP, c'est-à-dire « Le Christ règne, vainc et commande »
- graveur général des monnaies : Jean Warin (1604- 1672)
- Ce type de Louis est communément appelé Louis aux huit L
Sous Louis XV (1715-1774)
- dimension : : +/- 24 mm, poids : 8,16 g
- avers : la tête du roi tournée à gauche, avec la légende suivante en latin : LVD XV DG - FR ET NAV REX, c'est-à-dire « Louis XV, roi de France et de Navarre par la grâce de Dieu »
- revers : le monogramme : écus ovales inclinés de France et de Navarre surmontés d'une couronnes, la lettre de l'atelier étant reprise dans la partie inférieure. La légende CHRS REGN VINC IMP, c'est-à-dire « Le Christ règne, vainc et commande »
- maître graveur : Norbert Roettiers (1703-1748)
- ce type de Louis est communément appelé « Louis aux lunettes »
Sous Louis XVI (1774-1793)
Description du Liard sous Louis XVI
- diamètre : 22 mm
- métal : cuivre
- poids théorique : 3,058 grammes
- poids courant : 2,80 à 2,90 grammes
- atelier : Nantes (T dans le revers en bas)
- avers : LUDOV.XVI. D.GRATIA (Louis XVI Par la grâce de Dieu)
- revers : FRANC ET T.NAVARR. REX. (Roi de France et de Navarre) + Année
Remarque: certains historiens ont pour hypothèse que c'est un Louis d'or représentant Louis XVI qui aurait mis des doutes sur le maître de poste Jean-Baptiste Drouet qui hébergeait alors Louis XVI lors de sa fuite pour la forteresse de Monmédy à Varennes. C'est de cette pièce qu'il aurait reconnu Louis XVI et alors prévenu les révolutionnaires d'un village aux alentours.
Pérennité
Pendant la période constitutionnelle, le louis de 24 livres, encore à l'effigie de Louis XVI fut remplacé par le type Au génie gravé par Augustin Dupré, mais conserva son nom de louis. Suite au changement monétaire du franc germinal, le louis prit la valeur de 20 francs, revêtit le portrait de Napoléon, puis des rois de la Restauration. La Deuxième République lui donna une effigie de Cérès, puis celle de Napoléon III la remplaça. Le terme « napoléon » sera alors en concurrence avec celui de « louis » pour la pièce de 20 francs, noms qu'elle conservera durant la Troisième République qui reprit le type Au Génie, le dernier « nap » ou « louis d'or » sera frappé en 1914 avec au droit un coq et au revers une effigie de Marianne.
Grâce au système monétaire de l'Union latine mis en place en 1865, d'autres pays européens frappèrent des pièces d'or au module et poids de la pièce française de 20 francs. Dans le langage courant, ces pièces sont improprement appelées « louis d'or ».
Notes et références
- Frédéric Pény, Jean VARIN de Liège, Liège, Belgique, H. Vaillant-Carmanne,S.A, 1947, E.0 tirage 500 exe éd., 79 + 23 pl. p., p. p10, 13, 17, 18
Voir aussi
Catégories :- Numismatique française
- Monnaie de la Renaissance au XIXe siècle
- le louis d'or ou écu d'or, qui remplaça le franc, en circulation depuis l'époque de Jean II le bon,
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