- Les bauges
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Massif des Bauges
Les Bauges, massif montagneux calcaire des préalpes françaises du nord, se situent à cheval sur les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie et culminent à plus de 2 200 mètres.
Les natifs des Bauges s'appellent les Baujus et se réclament d'une culture baujue.
Le cœur du massif forme le pays des Bauges, façonné par l'élevage laitier traditionnel, alors que les pentes externes du massif appartiennent historiquement aux versants des grandes vallées environnantes.
Tant par la richesse de la faune que par celle de la flore, le patrimoine naturel est remarquable et constitue l'un des atouts majeurs du Parc naturel régional du Massif des Bauges créé en 1995.
Depuis les années 1990, le massif des Bauges, entouré de villes dynamiques (Annecy, Aix-les-Bains, Chambéry, Albertville), bénéficie d'investissements, attire une nouvelle population et se repeuple légèrement. Des projets de développement sont montés, dont certains en contradiction avec l'essence d'un parc naturel régional, ce qui ne va pas sans opposition des associations de défense de l'environnement qui préfèrent « avant tout la promotion des activités traditionnelles qui ont façonné son paysage et contribué à la richesse de son patrimoine ».
Sommaire
Géographie physique
Situation
Dans la succession des massifs subalpins, les Bauges sont comprises entre le massif des Bornes et la chaîne des Aravis au nord-est (au-delà du lac d'Annecy) et le massif de la Chartreuse au sud-ouest, et sont également bordées par le lac du Bourget à l’ouest. De plus, sur leur versant sud-est, correspondant à la vallée de l'Isère (combe de Savoie), elles sont entourées par les hauts massifs internes de Belledonne et de la Vanoise, et à l'est de l’Arly par le Beaufortain.
Géographiquement, les Bauges sont constituées de plusieurs chaînons dessinés par les nombreux torrents de montagne et se terminent au nord par le Semnoz qui s'étend jusqu'au cœur d'Annecy. Le Châtelard, bourg principal, qui occupe une cluse centrale traversée par la rivière Chéran, marque la limite entre les « Bauges devant », au sud-est, enchâssées entre les plus hauts sommets, et les « Bauges derrière », au nord-ouest, ouvertes sur de larges plateaux.
Géologie
La surrection des Alpes a entraîné l'élévation et le plissement des grandes couches calcaires formées par sédimentation marine à l'ère secondaire. Les sommets des Bauges sont ainsi principalement constitués de calcaires urgoniens. Les reliefs sont typiquement de type subalpin avec de magnifiques synclinaux perchés comme celui de l'Arclusaz (relief inverse).
Relief
Le torrent, le Chéran, traverse les Bauges du sud-est au nord-ouest, coupant perpendiculairement les lignes de crêtes et contribuant à unifier les hautes vallées autour de l'axe de cette rivière.
Le massif comprend 14 sommets de plus de 2 000 mètres :
- l’Arcalod, 2 217 m, point culminant du massif
- la Sambuy, 2 198 m
- le Pécloz, 2 197 m
- le Trélod, 2 181 m
- la pointe de Chaurionde, 2 173 m
- le mont d’Armenaz, 2 158 m
- la Petite Sambuy, 2 107 m
- la pointe des Arces, 2 076 m
- le mont de la Coche, 2 070 m
- la Dent de Cons, 2 062 m
- la pointe des Arlicots, 2 060 m
- le mont Colombier, 2 043 m
- la dent d’Arclusaz, 2 041 m
- le Grand Parra, 2 012 m.
Autres montagnes remarquables :
- la montagne du Charbon, 1 932/1 907 m, située au sud de Doussard, constituée d'un bloc calcaire « posé » au-dessus d'une forêt. Ses deux sommets principaux sont la Dent des Portes (1 932 m) et la pointe de Banc-Plat (1 907 m)
- le Mont Margériaz, 1 845 m, domine le Col de Plainpalais par son versant ouest aux falaises abruptes et abrite une station de ski sur les pentes modérées de son versant est.
- la Dent de Pleuven, 1 771 m, dans le prolongement de la montagne du Charbon et du Trélod
- la Négresse, 1 720 m, domine l'agglomération d'Albertville
- le Semnoz, 1 699 m, dont le sommet principal, le Crêt de Châtillon, domine l'agglomération d'Annecy
- le Nivolet, 1 547 m, dont le sommet principal, surmonté par la croix du Nivolet, domine l'agglomération de Chambéry
- le mont Revard, 1 538 m, domine l'agglomération d'Aix-les-Bains
- la montagne de Bange, 1 434 m, et vallon du Mariet.
