- Lothaire de Supplinbourg
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Lothaire III du Saint Empire ou Lothaire III de Supplinbourg est né en juin 1075 et mort le 4 décembre 1137 à Breitenwang, dans le Tyrol.
Lothaire III de Supplinbourg est le fils du comte Gebhard de Supplinburg et d'Hedwige de Formbach, il est duc de Saxe de 1106 à décembre 1137, élu roi des Romains le 24 mai 1125, puis il est couronné empereur du Saint-Empire romain germanique le 4 juin 1133 sous le nom de Lothaire III. Cela se fait au détriment de Frédéric II de Souabe et de Conrad III de Hohenstaufen, neveux d’Henri V mort sans postérité. Il doit en outre affronter d’autres prétendants et ne triomphe qu'avec l'appui du pape et de son gendre le duc Henri X de Bavière.
Sommaire
Un des nombreux seigneurs de l’empire
Nous connaissons mal la jeunesse de Lothaire. Il est né posthume, fin juin 1075, peu de temps après que son père, Gebhard de Supplinburg, ait trouvé la mort certainement à la bataille de Langensalza le 9 juin 1075 en luttant avec la noblesse saxonne contre l'empereur Henri IV, qui va être deux fois excommunié. L'empereur est sans pitié pour les meneurs de cette rébellion.
Du fait d’achats de fiefs, d’héritage Lothaire III, comte de Supplinbourg et de Querfurt, devient seigneur de Billung, Northeim et de Brunswick et donc l’un des propriétaires terriens dominants dans le duché du nord. La maison des Billungs s'est éteinte en 1106. Il est comte Palatin de Saxe. Donc, il est fait duc de Saxe, en 1106, par l'empereur Henri V, en échange d’une alliance contre son père Henri IV. Le nouveau duc épouse Rilichenza de Nordheim, dernière descendante de l'empereur Henri le saint[1] réunit ainsi aux terres du Palatinat de Saxe, et à celles des maisons de Supplinhourg et de Querfurt, la riche succession de Nordheim et de Brunswick[2].
Encouragé par ce titre et mis en fureur sur l'imposition d'un nouvel impôt sur des familles ducales, Lothaire se fatigue bientôt de la vassalité à laquelle l'empereur prétend le réduire, et donne aux princes allemands le signal de la révolte. Poursuivi par les Impériaux, il se voit d'abord réduit à venir, nu-pieds et en chemise, demander pardon à Henri V, le jour de ses noces, célébrées le 7 janvier 1114 à la diète de Mayence. Toutefois, à peine absous, il trame dans la diète même une nouvelle conspiration. En 1115, avec ses guerriers saxons, il écrase les armées de l'empereur à la bataille de Welfesholz. L'empereur se voit forcé, par l'attitude menaçante des confédérés, de publier une paix générale et de satisfaire à tout prix les mécontents[3].
Son mariage
Lothaire III épouse Richenza de Brunswick, fille d'Henri comte de Northeim, morte en 1136.
Dont une fille unique, Gertrude de Saxe (1115-1143), duchesse de Saxe de décembre 1137 à 1138 qui abdique.
Elle épouse :
- le 12 juin 1127, le duc Henri X de Bavière, mort en 1139. Il descend par les mâles de la maison des Welfs, et, par sa mère, de celle de Billung. Henry va être le meilleur allié de son beau-père. Non content d'avoir ainsi réuni sur une même tête la fortune de plusieurs familles puissantes, Lothaire donne à son gendre son duché de Saxe, qui s'étend à l'orient jusqu'à la Poméranie et au Mecklembourg, vers le sud jusqu'à l'Unstrutt, vers l'ouest jusqu'au Rhin, et au nord jusqu'à l'Eider. Ainsi, Lothaire brouille Henri avec Conrad de Hohenstaufen, et sème entre les Guelfes et les Gibelins le premier germe de cette rivalité, qui fera couler tant de sang.
