- Les Alsaciens ou les deux Mathilde
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Les Alsaciens ou les Deux Mathilde
Les Alsaciens ou les deux Mathilde est un téléfilm français de Michel Favart diffusé le 11 octobre 1996 en 4 épisodes de 90 minutes chacun, qui retrace la période trouble qu'a connue l'Alsace-Lorraine entre 1870 et 1953. Le téléfilm est adapté à partir du livre.
Sommaire
Les personnages
Mathilde Kempf, fille du baron Kempf a perdu son mari Charles comte de La Tour durant la guerre de 1870. Elle en conservera une détestation des Allemands. Ceci explique ses rapports difficiles avec sa belle-fille, Frédérike. Mathilde incarne le patriotisme français (cours de langue, drapeaux, journaux, etc). Lorsque ses petits fils, Edouard et Karl partent à la guerre, les liens se renouent avec Frédérike. Louis Kempf de La Tour, son fils, à relevé à la demande de son grand-père le nom des Kempf, il est avant tout Alsacien. Il reste en Alsace pendant la Première Guerre mondiale et accepte de faire des affaires avec les Allemands car beaucoup d’hommes gagnent leur vie dans l’usine qu'il dirige. On le lui reprochera plus tard. Après la guerre, il lègue l’usine à Edouard, son fils car il s’est battu du côté français. Karl meurt du côté allemand.
Yerri Laugel est le fils de l’aubergiste, Hans. Il est instituteur et est le frère de Liselotte. Pendant la guerre de 1870, il se réfugie dans les bois. Après la guerre, il va à Nancy où il aide à l’accueil des réfugiés. Plus tard, il revient à Alsheim et reprend l’auberge.
Rachel est la fille de Rosa Blum. Elle est médecin, d'origine juive, et se réfugie au château, avant la seconde guerre, où elle rencontre Albert qui va la cacher chez lui. Celui-ci est entré dans la résistance.
Katel, ex-épouse d'Albert et leur fille Odile. Katel s'ennuyait de son mari, actif politicien. Après une aventure et un divorce, elle mûrit et s’enrôle dans la résistance sous le nom de « Mathilde ». Vers la fin de la guerre, elle se suicide pour ne rien dévoiler sous la torture.
Anselme Wahl, frère de Katel, infiltré chez les Allemands pour le compte de la résistance. Il devra surmonter une terrible épreuve, lorsque, devant le corps de sa sœur, il niera la connaitre. A la fin de la guerre, il devra également surmonter les accusations de collaboration.
René Imhof, dont le père Paul est mort à Verdun du côté des Allemands, admire ceux-ci. En 1936, il crée un cinéma de propagande pour les jeunesses hitlériennes. Durant l'occupation, il s’enrôle dans la Gestapo et devient sous-préfet d’Alsheim. Il a une mauvaise attitude envers les Alsaciens français et après la guerre, il se pend dans la grange familiale pour ne pas être jugé.
Peter Imhof et Louis-Charles refusent de se battre pour les Allemands et se cachent dans les bois. Ils reviennent en apprenant que les Allemands déportaient les familles des fuyards. Louis-Charles va porter 4 uniformes différents. Il est d’abord SS malgré-lui en Ukraine. Il est blessé à Stalingrad et devient un prisonnier russe. De Gaulle réussit à faire sortir 500 prisonniers sur 15000 dont il fait partie. Après un long voyage, il est réceptionné par les anglais qui l’envoient en Afrique du Nord (4° uniforme). Peter, quant à lui sera jugé par un tribunal car il a fait partie du peloton d’exécution d’un fuyard qu’il avait aidé. Heureusement, la mère du jeune homme est très compréhensive et il ne subit que 5 ans de prison.
Synopsis
Premier épisode : 1870-1894
Alors que Mathilde, fille de l'industriel et baron d'Empire Eugène-Victor Kempf, vient d'épouser le comte Charles de La Tour, la guerre franco-allemande de 1870 éclate et son jeune époux est appelé sous les drapeaux français. Peu après, il meurt au champ d'honneur, tandis que l'Alsace est annexée à l'Empire allemand. Mathilde de la Tour décide alors de rester en Alsace et de garder farouchement son identité française. Elle aura un fils prénommé Louis (en référence aux rois de France), de son court mariage avec Charles de La Tour, qui grandit dans l'Alsace devenue allemande. Le bilinguisme du garçon et le fait qu'il ne rejette pas violemment la culture allemande comme sa mère pose des problèmes avec celle-ci.
L'épisode se termine en 1894 : l'Alsace est toujours allemande tandis que Louis étudie le droit à Strasbourg et s'éprend de la fille du général prussien von Wismar-Marbach, Frederike.
Deuxième épisode : 1904-1919
Le grand-père Kempf décède en 1904, il a demandé à ce que son petit-fils reléve son nom.
Louis de la Tour, devenu Kempf de La Tour, décide d'épouser Frederike contre l'avis de sa mère qui la rejette en raison de sa nationalité, et dont il a deux fils, Karl et Édouard. Louis prend la direction de l'usine familiale Kempf. Il est par la suite nommé ministre de l'Économie du gouvernement régional d'Alsace. L'un de ses fils, Karl, fait des études de droit à Heidelberg tandis que son frère Edouard fait Polytechnique.