Écologie
L’environnement du massif des Bauges est particulièrement préservé, avec une importance marquée des alpages (6 500 hectares[1] de terres pastorales) et de la forêt (34 000 hectares[2]), mais aussi de prairies, de pelouses sèches et alpines, de falaises, de grottes, de mares et de tourbières.
Cinquante espèces de fleurs sont protégées sur un total de 1 600 espèces végétales poussant dans le massif.
Une réserve nationale de faune, qui s'étend sur 5 205 hectares[3], existe depuis 1950 dans les Hautes Bauges. Depuis 1987, une zone restreinte de 900 ha (9 km2) de protection intégrale a été créée.
Parmi les mammifères qui peuplent le massif : les chamois, les mouflons, les chevreuils, hermines, la barbastelle ; parmi les 117 espèces d'oiseaux : le tétras lyre, l'aigle royal, la perdrix bartavelle, la chouette chevêchette, le tichodrome échelette ; parmi les reptiles : le triton alpestre ; parmi les insectes : la rosalie des Alpes et l'apollon.
Parc naturel régional
Un parc naturel régional, le « Parc naturel régional du Massif des Bauges » a été créé en décembre 1995. Outre les villes-portes, Annecy, Albertville, Aix-les-Bains et Chambéry, il comporte 58 communes et s’étend sur 85 643 hectares (856 km²) avec plus de 64 000 habitants. À terme, six autres communes devraient rejoindre l'aire du parc.
Une nouvelle charte a été signée le 30 juillet 2008, son président est André Guerraz.
Activités
Productions locales
Fromages
L’activité principale des Bauges a longtemps été l’élevage laitier, reconnue depuis le début des années 2000 par l’AOC fromagère « tome des Bauges »[4]. Cette tome (avec un seul « m » pour la différencier de la tomme de Savoie) est généralement fabriquée directement par les éleveurs en alpage (au chalet) ou éventuellement en demi-saison dans la vallée (à la ferme). Le même procédé peut être employé avec du lait de chèvre pour la fabrication de tomettes de « chevrotin des Bauges »[5].
Le lait est également collecté par des coopératives fruitières pour la fabrication du « Gruyère des Bauges »[6] et de l'« Emmental de Savoie »[7]. Certaines fromageries ont également élaboré des fromages qui leurs sont propres[8] comme le Montpela, le Valbleu, etc.
On peut aussi signaler le « vacherin des Bauges »[9], un fromage rare de type Mont-d'or, ainsi que le « fromage de Tamié » produit par les moines cisterciens de l'Abbaye Notre-Dame de Tamié [10] qui est vendu à la boutique du monastère et dans les magasins de la région.
Divers
La forêt est bien exploitée et fournit du bois de construction et de chauffage, ressource de nombreuses chaufferies municipales et de particuliers.
Les plantes aromatiques et médicinales sont utilisées pour la production de liqueurs, baumes, huiles, sirops, tisanes et apéritifs. Une marque « Produit du parc » protège (janvier 2008) la production de 6 producteurs et cueilleurs.
Le tourisme
Randonnée
Le tourisme vert l’été et de neige l’hiver est devenu une activité très importante (300 km de sentiers balisés).
Le massif se prête merveilleusement à la randonnée, qu'elle soit pédestre, à cheval ou VTT (préférer la région ouest, moins escarpée). Lescheraines au cœur du massif en est une base renommée.
Stations de sports d’hiver
Les Bauges procurent des impressions alpines à une altitude pourtant modeste.
- Savoie Grand Revard : la station du Revard fut une des premières stations de ski de France, dès 1905. Elle fait aujourd’hui partie du domaine Savoie Grand Revard, premier site français de ski nordique.
- Les Aillons-Margériaz : la station comprend deux sites dont la gestion a été fusionnée[11], celui des Aillons près du village d'Aillon-le-Jeune (station créée dans les années 1960) et celui de Margériaz (ou du Margériaz) (station créée dans les années 1980).
- Le Semnoz (1 350 m/1 704 m).
- La Sambuy-Seythenex près du village de Seythenex.
- La Féclaz
Un projet de station de ski avait également été initié sur la montagne de l’Arclusaz près du village d'École. Face aux oppositions et aux problèmes d'accès (la création de la route a provoqué un éboulement massif), ce projet a été abandonné.