- puis le 15 mai 1142, elle se remarie avec Henri II d'Autriche (1107-1177), comte palatin du Rhin (1140-1141), duc de Bavière (1143-1156) et margrave (1141-1156), puis duc d'Autriche (1156-1177) de la maison de Babenberg.
Roi (1125)
Quand l’empereur Henri V meurt en 1125, Lothaire rencontre le chancelier impérial, l'archevêque de Mayence, comme un candidat parfait. Certes il est vieux (cinquante ans), mais son élection est due en partie au fait qu’il n’a pas d’héritier mâle. Après la mort du dernier des empereurs saliques, les princes songent à lui donner un successeur qui ne prétende plus établir, à leurs dépens, une monarchie héréditaire et absolue. Ils se tournent vers l'ennemi de Henri V, vers le duc de Saxe[4].
Lothaire de Supplinbourg est couronné roi à Aix-la-Chapelle le 13 septembre 1125.
Comme la plupart de ses prédécesseurs, Lothaire (1125-1137) doit affronter de fortes oppositions. Il est élu roi après une lutte de pouvoir difficile contre Frédéric II de Souabe. Mais, il peut compter sur l'appui précieux de la famille des Guelfes, dont son gendre le duc Henri X de Bavière, est le chef. D’ailleurs, il multiplie les démarches auprès de la papauté et fait des promesses au pape.
L’amitié du duc de Bohême ne lui est en rien acquise. Il doit faire entamer une campagne entreprise dès 1125 contre la Bohême qui se termine par une défaite. La bataille entre l'armée du duc Sobeslav Ier de Bohême et les divisions de Lothaire a lieu près de la forteresse frontalière de Chlumec le 18 février 1126. Le début du règne de Lothaire commence mal ! Parmi les prisonniers des Bohémiens figure le futur margrave du Brandenbourg, Albert Ier de Brandebourg.
Pendant le début son règne, un lutte de succession se transforme en une guerre entre les maisons de Bavière et les Hohenstaufen. Ce conflit est mené par Frédéric II de Souabe, dit Frédéric "le Borgne", et son frère Conrad III de Hohenstaufen. Les Hohenstaufen revendiquent des fiefs indépendants qui sont à eux, et veulent s’approprier les terres du domaine royal gagnées sous Henri IV et Henri V. Les tentatives de Lothaire pour accaparer les terres du domaine royal avec l’aide d'un groupe de nobles réunis à Ratisbonne provoquent une réaction violente des Hohenstaufen. Frédéric "le borgne" est assiégé dans le château de Haguenau par l'empereur Lothaire de Supplinbourg auquel il refuse de soumettre, en 1127. Frédéric II de Souabe et son frère Conrad III de Hohenstaufen sont bannis et la Bourgogne est confiée à Conrad de Zähringen.
Les Hohenstaufen, forts de leurs armées princières, bénéficient de beaucoup de villes impériales, de l’Autriche et du duché de Souabe. Conrad III de Hohenstaufen reçoit l’aide du faux roi Conrad III. En 1128, il est couronné roi d’Italie par Anselm V, l'archevêque de Milan. Lothaire profite de l'expédition de Conrad en Italie et de son manque de troupes en attaquant les Hohenstaufen en Allemagne. Nuremberg et Speyer, deux places fortes de ses opposants, sont prises en 1129. L'échec de Conrad III de Hohenstaufen l’oblige à quitter l’Italie, et à revenir en Allemagne en 1130. Et c’est une victoire au moins partielle pour le souverain.
Relations avec le pape
Lors de l'élection papale de 1130 qui aboutit à l’élection de deux papes, les deux candidats sont des alliés de Lothaire. L’empereur voit là une occasion de profiter de la situation et de réaffirmer le contrôle impérial sur la papauté.
L’antipape, Anaclet II, offre à Lothaire la couronne impériale, mais finalement Lothaire choisit de soutenir Innocent II et il lui promet de l’aider à reprendre Rome. En 1131, ils se rencontrent à Liège, et le roi décide aider Innocent II à lutter contre le roi Roger II de Sicile, un allié d’Anaclet II.
