- André Girard (Peintre)
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André Girard (peintre)
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Portail de la PeintureAndré Girard (1901-1968) est un peintre et affichiste français. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fonda et dirigea, avec pour pseudo « Carte » le réseau de résistance du même nom (CARTE).
Note :
- Un autre résistant, chef régional du réseau de renseignement Alliance pour le centre-ouest de la France, porte le même nom, André Girard (1909-1993).
Sommaire
Famille
- Ses parents : distillateurs.
- Sa femme : Andrée Jouan, dite « la petite Andrée ».
- Ses enfants : quatre filles, dont Danièle Delorme.
Biographie
Avant-guerre
1901. Naissance le 25 mai à Chinon, Indre-et-Loire. Il est l'aîné de la famille.
École des Beaux-Arts.
Service militaire à Saint-Cyr.
Il devient peintre, caricaturiste, décorateur de théâtre et affichiste publicitaire.
Années 1930. Il est l'un des affichistes les plus connus de Paris.
1936-1937. Il s'intéresse à Venise.
1938. Il s'intéresse à Manhattan.
Pendant la guerre
1939. Père de quatre enfants, il n'est pas mobilisé.
1940.
- Refusant de voir l'armée allemande dans Paris, il part en zone libre et s'installe à Antibes.
- Il peint ses quatre filles (dont l'actrice Danièle Delorme).
- Il fonde le réseau CARTE. Apolitique, il s'oriente vers le renseignement et le recrutement en vue de la lutte armée. Hostile au gaullisme débutant, il suscite l'intérêt du Special Operations Executive qui, après évaluation favorable, lui fournit des armes, des postes de radio et de l'argent.
- Novembre. Le 25, Frager dîne avec André Girard, dans un restaurant d’Antibes. Girard veut développer l’action locale. Frager se prépare à rentrer à Londres via l'Algérie.
- Décembre. Frager se rend en Algérie.
1941
- Avril. Après plusieurs tentatives infructueuses de se rendre à Londres, Frager retourne à Antibes et reprend contact avec André Girard. André Girard le recrute comme officier d’état-major du réseau CARTE. Il prend comme pseudo « Louba »[1]. Avec André Gillois et le colonel Vautrin, Girard et Frager vont recruter pour le réseau CARTE qui se développe.
- Septembre. Le 19, première rencontre de Girard « Carte » avec un agent du SOE, Francis Basin « Olive ». Il lui réclame des armes.
1942
- Pour explorer les possibilités de coopération avec CARTE, le SOE réclame la présence à Londres de Girard, ou à défaut d'un officier de CARTE. Pour cette mission, André Girard finit par choisir Henri Frager.
- Juin. Le 30, le chalutier polonais Tarana embarque Frager et l'amène à Gibraltar, d'où il peut rejoindre Londres par avion.
- Juillet. À Londres, Henri Frager rencontre les responsables du SOE à Orchard Court (Maurice Buckmaster, Nicholas Bodington, et probablement Charles Hambro et Colin Gubbins). Henri Frager leur explique, au nom de Girard, les besoins de CARTE en soutien (moyens de communication, armement, etc.). Le SOE, qui veut en savoir plus, le renvoie en France, accompagné de Nicholas Bodington, pour étudier de près les possibilités qu'a le SOE de travailler avec CARTE. Dans la nuit du 29/30, le Seadog débarque quatre agents au Cap d'Antibes : Frager (ARCHITECT), Bodington (PROFESSOR), Despaigne (MAGNOLIA), Yvonne Rudellat (SOAPTREE).
- Septembre. Le 12, Bodington rentré en Angleterre remet un rapport très favorable à CARTE, qui sera entériné par le SOE.
- Novembre. Des dissensions importantes entre Girard et Frager se font jour. Les Allemands ayant envahi la zone libre, le SOE veut revoir ses plans avec CARTE et demande à Girard de rentrer à Londres (message du 12 novembre à Adolphe Rabinovitch, opérateur radio de SPINDLE). André Marsac, un adjoint de Frager, égare un porte-documents qui contient une liste d'environ 200 agents du réseau CARTE, contenant en clair les noms, les adresses, les professions, les numéros de téléphone et les signalements. Les sources varient sur le responsable de la liste et de son acheminement[2] et sur les circonstances de sa perte et de sa récupération[3]. Mais finalement, il n'y a aucune arrestation.
