- Angoisse existentielle
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Angoisse
Pour les articles homonymes, voir Angoisse (homonymie).Le mot angoisse regroupe plusieurs sens et définitions. En psychologie il désigne un état de mal-être qui se manifeste par une sensation ressentie au niveau du corps. L'angoisse n'est pas un signe psychopathologique en soi. Lorsqu'il est corrélé à d'autres signes, en psychiatrie, l'angoisse devient un symptôme qui est, soit associé à d'autres pour en former un syndrome, soit présenté de manière isolée. Dans certaines situations cliniques, une absence d'angoisse peut-être aussi alarmante qu'un excès. En psychanalyse, l'angoisse est à la fois un concept métapsychologique dans la première topique puis, retravaillée dans la deuxième, et dès lors vue comme la manifestation clinique signal d'un conflit intrapsychique. En philosophie, le sujet a été traité par plusieurs auteurs et particulièrement l'existentialisme pour lequel elle prend la valeur d'un questionnement sur la condition humaine.
Sommaire
Citations
- (...) L'angoisse exprime au niveau de la conscience de soi le vertige de l'individu auquel s'offre une pluralité de possibilités contradictoires : le point origine de notre liberté définit en même temps l'origine du péché et de la culpabilité, et c'est en ce point de rupture que l'homme prend connaissance de lui-même en se prenant en charge. L'existence humaine est ainsi une existence par défaut; c'est pourquoi devant Dieu, nous avons toujours tort (...)
Georges Gusdorf à propos de Søren Kierkegaard.
L'angoisse pour le behaviorisme
Dans l'approche psychologique inspirée du behaviorisme, l'angoisse se définit comme un comportement lié à une émotion durable de peur sans objet externe clairement identifié. Dans cette approche on distingue la Crise d'angoisse de l'attaque de panique. Une crise d'angoisse se caractérise par une période bien délimitée de craintes et de malaises intenses, avec au minimum quatre des symptômes suivants, survenant en moins de dix minutes.
- palpitations, battements de cœur
- transpiration
- tremblements
- impression d'étouffement
- sensation d'étranglement
- douleur, gêne thoracique
- nausée ou gêne abdominale
- sensation de vertige ou d'évanouissement
- déréalisation (sentiment d'irréalité) ou dépersonnalisation (être détaché de soi)
- peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou
- peur de mourir
- sensations d'engourdissement
- frissons ou bouffées de chaleur
Parmi les approches symptomatiques - le DSM-IV et la CIM-10 - proposent une :catégorie:Trouble de l'anxiété, dont un trouble de l'anxiété généralisée.
En psychanalyse
Sigmund Freud a effectué plusieurs théorisations de l'angoisse qui se complètent. On distingue généralement deux conceptions de mécanismes intra-psychiques qui, la plupart du temps sont inconscients et n'apparaissent qu'à travers la parole de la cure, le dessin pour les enfants, ou par des médiations plus ou moins sublimées:
- La première théorisation considère l'angoisse comme secondaire au refoulement : l'affect sexuel délié de la représentation refoulée est transformé en angoisse.
- la seconde considère l'angoisse comme un signal devant l'imminence d'un danger notamment interne. L'angoisse est donc ici un processus de défense mis en place par le Moi, face à l'afflux d'excitation pulsionnelle : l'angoisse précède donc le refoulement dans cette conception.
- liée à la précédente "l'angoisse automatique" est une réaction spontanée de l'organisme devant une situation traumatique, externe ou interne.
On peut distinguer à travers l'analyse des colorations qualitatives de l'angoisse, selon l'objet de crainte :
- l' angoisse de castration est propre à la névrose. (La discussion portera par exemple sur la description que fait Freud de l'inconscient comme ignorant la négation - ici ne pas avoir .)
- l'angoisse de type dépressif (Donald Winnicott) est crainte de perdre l'objet (et non nécessairement le phallus), elle se rapporte entre autres à la position dépressive. Elle se retrouve dans les organisations de type borderline, selon Jean Bergeret (psychanalyste).
- l'angoisse de mort, plus précoce, est de nature psychotique. Elle est liée à l'angoisse de morcellement qui porte plus sur l'être que sur l'avoir. Le psychotique est terrorisé par l'annihilation dont le morcellement est le vecteur.
Voir aussi
- Angoisse de castration
- Angoisse de mort
- Anxiété
- Dèjection
- Existentialisme
- Kierkegaard
- Peur
- Philosophie
- Psychanalyse
- Psychopathologie
- Sentiment d'insécurité
- Cerveau reptilien
À lire
- Sigmund Freud : ""Inhibition, symptôme et angoisse" (1926) (Ed.: PUF, 2005, ISBN 2130549802 [1] , [2] , [3] [4], [5] , [6].
- Jacques Lacan, L'angoisse, séminaire X
- Soren Kierkegaard: "Le concept de l'angoisse", Ed.: Gallimard-poche, 1977, ISBN 2070353699
- Vassilis Kapsambelis: L'angoisse, Ed.: PUF-Que sais-je ?, 2007, ISBN 2130560229
- René Roussillon avec C. Chabert, A. Ciccone, A. Ferrant, N. Georgieff, P. Roman : Manuel de psychologie et psychopathologie clinique générale, 2007, ISBN 9782294049569
Lien externe
- Un texte de Sigmund Freud : [7]
- Un texte de Mélanie Klein : [8]
- Un texte de Otto Fenichel : [9]
- Bibliographie sur l'angoisse
- Les urgences psychiatriques, article du Généraliste no 2252 (13 juin 2003), format PDF (7p, 197 ko)
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