Les Planètes (Gustav Holst)

Les Planètes (Gustav Holst)

Les Planètes (Holst)

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Les Planètes (The Planets) est une œuvre pour grand orchestre de Gustav Holst. C'est en partie à cette pièce que Holst doit sa célébrité. Il a ainsi étudié sept planètes et leur a donné à chacune une couleur propre.

Sommaire

Histoire et composition

La pièce fut composée entre 1914 et 1917 et créée à Londres le 29 septembre 1918, sous le direction d'Adrian Boult. Après l'échec de The Cloud Messenger en 1913, Holst avait été invité en villégiature chez son ami Balfour Gardiner. Le compositeur Arnold Bax et son frère Clifford les rejoignirent et ils eurent de nombreuses discussions sur la composition et l'orchestration. Cela eut pour effet de motiver Holst davantage. Clifford Bax s'intéressait aussi à l'astrologie, ce qui incita Holst à étudier le sujet.

Le premier mouvement, Mars, fut composé tout juste avant le début de la Première Guerre mondiale, en 1914. Il s'agit donc plus d'une prophétie que d'une réaction à la tragédie. Le dernier mouvement composé, Mercure, fut achevé en 1916. En raison de sa névrite au bras droit, il dut dicter une grande partie de la partition à ses collègues.

Holst rangea les partitions après les avoir terminées puisqu'il croyait que personne ne pourrait monter une œuvre demandant un aussi grand orchestre en temps de guerre. En septembre 1918, Balfour Gardiner loua le Queen's Hall pour une représentation semi-privée. Le chef, Adrian Boult, n'avait eu que deux heures pour répéter la pièce très complexe. Imogen, la fille du compositeur, déclara plus tard :

« Ils [les deux ou trois cents amis ou musiciens qui étaient venus écouter] trouvèrent les clameurs de Mars presque insupportables après quatre années d'une guerre qui se poursuivait. […] Mais c'est la fin de Neptune qui fut inoubliable, avec son chœur de voix féminines s'évanouissant au loin, jusqu'à ce que l'imagination ne pût faire la différence entre le son et le silence. »

La première représentation publique eut lieu quelques semaines plus tard et fut très bien accueillie, contrairement à Cloud Messenger. Seulement cinq des sept mouvements furent joués.

Analyse

Fichiers audio
Les planètes
Mars, celui qui apporte la guerre
Vénus, celle qui apporte la paix
Uranus, le magicien
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Mars, celui qui apporte la guerre

Le premier mouvement commence avec un rythme ostinato des timbales et des violons frappant les cordes avec le bois de l'archet. La première mélodie (sol-ré-do#) est introduite par les bassons et les cors. Après un crescendo et un accelerando de tout l'orchestre, le deuxième thème (voir ci-haut) est introduit aux trombones puis aux cors. L'intensité de la pièce augmente au fur et à mesure. Après un retour en force du premier motif, la pièce s'achève sur un accord grave quadruple forte. Ce premier mouvement est très chaotique et inhumain, telle une marche guerrière céleste, les dissonances, la violence rythmique, renvoient très nettement à la guerre (Mars étant le dieu romain de la guerre).

Il existe un moyen de garder le rythme de l'ostinato en 5/4 (triolet de croches, noire, deux croches, noire): il s'agit de la petite phrase "des cacahuètes pour l'apéro", qui nonobstant son côté burlesque est très pratique pour le musicien qui désire jouer cet ostinato correctement, afin que tous les pupitres qui le jouent soient ensemble, ce qui donne l'impression de puissance.

Le groupe de rock progressif King Crimson reprendra cette pièce sur scène dès le début de sa carrière, en 1969.

Cette pièce est le modèle de la plupart des musiques de film à thématique guerrière: le thème de gladiator de Hans Zimmer, mais surtout la musique de Star Wars, composée par John Williams (les analogies entre Mars et la Marche Impériale sont évidentes lorsqu'on écoute les deux en parallèle).

Vénus, celle qui apporte la paix

Le deuxième mouvement est un énorme contraste avec la rage du premier. Les notes ascendantes du cor annoncent dès le début une pièce de lumière et de paix. Après quelques mélodies jouées par différents instruments de l'orchestre, un violon solo joue un air très doux (voir ci-haut). Tous les violons répètent alors la mélodie, comme un écho. Après des variations sur la mélodie, les notes descendantes du cor se font entendre à nouveau. La mélodie du violon revient un peu avant la fin qui prend un peu d'ampleur pour la première fois du mouvement.

Mercure, le messager ailé

Le troisième mouvement joue un peu le rôle de scherzo très dynamique. Après une courte introduction sur des croches rapides, la première mélodie (voir ci-haut) est introduite par un hautbois et un cor anglais. Suivent divers épisodes mélangeant cette mélodie et un deuxième motif introduit tout de suite après le premier. Le mouvement se termine sur un accord bref.

Jupiter, celui qui apporte la gaieté

Tout comme Mercure, Jupiter commence rapidement, avec des cordes rapides d'où émerge une première mélodie syncopée. Un peu plus loin, la trompette et les bois font entendre une fanfare (voir ci-haut) qui est ensuite reprise par les autres instruments de l'orchestre. Un ritenuto amène un second thème avant que le premier thème syncopé revienne. Suit un thème en 3/4. Après une augmentation de la tension, le calme revient avec le plus célèbre air de Holst, communément appelé « L'Hymne de Jupiter ». Les trois premières mélodies se font réentendre.

Saturne, celui qui apporte la vieillesse

Ce mouvement débute très sombrement, les flûtes et les harpes marquant le rythme de la marche du temps. La contrebasse annonce tout d'abord la vieillesse, reprise par les violons puis le hautbois dans une intensité croissante jusqu'à ce que la jeunesse disparaisse dans un éclat de panique. Le mouvement se termine tranquillement, comme une acceptation de ce qui est inéluctable.

Saturne était le mouvement préféré de Holst.

Uranus, le magicien

Le mouvement commence sur une sorte d'incantation de quatre notes qui annonce le magicien. Le mouvement qui suit est une danse qui va en s'intensifiant jusqu'à ce que la harpe rappelle doucement le thème du début et finit sur une véritable explosion de tout l'orchestre qui résonne en écho dans l'immensité. Ce mouvement n'est pas sans rappeler L'Apprenti sorcier de Paul Dukas (1897), notamment joué dans le film Fantasia de Walt Disney.

Neptune, le mystique

Le septième et dernier mouvement est la pièce la plus impressionniste de Holst. Les instruments semblent errer dans le vide sans qu'aucun thème défini, comme dans les autres mouvements, ne prenne forme. Un chœur de femmes hors-scène se fait entendre, sans paroles. Ce son semble lointain, céleste. La clarinette émet un motif repris par les violons jusqu'à ce qu'un accord arrête brusquement la musique. Les harpes et le célesta annoncent la fin de l'œuvre, laissant la place à un long decrescendo des voix de femmes a cappella semblant se perdre dans l'infini.

Références

  • Au cœur du classique, Vol. 63 p. 1552-1559.

Liens externes

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