- Le Panier
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Le Panier
Une rue du quartier du PanierAdministration Pays France Arrondissement 2e Ville Marseille Sociologie Fonctions urbaines résidentielle Géographie Coordonnées modifier Le Panier désigne un quartier de Marseille situé dans le 2e arrondissement, composé de trois quartiers administratifs : Hôtel de Ville, Les Grands Carmes et La Joliette.
Le Panier est le site d'implantation historique de la colonie grecque alors nommée Massalia 600 ans avant J-C. Aujourd'hui on a l'habitude de le désigner sommairement comme un « quartier populaire » eu égard à ses ruelles étroites rappelant celles d'un village et aux façades colorées évoquant les charmes méditerranéens.
Sommaire
Géographie
Toponymie
Le nom du Panier viendrait d'une auberge ayant comme enseigne un panier. Il donne son nom à la rue où il est établi, la rue du Panier, puis au quartier.
Situation et limites du quartier
A l'arrivée des grecs, c'est un promontoire cerné par la mer sur trois côtés,
- à l'ouest le trait de côte va de l'ancienne anse de l'Ourse (entre la cathédrale et la place de la Joliette) jusqu'au fort Saint-Jean
- le sud longe la calanque du Lacydon, l'actuel Vieux-Port, du fort Saint-Jean jusqu'à l'église Saint-Ferréol;
- à l'est, une corne entre dans les terres jusqu'à l'actuel jardins des vestiges.
Dans cet espace, se trouvent plusieurs buttes dont les trois principales sont la butte Saint-Laurent, la butte des Moulins et la butte des Carmes
Des remparts viennent clore l'espace, de l'angle du Lacydon jusqu'à la place de la Joliette. La ville se développe peu à peu, mais reste dans ce territoire, depuis le VIe siècle av. J.‑C. jusqu'au XVIIe siècle quand le roi Louis XIV ordonne une première extension de la ville.
Morphologie urbaine
Logement
Voies de communication et transports
Histoire
Seconde Guerre mondiale
- « Suburre obscène, un des cloaques les plus impurs, où s'amasse l'écume de la Méditerranée (...) C'est l'empire du péché et de la mort. Ces quartiers patriciens abandonnés à la canaille, la misère et la honte, quel moyen de les vider de leur pus et les régénérer » — Louis Gillet, revue municipale du 21 octobre 1942[1]
L'aménagement du quartier s'étendant sur la rive nord du Vieux-Port est critiqué dès le XVIIIe. Plusieurs projets de rénovation ont été ébauchés au fil des siècles. Durant la Seconde Guerre mondiale, un plan d’urbanisme est préparé par des architectes acquis à la cause de la « Révolution nationale » mise en œuvre par le régime de Vichy. Les premiers travaux ont débuté à l'automne 1942.
La partie située entre la rue Caisserie et le Vieux-Port est finalement détruite par décision des Allemands : ses ruelles sombres et pleine de recoins constituant un refuge pour les Résistants. Entre le 22 et le 24 janvier 1943, 30 000 habitants sont expulsés, plusieurs milliers de personnes sont arrêtées et envoyées dans les camps de concentration. Puis, maison par maison, les 1 500 immeubles sont dynamités, laissant un champ de ruines à l'exception de l'hôtel Echevin de Cabre, construit en 1535, la plus vieille demeure de la ville. Lors de la reconstruction du nouveau quartier de l'Hôtel de Ville, l'immeuble a été tourné sur vérins pour le placer dans l'alignement des nouvelles rues.
Article connexe : Rafle de Marseille.Aujourd'hui
La réhabilitation urbaine du quartier est actuellement en cours dans les secteurs comprenant la rue de la République (ancienne rue Impériale), la partie des anciens docks (La Joliette), la Cathédrale de la Major, l'esplanade du J4 et le fort Saint Jean. Ces zones du quartier sont comprises dans le tracé de l'opération d'aménagement urbain Euroméditerranée actuellement en cours et dont l'achèvement était initialement prévu en 2012 ; la date est officiellement repoussée à 2018 suite à l'accord d'extension de 170 ha supplémentaires.
Cette stratégie de réhabilitation a favorisé l'aménagement d'ateliers d'artistes (notamment céramistes, peintres et galeristes) et la circulation d'un train touristique à l'année. La demande des touristes, attirés dans le Panier par le succès d'une fiction télévisée dont le décor ressemble au quartier, a poussé la production à ouvrir une boutique pour les fans de la série.
Il est courant d'envisager ce type de réhabilitation comme partie de projets politiques volontaristes de changement d’image sociale de proximité. Des analyses sociologiques décrivent des processus de gentrification à l'œuvre.
Mais il faut quand même signaler que subsistent une majorité de logements insalubres, exigus voire même dangereux dans ce quartier.