L’armée qui accompagne Lothaire en Italie en 1132 est peu nombreuse, car le roi a dû laisser le gros de ses troupes en Allemagne pour prévenir une éventuelle révolte des Hohenstaufen. En évitant soigneusement les villes, qui lui sont hostiles, il parvient à Rome en 1133, détenue jusqu’ici par Anaclet II. Comme la basilique Saint-Pierre leur est fermée, Innocent II couronne empereur Lothaire III au Latran le 4 juin 1133. Le nouvel empereur, l'écuyer du Saint-Père, est très obéissant envers le pape et admet comme recevables les revendications papales sur les terres de Mathilde de Toscane.
Campagne en Sicile
En retournant en Allemagne, Lothaire III a l'intention de faire la paix. Les frères Hohenstaufen, ruinés par des années de guerre, sont contraints de se soumettre. La Diète de Bamberg en 1135 absout les deux frères et les rétablit dans leurs droits. Dès son retour, ils reconnaissent Lothaire comme empereur et promettent de l'aider dans une autre campagne italienne et signe un traité de paix pour une période de dix ans.
En 1136, devant l'insistance d’Innocent II et de l'empereur byzantin Jean II Comnène, il recommence la guerre qui est dirigée contre Roger II de Sicile. Deux armées principales, l’une menée par Lothaire III, et l'autre par le duc Henri X de Bavière, pénètrent en Italie. Sur la rivière Tronto, le comte Guillaume de Loritello rend hommage à Lothaire et lui ouvre les portes de Termoli. Cet hommage est imité par le comte Hugues II de Molise.
En avançant profondément dans la partie du sud de la péninsule, les deux armées se rencontrent, se réunissent à Bari et marchent vers le sud en 1137.
Roger II de Sicile offre les Pouilles comme fief à l'empereur et de donner un fils comme otage. Mais, Lothaire refuse en raison des pressions menées par Innocent II.
La poursuite de la campagne et de la chaleur insupportable provoquent la révolte des troupes impériales. L'empereur, qui avait espéré la conquête complète de la Sicile, perd les Pouilles et Capoue. Innocent II proteste car selon lui les Pouilles lui appartiennent. Finalement le duché est donné à Rainulf d'Alife. Lothaire congédie son armée dans les environs de Bologne puis il reprend le chemin de la Germanie. Il meurt en route, dans une chaumière du village de Breitenwang, dans la vallée de Trente le 3 ou le 4 décembre 1137[5]. Il est enseveli dans l'église du monastère de Königslutter.
Extension de l’empire à l’est et au nord
Le rôle le plus durable de l'empereur en Allemagne est venu de ses actions au nord et à l'est. Étant un Saxon, il a donné plus d'attention à la région que les empereurs précédents. Avant même le devenir roi allemand, il avait donné le contrôle du Holstein et du Stormarn à Adolf de Schauenburg. En 1134, son dangereux rival, Albert Ier de Brandebourg, surnommé l'« Ours », ne devient son ami qu'après avoir reçu en fief la marche du Nord. Il est à l'origine de lignées très actives.
En 1136, il a nommé Conrad de Wettin, déjà margrave de (Misnie), margrave pour la marche de Lusace. De plus, il adresse une pétition pour que le pape étende les droits des archevêques de Brême et Magdeburg. Le roi Éric II de Danemark devient vassal de l'empereur en 1135 et membre du Reichstag.
L'intervention diplomatique couronnée de succès par Lothaire dans la guerre finissante entre la Pologne et la Bohême aboutit à la soumission du duc polonais Boleslas III le Bouche-Torse et au paiement de dettes dues depuis longtemps. Le duc polonais doit également accepter que la Poméranie et Rügen deviennent des fiefs de l'empire.
Sa succession
Après les actes de rigueur de la fin de son règne, on s'attendrait à le voir détester par les Italiens. Au contraire, ils le mettront sur la même ligne que Henri III, d'illustre mémoire. Si l'on fait abstraction de ses qualités privées, qui étaient réelles, il faut attribuer en grande partie sa popularité à son union, dans l'Italie centrale, avec Innocent II, et dans la Lombardie, avec les Milanais.
