- Libéralisation du commerce des grains
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Libéralisation du commerce des grains sous l'Ancien Régime
La libéralisation du commerce des grains sous l'Ancien Régime fut décrétée par un édit de Turgot en 1774. Elle fut de courte durée, notamment en raison de la guerre des farines, une série d'émeutes qui conduisirent Turgot à rétablir le contrôle des prix du grain, tandis que les classes populaires dénonçaient un pacte de famine passé entre le roi Louis XV et les spéculateurs ou autres « accapareurs ».
En supprimant les prix fixes, en augmentant la concurrence et en supprimant les privilèges commerciaux, Turgot pensait faire baisser les prix du commerce des grains tout en encourageant leur circulation. Toutefois, cette tentative se heurta aux spéculateurs, aux mauvaises récoltes, aux attaques politiques et au mécontentement populaire. L'augmentation immédiate du prix du grain se répercute en effet sur celui du pain, principale source d'alimentation de la paysannerie et, en général, de la population.
Les propriétaires des grains, désormais libre d'attendre les cours les plus hauts spéculent en stockant les blés, voire en les achetant dans des régions de bonnes récoltes vers les régions où les profits pourront être plus importants.
Sommaire
Rumeur de complot dit du « Pacte de famine »
Au cours des années 1760, Le Prévôt de Beaumont invente l'expression de « Pacte de famine»[1] ou « Complot de famine », persuadé que sous couvert de libéralisation du commerce des grains se cachaient de scandaleuses spéculations, au profit de spéculateurs alliés à certains notables, voire au Roi lui-même et à ses ministres. L'expression est vite reprise.
Le malheur voulut que cette tentative de libéralisation coïncida avec de mauvaises récoltes : les prix, désormais libres, s'élevèrent. Les plus pauvres ne pouvaient plus se nourrir. Le pacte implicite entre roi et population, qui exige du roi de veiller à la sécurité de ses sujets et à leur approvisionnement en denrées fut rompu. Une grande agitation s'ensuivit et la tentative dut prendre fin : des prix fixés par le roi revinrent.
Cette thèse de conspiration royauté-spéculateurs libéraux sera également reprise lors de la Révolution.
C'est à ces accapareurs théoriques que l'on attribua les cruelles famines qui ont désolé la France à différentes époques, notamment dans les années 1767-1769, 1775-1778, 1788-1789. La révolution faisant disparaître l'ancien Régime fit disparaître la rumeur.
Tentative de Turgot et « Guerre des farines »
Article détaillé : Guerre des farines.La tentative de libéralisation du commerce des grains de Turgot, par un édit du 13 septembre 1774 peu à peu complété par d'autres arrêts suspendant des droits ou des privilèges. La liberté du commerce des grains devint quasi complète à l'intérieur du royaume, et il était en projet d'établir la même liberté avec l'extérieure du royaume.
Cette libéralisation coïncide malheureusement avec une mauvaise récolte pour l'été 1774. Lors de la soudure du printemps 1775, les réserves de céréales s'épuisent alors que les nouvelles récoltes ne sont pas encore arrivées, le prix des grains s'élève au point que les plus pauvre ne peuvent plus s'en procurer. Il s'ensuit une agitation populaire importante et des émeutes dites de la guerre des farines d'avril à mai 1775. L'ordre est rétabli par une double action, répressive : deux émeutiers sont pendus, intervention de l'armée, etc ; et d'assistance aux populations par l'organisation d'un approvisionnement ainsi que des obligations aux propriétaires de stock de vendre leur produit à des prix imposés. Mais l'idée de libéralisation des grains est discréditée.
Source partielle
« Libéralisation du commerce des grains sous l'Ancien Régime », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
Notes et références
- ↑ L'expression joue sur les mots « Pacte de famille », nom d'une alliance entre la France et l'Espagne sous Louis XV.
Voir aussi
Catégories : Ancien Régime | Histoire économique de la France
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