- Le Prevot de Beaumont
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Jean Charles Guillaume Le Prévost de Beaumont
Jean Charles Guillaume Le Prévost naquit à Beaumont-le-Roger, département de l'Eure, le 24 novembre 1726. (registre paroissial, Archives départementales de l'Eure) Après des études de droit, il se fixa à Paris où il occupa en qualité d'avocat et de secrétaire du clergé de France une position honorable.
En 1768, le hasard lui fit prendre connaissance de documents qui ne laissaient aucun doute sur l'existence d'un pacte dont le but était d'acheter à bas prix et d'accaparer le blé de France et de le stocker afin de le rendre plus cher les années de bonne récolte, et encore plus cher les années de disette, afin de revendre à un prix exorbitant ce qui était gardé dans des magasins hors du royaume et notamment dans les iles de Jersey et Guernesey. (H. Saint Denis, Notice historique sur Beaumont le Roger)
Le Prévost de Beaumont dénonça au Parlement de Rouen le Pacte de famine. Il accusa également le Contrôleur général Clément Charles François de L'Averdy d'avoir créé un monopole du commerce du blé et de s'être enrichi personnellement. Il fut interné pendant 22 ans sous les règnes de Louis XV et Louis XVI dans cinq prisons françaises : la Bastille en 1768-1769, le donjon de Vincennes les 15 années suivantes, Charenton en 1784, Bîcêtre jusqu'en 1787, et enfin Bercy de 1787 à 1790. Il a laissé le récit de sa captivité, édité en 1791 sous le titre Prisonnier d'EtatJean Charles Guillaume Le Prévost ou tableau historique de la captivité de J.C. G. Le Prévost de Beaumont.
Une telle conspiration peut paraître incroyable. Pourtant, il est parfaitement établi que de 1729 à 1789, pas moins de onze famines meurtrières désolèrent la France tandis que certains parmi les notables du royaume s'enrichissaient.
Les révélations de Jean Charles Guillaume Le Prévost dérangeaient tellement qu'il fut arrêté le 17 novembre 1768 et conduit à la Bastille.
Libéré de la prison de Bercy, où le lieutenant de police De Crosne l'avait fait conduire, le 5 septembre 1789, il se remit à écrire, maintenant après 22 années de sévices divers dans les prisons royales, les accusations qui l'avaient fait enfermer. Il n'avait plus pour vivre qu'une modique pension qui lui avait été accordée par l'État en dédommagement de son injuste captivité. (JCG Le Prévost, Prisonnier d'état)
Jean Charles Guillaume Le Prévost mourut à Bernay (Eure) le 22 décembre 1823 à l'âge de 97 ans.
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