Peu de temps avant son décès, Lothaire avait donné les terres de Mathilde de Toscane à son gendre, Henri X Le Superbe, et ses dernières décisions lui donnent aussi le duché de Saxe et les prérogatives royales et impériales.
La succession de Lothaire de Supplinburg est chaudement disputée entre Conrad III de Hohenstaufen, d'une part, et Henri X Le Superbe, d'autre part. Henri est duc de Bavière et de Saxe, héritier des biens allodiaux de la comtesse Mathilde en Italie, gendre de l'empereur défunt, chef de l'illustre maison des Welf-Este, dont la puissance s'étend sur une immense bande de territoires, depuis l'Elbe jusqu'aux portes de Rome. Les électeurs, redoutant un tel maître, lui préfèrent Conrad III de Hohenstaufen, duc de Franconie, ex-roi des Lombards de par les Milanais. Nommé à Coblence, il est couronné à Aix-la-Chapelle par un légat du Saint-Siège le 6 mars 1138. Le gendre de Lothaire en appelle aux armes, mais la mort met bientôt fin à ses projets ambitieux le 20 octobre 1139.
Welf VI prend en main la défense des intérêts du fils mineur de son frère et de la famille tout entière. Le 21 décembre 1140, les armées de Conrad III de Hohenstaufen et de Welf se rencontrent à Weinsberg, près de Heilbronn, entre le Neckar et le Kocber. Non loin de là, près d'Esslingen, dans la vallée de la Rems, se trouve Wibelinga, un château patrimonial du comtat héréditaire de Staufen. Les deux armées s'abordent avec énergie. Chacune avait son signe de ralliement. A moi Welf ! crient les rebelles. A moi Wibelinga ! répondent les victorieux amis des Hohenstaufen.
Cris terribles, qui d'écho en écho, traversent les sombres forêts de la vieille Souabe, les vallées sinueuses des Alpes et les gorges profondes des Apennins, jusqu'à l'extrémité de l'Italie, où ils retentiront pendant des siècles, avec des nuances de tons le plus divers. Guelfe (Welf) et Gibelin (Wibelinga) ne sont que la traduction des deux cris de guerre, entendus à Weinsberg[8].
Article détaillé : Guelfes et Gibelins.Précédé par Lothaire de Supplinbourg Suivi par Henri V Empereur romain germanique 1133-1137 Conrad III Magnus Ier Duc de Saxe 1106-1137 Henri II le Superbe Notes et références de l'article
- Elements of universal history, on a new and systematic plan; from the earlist times to the Treaty of Vienna. To which is added, a summary of the leading events since that period. For the use of schools and of private students. de Henry White; John S Hartet, p.241.
- Cours d'histoire des états européens, depuis le bouleversement de l'Empire romain d'Occident jusqu'en 1789. T. XXIX, Suite. Pays-Bas de 1621 à 1716. Grande-Bretagne et Irlande jusqu'en 1714 / Max Samson-Fréd. Schoell, p.273.
- Le Bas, Philippe, États de la Confédération germanique. Pour faire suite à l'histoire générale de l'Allemagne, p.12.
- Le Bas, Philippe, États de la Confédération germanique. Pour faire suite à l'histoire générale de l'Allemagne, p.12.
- Histoire des communes lombardes depuis leur origine jusqu'à la fin du XIIIe siècle ; de Prosper Charles Alexander Haulleville, Baron de, p.407.
- Les femmes fidèles de Weinsberg.
- Fidélité des femmes
- Histoire des communes lombardes depuis leur origine jusqu'à la fin du XIIIe siècle; de Prosper Charles Alexander Haulleville, Baron de, p.408.
Sources
- (fr) Michel Kerautret Histoire de la Prusse Univers historique Le Seuil (ISBN 2-020411698-0)
- (fr) Dictionnaire Bouillet
Articles connexes
Liens et documents externes
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