Culture et patrimoine
Le Panier dénombre de nombreux monuments et points d'intérêt patrimoniaux et historiques :
- la place de Lenche, à l'emplacement de l'ancienne agora grecque et l'ancien forum romain ;
- l'Église Saint-Laurent, datant du XIIe siècle. Du parvis de l'église, le panorama s'étend sur l'entrée du port de Marseille, les Fort Saint-Jean et Saint-Nicolas, l'abbaye Saint-Victor et Notre Dame de la Garde ;
- l'Église Notre-Dame-des-Accoules dont il reste le clocher, l'église originelle du XIVe siècle est détruite pendant la révolution, celle qui existe aujourd'hui date du XIXe siècle ;
- l'Hôtel de Cabre, la plus ancienne demeure de Marseille, construite en 1535 ;
- la Maison Diamantée, construite à la fin du XVIe siècle qui abrite le Musée du Vieux Marseille ;
- le pavillon Daviel, construit au XVIIe siècle, ancien palais de Justice de Marseille ;
- le préau des Accoules du XVIIe, tour à tour, collège de jésuites puis Observatoire royal, il abrite désormais un musée pour les enfants et présente des activités culturelles en relation avec les grandes expositions présentées dans les musées de Marseille ;
- la Vieille Charité, hospice construit en 1749 pour accueillir les pauvres et les mendiants, et rénové par Le Corbusier au XXe siècle. Aujourd'hui, elle abrite de nombreuses structures telles que le centre international de poésie Marseille (cipM), la Direction des musées de Marseille et plusieurs musées municipaux (le Musée d'archéologie méditerranéenne, le Musée d’Arts Africains, Océaniens, Amérindiens), une salle de cinéma d'arts et essais (Le Miroir), une librairie (Regards), l'Institut National de l'Audiovisuel (INA), l'école doctorale de l'EHESS et le Centre National de Recherche Scientifique (CNRS), ainsi que plusieurs fonds bibliothécaires spécialisés et des expositions temporaires,
- Hôtel-Dieu, monument patrimonial majeur de Marseille construit au XVIIIe ; début 2007, la ville a cédé l'exploitation du bâtiment au groupe Axa sous forme d'un bail emphytéotique afin que la chaîne y construise un hôtel 4 étoiles. Cette cession municipale est très controversée parmi les habitants.
Population et société
Démographie
Représentation municipale et politique
Manifestations culturelles et festivités
Tous les ans depuis 1994, à cheval sur la Fête de la musique, le Panier organise La Fête du Panier. Cette grande fête compte de multiples concerts sur les nombreuses places, des spectacles de rue (théâtre et musique), des expositions de peintures et photographies, des ateliers de cirque, des cours de cuisine, des défilés de mode, des projections de films en plein air, des bals, etc. Ces festivités organisées avec l'aide des habitants du quartier recueillent un succès incontestable chaque année.
Représentation au cinéma et à la télévision
Le quartier est télégénique : la configuration des ruelles et des escaliers ainsi que les façades mi décrépies mi bigarrées se prêtent à de nombreux tournages de clips (dont beaucoup d'artistes marseillais), films de cinémas et séries télévisées.
Il a notamment servi d'inspiration pour les décors du film Borsalino de Jacques Deray, avec Alain Delon et Jean-Paul Belmondo en truands marseillais et plusieurs autres longs-métrages de fiction. Le film "Lila dit ça" avec Vahina Giocante s'y déroule également avec des comédiens amateurs du quartier. En 2000, sort le film Comme un aimant qui raconte la vie d'une bande de copains qui vit dans le quartier du Panier à Marseille. Une existence plutôt heureuse, faite de magouilles, de sorties, de soleil et de glande, mais une vie sur laquelle plane la fatalité du quartier, réalisé par Akhenaton et Kamel Saleh avec Titoff, Freeman, Houari Djerir, Brahim Aimad, Sofiane Madjid Mammeri et Kamel Ferrat. Le premier semestre 2009 s'y tournent également quelques scènes de L'Immortel, un film réalisé par Richard Berry, mettant en scène Jean Reno dans le rôle de Jacky Le Mat, dit le Matou, célèbre cador de la pègre marseillaise des années 70 ayant survécu à 22 impacts de balles.
Le Panier a récemment influencé la construction des décors du quartier du Mistral, lieu dans lequel se déroule la série Plus belle la vie. Certaines scènes d'extérieurs y sont régulièrement tournées.
Le quartier et ses habitants sont également représenté dans des fictions satiriques de l'association Tabasco Vidéo[2].
Personnalités liées au quartier
- Patrick Bosso, humoriste et acteur. C'est dans ce quartier qu'il a grandi.
- Jean-Noël Guérini, homme politique français, président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, sénateur et ancien conseiller municipal de Marseille.
- Le Rat Luciano, rappeur marseillais d'origine espagnole et martiniquaise, ancien membre du groupe Fonky Family
- Menzo, rappeur français d'origine comorienne, ancien membre du groupe Fonky Family.
- Georges Nguyen Van Loc (1933-2008), surnommé « le Chinois », commissaire de police et écrivain.
- Tany Zampa (1933-1984), ancien parrain du milieu marseillais.
Bibliographie
- Jean-Lucien Bonillo, La Reconstruction à Marseille 1940-1960, architectures et projets urbains, éditions Imbernon, Marseille, 2008, (ISBN 2-9516396-6-X)
Voir aussi
Liens externes
Références et notes
- Cité dans Follorou et Nouzille, Les Parrains corses, 2004, p.47-48 d'après
- Tabasco Video
Catégorie :- Quartier de Marseille
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