- Le Deuxième Souffle (film, 1966)
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Le Deuxième Souffe
Données clés Titre original Le Deuxième Souffe Réalisation Jean-Pierre Melville Scénario Jean-Pierre Melville et José Giovanni d'après son roman Un règlement de comptes Acteurs principaux Lino Ventura, Paul Meurisse
Raymond Pellegrin, Christine Fabrega
Pierre Zimmer, Michel Constantin
Marcel Bozzuffi, Paul Frankeur …Sociétés de production André Labay et Charles Lumbroso / S.N. Prodis Pays d’origine France Genre Comédie, Policier, Gangsters Sortie 1966 Durée 150 min Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Le Deuxième Souffle est un film français de Jean-Pierre Melville, sorti sur les écrans parisiens le 2 novembre 1966 aux cinémas Colisée et Madeleine, et adapté d'un livre de José Giovanni. Il a fait d'une réception critique à l'époque très abondante et plutôt élogieuse[1]. Plus récemment, Alain Corneau en a réalisé une nouvelle adaptation sortie le 24 octobre 2007.Sommaire
Synopsis
Gustave Minda, dit 'Gu' (Lino Ventura) s'est échappé de prison. Connu du milieu pour sa fiabilité et son courage, il retrouve deux amis, Manouche et Alban à Paris. Ceux-ci ont maille à partir avec deux hommes de main envoyés par Joe Ricci, malfrat vénal et amoral ; Gu surgit au bon moment et les sauve. Manouche et Alban planquent d'abord Gu à proximité de Paris, puis l'aident à se cacher à Marseille, en attendant sa fuite prévue pour l'Italie. Mais Gu souhaite disposer de ses propres finances pour l'opération, par volonté d'indépendance. Un ami de longue date le met sur un coup aux côtés de Paul Ricci, le frère de Joe et vieil ami de Gu : un holdup faramineux sur un fourgon de lingots de platine. Le crime nécessite d'assassiner les deux motards qui l'escortent. Gu accepte et tue l'un des deux motards.
Entre temps, le commissaire Blot (Paul Meurisse) traque Gu. Il parvient à le piéger et à l'enregistrer avouant involontairement la complicité de son ami Paul Ricci dans le holdup avant de l'arrêter. Souhaitant s'approprier le butin de son frère, Joe Ricci va alors débarquer à Marseille pour venger son frère incarcéré en manipulant les deux autres complices du holdup qui craignent que Gu ne soit une balance et qu'il ne les donne à leur tour à la police. Fidèle à sa morale de truand, Gu va alors s'évader pour rétablir la vérité coûte que coûte et parvenir à blanchir Paul, qui ne s'est rendu coupable d'aucun des deux meurtres durant le holdup, dans une escalade de violence à l'issue tragique…
Fiche technique
- Titre : Le Deuxième Souffle
- Réalisation : Jean-Pierre Melville assisté de Georges Pellegrin, et Jean-François Adam
- Écriture : José Giovanni d'après son roman Un règlement de comptes
- Dialogues : Jean-Pierre Melville et José Giovanni
- Production : André Labay et Charles Lumbroso
- Distribution : S.N. Prodis
- Montage : Monique Bonnot, Michèle Boëhm assistées de Catherine Muloin et Ziva Postec
- Photographie : Marcel Combe, Jean-Claude Boussard (assistant opérateur)
- Costumes : Michel Tellin
- Musique : Bernard Gérard
- Décors : Jacques Dardeau (accessoiriste), Daniel Villeroy (accessoiriste meuble), Guy Maugin (ensemblier)
- Son : Alex Pront et Jacques Gallois à l'enregistrement
- Scripte : Suzanne Durrenberger
- Durée : 150 minutes
- Version : censurée, interdite aux moins de 18 ans[1]
- Date de sortie : 4 novembre 1966 France
Distribution
- Lino Ventura : Gustave Minda, dit Gu
- Paul Meurisse : Commissaire Blot
- Raymond Pellegrin : Paul Ricci
- Christine Fabrega : Simone, dite Manouche
- Pierre Zimmer : Orloff (VF : Jacques Deschamps)
- Michel Constantin : Alban
- Marcel Bozzuffi : Jo Ricci
- Paul Frankeur : Commissaire Fardiano
- Denis Manuel : Antoine
- Pierre Grasset : Pascal Leonetti
- Jean Negroni : Un inspecteur / L'homme
- Raymond Loyer : Jacques, dit le notaire
- Albert Michel : Marcel, dit le Stéphanois
- Louis Bugette : Théo, le passeur
- Albert Dagnant : Jeannot Franchi
- Jean-Claude Berg : …
- Jacques Léonard : …
- Roger Fradet : …
- Roger Perrinoz : …
- Marcel Bernier : …
- Louis Bugette : …
- Nina Michelsen : …
- Betty Anglade : …
Bande originale française du film (B.O.F)
La bande originale française est signée par Bernard Gérard, qui fût l'assistant et l'arrangeur de Michel Magne sur certains titres de bandes originales de film de Georges Lautner.
L'intégralité de cette musique de film très emprunte de jazz reste pour l'instant inédite.
A noter qu'une bande originale[2] sous forme de partition inédite fut composé par John Lewis[3], mais elle fut violemment rejetée par Jean-Pierre Melville. On peut supposer qu'elle était destiné à sonoriser la version américaine du film intitulée Second Breath.