Parapente
Décollages au Revard et au Sire, à Montlambert au-dessus de Saint-Jean-de-la-Porte, au Morbié aux Aillons, au Semnoz, etc.
Spéléologie
Le massif des Bauges recèle de nombreuses cavités souterraines. On distingue trois grands secteurs : le Margériaz, le secteur du Revard et le bois de Pré Poulain. Le secteur du Margériaz est réputé pour la longueur et la difficulté de ses méandres, en faisant ainsi des cavités particulièrement difficiles à explorer.
Canyoning
Il existe quelques canyons de taille modeste. Le plus célèbre et le plus intéressant est le pont du Diable, gorge très étroite et très encaissée mais également très courte. Sa visite nécessite cependant un équipement spécifique et une bonne connaissance de l'activité.
Histoire
L'abbaye de Tamié
Article détaillé : Abbaye de Tamié.Implantée à l'est du massif dans le vallon isolé de Tamié, sur le territoire de la commune de Plancherine, l'abbaye Notre-Dame de Tamié accueille une communauté monastique depuis sa fondation en 1133.
L'argenterie des Bauges
L’« argenterie des Bauges », vaisselle traditionnelle en bois tourné, de préférence de l'érable sycomore[12] (Acer pseudoplatanus), qui faisait la renommée du pays et particulièrement du village de la Magne à Saint-François-de-Sales, n’est plus fabriquée que par un seul artisan. Elle avait pourtant la réputation de ne pas fendre même au contact de liquides brûlants et permettait donc la fabrication de louches, d'écuelles ou de pots à soupe.
Des tourneurs d'écuelles sont signalés autour du Mont Peney dès 1345 par un texte en latin consultable aux archives de Savoie. Leur technique est très certainement celle des tourneurs de la forêt : le tour à perche.
Patrimoine culturel
De nombreux témoins de son patrimoine culturel jalonnent les routes, les sentiers des Bauges et les villages : croix de chemins, grangettes à colonnes ou à claies, séchoirs à tavalans, granges à clayonnages, fours à pains, bassins, oratoires…
Le cœur historique et culturel du massif comprend 14 villages.
Voir aussi
Bibliographie
- Gilles Lansard, Jean-Michel Asselin, Les Bauges : Chemins de vie, Glénat, coll. « Livres », 2006 (ISBN 2723455343)
- Françoise Dantzer, Les Bauges : Terre d'art sacré, La Fontaine De Siloe, coll. « Les savoisiennes », 2005 (ISBN 2842062728)
- Eric Alibert, Parc naturel régional du massif des Bauges, Gallimard, coll. « Carnet de parc », 2001 (ISBN 2742408339)
- François Gex, Les bauges, chemins et vie d'autrefois, Cabedita, coll. « Sites et Villages », 2000 (ISBN 2882951671)
- Yvonne Dubois, paysanne-romancière, habitant Allèves a écrit quatre romans se situant dans les Bauges, dont La Vallée des cyclamens (1983) et Couleur de terroir (2007) pour lequel elle a reçu le Prix spécial du Parc naturel régional du Massif des Bauges en décembre 2007.
Articles connexes
Liens externes
- Aperçu géologique du massif
- Site du parc naturel régional du massif des Bauges
- Massif des Bauges sur Wikitravel
- Les anciens glaciers du massif des Bauges
- Argenterie des Bauges
- Office de tourisme du coeur des Bauges
Notes et références
- ↑ Biplan : Le PNR du Massif des Bauges adopte son plan pastoral territorial
- ↑ Euromountains : Forêt et filière-Bois sur le massif des Bauges
- ↑ Parc naturel régional du Massif des Bauges : la Réserve nationale de chasse et de faune sauvage
- ↑ Coopératives laitières et viticoles de la Savoie :Tome des Bauges
- ↑ Le guide des fromages : Le chevrotin des Bauges
- ↑ Coopératives laitières et viticoles de la Savoie : Chambéry, Bauges, Combe de Savoie
- ↑ Coopératives laitières et viticoles de la Savoie : Emmental de Savoie
- ↑ Les Aillons : fromagerie du val d'Aillon
- ↑ Fromages de terroir : le vacherin des Bauges
- ↑ Abbaye Notre-Dame de Tamié : la fromagerie
- ↑ Office de Tourisme des Aillons-Margériaz
- ↑ Office de tourisme du Coeur des Bauges : Jean-Paul Pernet - Argenterie des Bauges
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