- Le réseau Prosper-PHYSICIAN du SOE prend le relais du réseau CARTE, notamment en s'appuyant sur son important fichier.
- Décembre. Échec des tentatives de ramassage de Girard. Frager prépare un rapport, à remettre à Londres, critiquant Girard. Ce dernier le découvre. Il s'aperçoit également de la bonne entente, à ses dépens, entre Henri Frager et Peter Churchill.
1943.
- Girard refuse une fusion dans COMBAT, qu'il estime trop proche du gaullisme. Il retarde indéfiniment son départ à Londres demandé par le SOE.
- 21 février. Girard finit par rentrer en Angleterre (nuit du 21 au 22, pick-up en Lockheed A-28 Hudson, près d'Arles).
- Le SOE s'oppose à son retour en France.
- Il apprend l'arrestation de sa femme. Elle sera déportée à Ravensbrück.
- Il rompt avec le SOE, et s'exile aux États-Unis, où il restera jusqu'à sa mort. Il y donne des conférences et écrit des articles et des livres, où il manifeste son opposition à la fois aux Britanniques et aux Gaullistes, ce qui lui vaudra un relatif oubli.
Après guerre
1945. Sa femme revient de déportation.
À New York, il peint des toiles d'inspiration religieuse (chemins de croix, apocalypse...).
1947. Il publie le livre Peut-on dire la vérité sur la Résistance, dans lequel il présente des correctifs importants au livre de Bénouville, Le Sacrifice du matin.
1952. Il fait la décoration de plusieurs églises à New-York, dans le Vermont et en Californie.
1968. Il meurt aux États-Unis le 2 septembre. Il y est enterré.
Œuvres
- Bataille secrète en France, Brentano's, New York, 1944.
- Peut-on dire la vérité sur la Résistance ?, Éditions du Chêne, 1947.
- Hitler Staline et compagnie, Dessins politiques de 1934 à 1942, Buchet-Chastel 2005
Préface de Danièle Delorme, Chronologie et commentaires historiques de Pascal Imaho
Reconnaissance
- US : Legion of Merit[4]
Notes, sources et liens externes
Notes
- ↑ Louba est le prénom de sa femme.
- ↑ Existence de la liste :
- Version 1 : À la demande de Nicholas Bodington, Girard veut transmettre la liste à Francis Suttill, arrivé le 1er octobre pour diriger le réseau Prosper-PHYSICIAN. Il confie à André Marsac le soin de l'acheminer de Marseille à Paris, chez Germaine Tambour, son ancienne secrétaire, 38, avenue de Suffren, Paris XVe, qui accueille Francis Suttill, chef du réseau Prosper-PHYSICIAN arrivé le 1er octobre.
- Version 2 : L'existence même d'une telle liste semble incompatible avec la prudence « maladive » de Girard, qui a démenti en être l'auteur. Cependant, il a bien chargé André Marsac, désigné par Frager comme étant digne de confiance, de remettre un pli important au capitaine Bartoli de Mandres, parti prendre la direction des groupes du sud-est : « Je n'avais pas eu le temps de coder les ordres principaux, reconnaît Girard, [Il] avait perdu le courrier en question, plus les fiches dont j'avais refusé le modèle. » [Rabino, p. 279]
- ↑ Perte et récupération de la liste :
- Version 1. André Marsac s'endort dans le train et se fait voler le porte-documents, qui se retrouve entre les mains de l'Abwehr.
- Version 2. André Marsac perd le porte-documents à Marseille. Elle parvient aux mains du commissaire de police Dubois, chef du service de sécurité de CARTE. Celui-ci fait prévenir les intéressés par l'intermédiaire de Bartoli de Mandres.
- ↑ Information à vérifier. Rabino a écrit : Medal of Merit.
Sources et liens externes
- (fr) Atelier An.Girard Site officiel.
- Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, ISBN : 978-2-84734-329-8 / EAN 13 : 9782847343298. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence.
- Peter Churchill, Missions secrètes en France, 1941-1943, Presses de la Cité, 1967.
- Thomas Rabino, "André Girard", in Dictionnaire historique de la Résistance, Robert Laffont, 2006.
- Thomas Rabino, Le Réseau Carte, histoire d'un réseau de la Résistance antiallemand, antigaulliste, anticommuniste et anticollaborationniste, Paris, Perrin, 2008.
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