Accueil critique
Un éventeil très représentatif de l'accueil critique se retrouve compilé dans les pages du site de La Cinémathèque française[1]. On y retrouve des extraits des papiers publiés à l'époque par l'ensemble de la presse dont et parmi lesquels :
- Michel Duran[1] pour Le Canard Enchaîné du 9 novembre 1966
- Robert Chazal[1] pour France Soir du 4 novembre 1966
- Jean-Louis Bory[1] pour Nouvel observateur du 16 novembre 1966
- Marcel Martin[1] pour Les Lettres françaises du 10 novembre 1966
- Michel Aubriant[1] pour Le Nouveau Candide du 7 novembre 1966
- Louis Chauvet[1] pour Le Figaro du 9 novembre 1966
- Claude Mauriac[1] pour Le Figaro Littéraire du 10 novembre 1966
- Claude-Marie Tremois[1] pour Télérama du 13 novembre 1966
- Jean Rochereau[1] pour La Croix du 11 novembre 1966
- Henry Chapier[1] pour Combat du 2 novembre 1966
- Pierre Marcabru[1] pour Arts du 2 novembre 1966
- Claude Garson[1] pour L’Aurore du 3 novembre 1966
- Etienne Fuzellier[1] pour Education nationale du 17 novembre 1966
- Samuel Lachize[1] pour L’Humanité du 5 novembre 1966
- Yvonne Baby[1] pour Le Monde du 7 novembre 1966
- Albert Cervoni[1] pour France Nouvelle du 16 novembre 1966
- Henri Marc[1] dans Le Populaire du 22 novembre 1966
- Annie Coppermann[1] dans Le Cinéma français / Les Échos du 10 novembre 1966
- Madeleine Garrigou-Lagrange[1] dans Témoignage chrétien du 11 novembre 1966
Le Deuxième Souffle marque une transition entre deux grandes périodes de la filmographie de Melville, qui s'émancipe plus ou moins de la forme classique qu'il privilégiait auparavant pour laisser progressivement cours à son goût d'un format plus épuré. Si la psychologie des personnages est encore détaillée, les simples allusions, voire les allusions pures et simples concernant leur parcours et leurs relations, se multiplient : qui sont les deux complices de prison de Gu ? quelle est la relation qui unit Gu à Manouche, outre leur fraternité sanguine ? jusqu'où va l'amitié entre Alban et Gu ? qui est précisément ce Jacques qui meurt au début du film et quelle était sa relation précise avec Manouche ? comment Gu et Paul Ricci se sont-ils connus ? Blot admirait-il sa morale ?
Melville se défait ici d'un certain réalisme pour illustrer sa propre vision du film de gangsters. On la sent à l'évidence nourrie par la grande tradition du film noir américain dans le style, mêlée à une dimension plus classique et française. Sur le plan formel, le film n'atteint pas encore les sommets d'épure que représenteront Le Samouraï et Un flic. Cependant, le dénuement de certains décors et plans est flagrant.
On retrouve également dans ce film des thématiques qui seront reprises et amplifiées ultérieurement :
- la progression synchronique d'histoires multiples qui, en se rencontrant forment le point de bascule de l'histoire des personnages ;
- la liaison entre évasion et rédemption, qui sera un des moteurs de L'Armée des ombres ;
- le rôle du policier entièrement extérieur à l'action, qui ne joue qu'un rôle de révélateur et d'accélérateur du destin des personnages de gangsters ;
- le rôle de la femme qui comprend tout de la destinée qui s'accomplit mais ne peut rien, malgré ses efforts, pour l'empêcher.
Le film est en outre servi par une distribution exceptionnelle, au premier rang de laquelle on retrouve un magnifique Paul Meurisse, dans un rôle de policier à mille lieues de ceux que lui avait fournis Georges Lautner avec L'Œil du Monocle et Le Monocle rit jaune.
Compléments
Versions étrangères
- 1966 : Second Breath (version anglaise et américane)
Autour du film
- Le film devait être d'abord tourné en 1964, avec la distribution suivante : Serge Reggiani (Gu), Simone Signoret (Manouche), Lino Ventura (Blot), Roger Hanin (Jo Ricci), Georges Marchal (Orloff) et Raymond Pellegrin (Paul Ricci). Les contrats étaient signés, mais le tournage fut abandonné en raison de problèmes financiers et le projet d'une autre version de Denys de la Patellière avec Jean Gabin[4].
Remake du film
- Une autre adaptation du roman de José Giovanni a eu lieu en 2007 : Le Deuxième souffle (film, 2007).
Sélection
Le film a été selectionné dans le cadre de la Rétropective Jean-Pierre Melville : l'intrégrale projeté dans le cadre du Festival "Premiers Plans qui s'est tenu à Angers en 2010.
Notes et références
- Cf. Accueil critique des films de Jean-Pierre Melville - Le Deuxième souffle. Consultation du 7 novembre 2011.
- Cf. B.O.F du Film "Le Deuxième Souffle" sur Soundtrackcollector.com. Consultation du 7 novembrel 2011.
- Cf. Une interview de Stéphane Lerouge, de la Collection "Ecoutez le cinéma" (voir fin d'interview "regrets"). Consultation du 7 novembrel 2011.
- Gabriel Vialle, Anthologie du cinéma, tome 8, L'Avant-Scène, 1974
Voir aussi
- L’INA propose des reportages d’époque sur le tournage du film, avec interviews, d'une durée de 5 à 15 min environ (extraits) : INA.fr
Liens externes
- (fr) Le Deuxième Souffle sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- (fr) Le Deuxième Souffle sur AlloCiné
- (fr) À propos du passage du film Le Deuxième souffle sur Arte.tv
- (fr) B.O.F du Film "Le Deuxième Souffle" sur Soundtrackcollector.com.
Catégories :- Film français
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