- Les Sabines
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Les Sabines Artiste Jacques-Louis David Année 1799 Type Peinture d'histoire Technique Huile sur toile Dimensions (H × L) 385 cm × 522 cm Localisation Musée du Louvre, Paris modifier Les Sabines ou L'Intervention des Sabines est un tableau peint par Jacques-Louis David entre 1796 et 1799.
Sommaire
Historique
L’œuvre est envisagée lorsque David est emprisonné au Luxembourg en 1795, il hésite encore entre représenter ce sujet ou celui d’Homère récitant ses vers aux Grecs. Il choisit finalement de faire une toile représentant les Sabines s'interposant pour séparer les Romains des Sabins, voulue comme une suite au tableau de Poussin, L'Enlèvement des Sabines. Sa réalisation lui prend près de quatre ans, le tableau est commencé au début de l'année 1796. David est assisté de Delafontaine qui est chargé de la documentation, et de Jean-Pierre Franque qui est remplacé plus tard par Jérôme-Martin Langlois, ainsi que de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Fin 1799, il expose le tableau achevé au Louvre dans l'ancien cabinet d'architecture. Malgré le caractère payant de son exhibition, Les Sabines attire un grand nombre de visiteurs jusqu'en 1805. Après l'expulsion des artistes du Louvre dont David, le tableau se retrouve dans l'ancienne église du collège de Cluny (place de la Sorbonne) qui lui sert d'atelier. En 1819 il cède Les Sabines et son pendant Léonidas aux Thermopyles aux musées royaux pour 100 000 francs. D'abord accrochée au palais du Luxembourg, la toile retrouve le Louvre en 1826 après la mort du peintre.
Description
Le sujet ne représente pas l'enlèvement des Sabines par les romains, thème présent chez Poussin ou Giambologna par exemple, mais un épisode, évoqué par Plutarque, qui se passe trois ans plus tard quand les Sabines arrêtent le combat entre les Sabins menés par Tatius, et les Romains conduits par Romulus. Hersilie[1], au centre de la toile les bras tendus, s'interpose entre son époux Romulus à droite, qui s'apprête à lancer son javelot contre Tatius le père d'Hersilie, qui se protège avec son bouclier. Faisant face aux lances des Sabins une femme lève son enfant, une autre s'agrippe à la jambe (dans l'antiquité, toucher le genou de quelqu'un signifiait le supplier) de Tatius, une troisième présente sa progéniture aux pieds de Romulus. À l'extrême droite, un cavalier remet son sabre dans le fourreau.
Sources d'inspirations
Le tableau témoigne d'un emploi important de sources et de documents divers que David emprunte à la Bibliothèque nationale pour concevoir son sujet, fruit de recherches et d'études nombreuse, non seulement inspirée de l'antique, mais aussi des maîtres italiens de la Renaissance comme Carrache ou Raphael. Un de ses albums présente plusieurs dessins inspirés de gravure d'après ces artistes. La première source , identifiée par les contemporains, est un médaillon de Faustine reproduit dans le tome IV du Supplément au livre de l'antiquité expliquée et représentée en figures de Bernard de Montfaucon représentant l'épisode[2]. Le plus remarqué est la référence à l'œuvre de Nicolas Poussin, L'Enlèvement des Sabines et particulièrement la version du Louvre. L'idée du groupe central des deux combattants séparé par un personnage aux bras écarté fut probablement suggéré selon Antoine Schnapper par la gravure de John Flaxman, Le Combat pour le corps de Patrocle tiré d'une illustration de l’Iliade. Le personnage de Romulus reprend aussi la posture de Phinnée tel qu'il est représenté dans le Persée et Phinnée d'Annibale Carrache (Palais Farnèse)[3]. Une autre source identifiée est une caricature de James Gillray datée de 1792 et intitulée Sin, Death, and the Devil , où les attitudes reprennent presque à l'identique celle de Romulus et d'Hersilie[4]. Schnapper identifie d'autres emprunts: l'arrière plan est repris du Martyre de saint André par le Dominiquin à l'église Sant'Andrea della Valle. Une tête de cheval dessinée par David atteste par la foi d'une inscription, de l'emprunt comme modèle d'une gravure d'Agostino Veneziano pour le cheval qui se tourne à la droite du tableau et une gravure de Marc Antoine Raimondi d'après Le Massacre des innocents de Raphaël est à l'origne de la figure de la femme de face située au centre du tableau qui se couvre la tête[5].
Notes et références
- Hersilie, Jacques-Louis David prit pour modèle Adélaïde Noyel de Bellegarde (1772 - Les Marches (Savoie) † 7 janvier 1830 - Paris, inhumée au cimetière du Père-Lachaise (11e division)), dite « Adèle de Bellegarde », dame de Chenoise.
- Source
- Adélaïde Victoire Noyel de Bellegarde, dame de Chenoise, dite « Adèle de Bellegarde » sur roglo.eu. Consulté le 6 août 2011
Pour le visage d' - Schnapper 1989, p. 324
- Schnapper 1980, p. 186
- Lee 2002, p. 205,206
- Schnapper 1980, p. 187
Voir aussi
Bibliographie
- Antoine Schnapper, David : Témoin de son temps [détail des éditions]
- Antoine Schnapper (dir.) et Arlette Sérullaz, Jacques-Louis David 1748-1825 : catalogue de l'exposition rétrospective Louvre-Versailles 1989-1990, Paris, Réunion des Musées nationaux, 1989 (ISBN 978-2-7118-2326-0)
- Simon Lee, David, Paris, Phaidon, 2002, 1re éd. (ISBN 978-0-7148-9105-7)
Articles connexes
- Thématique : enlèvement des Sabines
- Sabine de Gandon : une partie du tableau (le visage d'Hersilie) a servi de modèle à un timbre d'usage courant français, émis entre 1977 et 1982.
Catégories :- Tableau de Jacques-Louis David
- Tableau des années 1790
- Œuvre conservée au Louvre
- Peinture néoclassique
- Peinture d'histoire
- Collection de peintures françaises du Louvre
- 1799 en France
- Hersilie, Jacques-Louis David prit pour modèle Adélaïde Noyel de Bellegarde (1772 - Les Marches (Savoie) † 7 janvier 1830 - Paris, inhumée au cimetière du Père-Lachaise (11e division)), dite « Adèle de Bellegarde », dame de Chenoise.
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