En 1914 : la Première Guerre mondiale éclate et révèle le drame de l'Alsace.
Mathilde attendait fermement cette revanche depuis 1870. Ses deux petits fils se retrouvent dans deux camps différents, Karl, s'engageant dans l'armée allemande tandis qu'Édouard rejoint son régiment à Paris.
Début 1919, alors que les combats sont terminés et que l'Alsace est de nouveau française, Edouard revient du front blessé tandis que Karl se fait attendre... On apprendra le soir où un émissaire du Maréchal Foch remet la Légion d'honneur à titre militaire à Mathilde pour ses années de lutte contre la présence allemande que Karl est en réalité tombé au champ d'honneur lors de la bataille du Chemin des Dames en 1917. C'est alors que Mathilde, effondrée, se réconcilie enfin avec sa belle fille Fréderike.
Troisième épisode : 1927-1940
Après l'avoir promis à sa grand-mère Mathilde sur son lit de mort, Edouard Kempf-de La Tour épouse Alexandra en 1927. Ils auront deux enfants : Louis-Charles et Pauline. Celui-ci est le narrateur qui, de nos jours, nous retrace la saga familiale.
Albert Laugel, le petit-fils de l'aubergiste d'Alsheim, a fait des études grâce à l'aide de la comtesse Mathilde et est devenu médecin. Auparavant, en 1917, refusant d'être enrôlé par les Allemands, Albert Laugel est passé clandestinement en France avec Edouard et a combattu dans l'armée française. À son retour, il est devenu maire, député catholique, et a épousé une jeune orpheline, Katel.
Les Alsaciens sont déçus par la France : chasse aux "boches" par l'administration française, interdiction maladroite et brutale par celle-ci de tout usage de l'allemand ou de l'alsacien à l'école, suppression de l'instruction religieuse, encadrée par des des instituteurs radicaux-socialistes du Sud-Ouest. Un mouvement autonomiste se crée en réaction à ce jacobinisme et cette défiance française vis à vis des alsaciens : le Heimatbund. Il est composé d'Alsaciens sincères, comme Albert Laugel, mais reste infiltré d'éléments pro-allemands. Le jour de Noël 1937, le préfet de Strasbourg fait arrêter Albert Laugel, ainsi que plusieurs dirigeants du Heimatbund...
Des réfugiés juifs persécutés par Hitler arrivent à Strasbourg dès 1936. Parmi eux se trouve Rachel Bernstein, qui a étudié la médecine à Berlin. Elle est embauchée comme assistante par Albert Laugel et devient par la suite sa compagne.
Pendant ce temps, le jeune Louis-Charles Kempf de La Tour et sa sœur son embrigadés dans les jeunesses hitlériennes et sont fascinés par "l'Allemagne nouvelle : la jeunesse, le sport, la force".
Quatrième épisode : 1943-1953
Sous la terreur allemande, l'Alsace vit ses heures les plus tragiques. En 1943, Albert Laugel est devenu le chef de la Résistance en Alsace, sous le pseudonyme de Kellerman.
Il a un rendez-vous avec "Mathilde", responsable de la zone Est, envoyée par de Gaulle. Il découvre avec stupeur que cette seconde "Mathilde'" n'est autre que Katel, la femme dont il s'est séparé. Elle lui donne l'ordre de partir pour la France avec Rachel. Mais "Mathilde" est arrêtée par la Gestapo et se donne la mort en avalant une capsule de cyanure avant d'être interrogée.
Maître Anselme Wahl, ayant infiltré le parti nazi sur ordre de 'Kellerman' est contraint d'identifier le corps de sa sœur Katel sans broncher, ce qui ne manque pas de choquer profondément le jeune Louis-Charles, qui est son assistant. À Strasbourg, il rencontre son cousin prussien Manfred von Wismar, as de la Luftwaffe, mais ce militaire a fini par mépriser les politiques et l'idéologie du Reich.
Hitler mobilise 130 000 Alsaciens : ce sont les Malgré-Nous. Louis-Charles Kempf de la Tour et Peter Imhof prennent le maquis. Mais les Allemands font pression sur les familles des réfractaires. Les deux hommes, comme de nombreux alsaciens, et parce que l'Allemagne s'en méfie, sont incorporés dans la SS sur le front russe. Là, ils sont tous deux fait prisonniers par l'armée soviétique et séjournent dans le camp de Tambov en Russie pendant plusieurs années.
Après 1945, les Alsaciens n'ont pas fini de voir leur conscience tourmentée : le film s'achève avec le procès des milliers de Malgré-Nous, considérés par les Français comme des collaborateurs, ainsi que des Alsaciens incorporés de force dans la SS et ayant pris part à l'horreur d'Oradour-sur-Glane.
Commentaire
Ce téléfilm réussit l'ambitieux pari de raconter l'histoire récente de l'Alsace au travers d'une saga familiale.
Le téléfilm se termine par un plan sur le Monument aux Morts, situé place de la République à Strasbourg, qui possède l'originalité de représenter deux frères morts au pied de leur mère, nus car sans uniformes.
Distribution
- Scénario et dialogues : Henri de Turenne et Michel Deutsch
- Mathilde Kempf 1: Cécile Bois (1)
- Mathilde Kempf 2: Aurore Clément (1-2)
- Baron Eugène Kempf: Jean-Pierre Miquel (1-2)
- Charles de la Tour: Jacques Coltelloni (1)
- Edwin Wismar-Marbach 1: Sebastian Koch (1)
- Edwin Wismar-Marbach 2: Manfred Andrae (2)
- Louis de la Tour 1: Julien Lambroschini (1)
- Louis de la Tour 2: Michel Voïta (2)
- Friederike Wismar-Marbach: Irina Wanka (1-2)
- Édouard Kempf-de la Tour 1: Sébastien Tavel (2)
- Édouard Kempf-de la Tour 2: Serge Dupire (3-4)
- Alexandra Reinhardt-Bussière: Catherine Aymerie (2-4)
- Karl Kempf-de la Tour: Matthias Paul (2)
- Louis-Charles Kempf-de la Tour: Stanislas Carré de Malberg (3-4)
- Pauline Kempf-de la Tour: Pascale Nielsen (3-4)
- Ernst von Wismar: Richard Sammel (2)
- Manfred von Wismar: Philipp Moog (3-4)
- Albert Laugel 1: Thibault Rossigneux (2)
- Albert Laugel 2: Maxime Leroux (3-4)
- Katel Wahl: Caroline Tresca (2-4)
- Rachel Bernstein: Cécile Paoli (3-4)
- Odile Laugel: Vanessa Larré (3-4)
- Bertel: Dinah Faust (3-4)
- Hans Laugel: Jean-François Kopf (1)
- Anneliese Laugel.Silli Togni (1)
- Franzl Imhof 1: Frédéric Pierrot (1)
- Franzl Imhof 2: François Dyrek (2-3)
- Liselotte Laugel 1: Nathalie Dauchez (1)
- Liselotte Laugel 2: Françoise Bertin (2)
- Yerri Laugel 1: Lucas Belvaux (1)
- Yerri Laugel 2: Marc Fayolle (2)
- Paul Imhof: Jean-Philippe Meyer (2)
- Gretel Imhof: Hélène Schwaller (2-4)
- René Imhof: Luc Schillinger (3-4)
- Peter Imhof: Jean-Michel Fête (3-4)
- Maria Imhof: Liselotte Hamm (3-4)
- Anne Pflegel: Annick Brard (3-4)
- Anselme Wahl 1: Olivier Siou (2)
- Anselme Wahl 2: François Montagut (2-4)
- Max Seligman 1: Cyril Haouzi (1-2)
- Max Seligman 2: Marc Berman (2-3)
- Rosa Blum: Monika-Eva Jirasko (1)
- Phonse Roederer: Jacques Bachelier (2-3)
- Antoine Roederer: Philippe Polet (3-4)
- Armand Kessner: Bruno Madinier (1)
- Curé Müller: Roland Brodbec (1)
- Curé Eberle: Francis Freyburger (1-2)
- Curé Wolf: Bernard Freyd (3-4)
- Mère Marie-Dominique: Christiane Stroe (3-4)
- Emma: Françoise Ulrich (1)
- Ruprecht: Jürgen Zwingel (1)
- Fritz Brücker: Rainer Guldener (4)
- Von Saxhofen: Volker Helfrich (2)
- Colonel Lavigne: Bernard Larmande (2)
- Statthalter: Jürgen Mash (2)
- Sergeant Débâcle: Jean-Marie Tinivelli (1)
- Sœur Véronique: Michèle Foucher (1)
- Sœur Tourière: Pascale Spengler (4)
- Général Bontemps: Manuel Bonnet (1)
- Barrès: Pierre Aussedat (1)
- Schulmeister: Georg Leumer (1)
- L'Instituteur: Raymond Roumégous (3)
- Kreisdirektor: Daniel Rohr (1)
- Thierry Baulieu: Roberto Molo (3)
- Bebel: Robert Werner (1)
- Le Commissaire: Axel Ganz (1)
- Le notaire: Christian Crahay (2)
- Le président: Pierre Diependale (2)
- Le directeur de cabinet: Lionel Astier (2)
- Phinèle: Patricia Weller (2)
- Combet: Thomas Charrol (3)
- Préfet Dumont: Gérard Dauzat (3)
- Hauptmann Kiener: Peter Semler (4)
- George Wicker: Serge Dupuy (4)
- Madame Wicker: Catherine Formhals (4)
- Colonel américain: Michael Davies (4)
- Le président du tribunal: André Pomarat(4)
- Le commissaire du gouvernement: Alain Choquet (4)
Récompenses
- 7 d'Or dans la catégorie Meilleur scénario de fiction 1997 et décerné à Henri de Turenne et Michel Deutsch
- Prix Adolf Grimme dans la catégorie Meilleure Série 1997 et décerné à Henri de Turenne, Michel Deutsch, Aurore Clément et Manfred Andrae
Liens externes
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