- Le Barbier de Séville (opéra)
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Il barbiere di Siviglia (Rossini)
Le Barbier de Séville
Pour l’article homonyme, voir Le Barbier de Séville.Il barbiere di Siviglia Le Barbier de Séville Représentation de FigaroGenre Opéra-bouffe Nb. d'actes 2 Musique Gioacchino Rossini Livret Cesare Sterbini Langue
originaleItalien Sources
littérairesLe Barbier de Séville, comédie (1775) de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais Dates de
composition26 décembre 1815 - mi-janvier 1816 Création 20 février 1816
Teatro di Torre Argentina, RomeReprésentations notables 21 février 1816 : Teatro di Torre Argentina de Rome, triomphe après le célèbre fiasco de la première, la veille
Personnages - Le comte Almaviva, amoureux de Rosina (ténor)
- Figaro, barbier (baryton)
- Rosina, pupille de Bartolo (mezzo-soprano)
- Bartolo, docteur en médecine (basse)
- Basilio, maître de musique de Rosina (basse)
- Berta, femme de chambre de Bartolo (mezzo-soprano)
- Fiorello, domestique du comte Almaviva (basse)
- Domestiques, musiciens, soldats, un officier.
Airs - “Ecco ridente in cielo” – Acte I, sc.1 (Almaviva)
- “Largo al factotum” - Acte I, sc.1 (Figaro)
- “Una voce poco fa” - Acte I, sc.2 (Rosina)
- “La calunnia è une venticello” - Acte I,sc.2 (Basilio)
- “A un dottor della mia sorte” - Acte I, sc.2 (Bartolo)
Il barbiere di Siviglia (en français Le Barbier de Séville) est l'opéra le plus connu de Gioacchino Rossini, sur un livret de Cesare Sterbini, créé en 1816 et considéré comme le chef-d'œuvre de l'opéra bouffe italien.L'histoire a été tirée de la comédie Le Barbier de Séville de Beaumarchais (1732-1799), jouée pour la première fois au Théâtre-Français le 23 février 1775, l'une des trois pièces de cet auteur comptant parmi les héros le personnage de Figaro. Elle veut que Figaro, un barbier, aide le Comte Almaviva à gagner le cœur de la belle Rosine. Cette œuvre est sincèrement spectaculaire et comique. Mozart composa, lui aussi, un opéra inspiré de la trilogie de Beaumarchais sous le titre les Noces de Figaro.
Sommaire
Création
La première eut lieu le 20 février 1816 au Teatro di Torre Argentina à Rome, avec Gertrude Giorgi-Righetti (Rosine), Manuel Garcia (Almaviva), Luigi Zamboni (Figaro), Bartolomeo Botticelli (Bartolo), et Zenobio Vitarelli (Basile). Ce fut une succession de catastrophes: non seulement la cabale montée par Gasparo Spontini, rival de Rossini, fonctionna à merveille mais le ténor Garcia, qui avait voulu s'accompagner à la guitare (qui était désaccordée), fut sifflé. Rossini en habit noisette au clavecin pour le continuo, fut chahuté. Vitarelli trébucha et saigna du nez. Pour couronner le désastre, un chat traversa la scène et la salle entière se mit à miauler. La représentation se poursuivit dans un désordre indescriptible. Le lendemain, Rossini déclara qu'il ne participerait pas à la deuxième représentation. Une fois couché, la foule vint le réveiller pour acclamer le compositeur ébahi !
L'ouverture de l'opéra est mémorable grâce à sa mélodie de gamin moqueur. Elle avait préalablement servi à deux autres œuvres quelques années auparavant. Rossini avait réalisé l'ouverture pour Aureliano in Palmira (création le 26 décembre 1813), et l'avait réutilisée ensuite dans Elisabetta Regina d'Inghilterra (création le 4 octobre 1815), avant Il barbiere.
Le compositeur et critique Castil-Blaze a écrit la traduction française du livret du Barbier de Séville en y rajoutant des récitatifs pour la plupart empruntés à Beaumarchais, en en modifiant la structure qui passe de deux à quatre actes et en changeant certaines tessitures vocales (Rosine passe de mezzo-soprano à soprano). Cet opéra avait été donné en italien à Paris le 26 octobre 1819 au Théâtre italien. La première de la version en français date du 6 mai 1824 à l'Odéon. Après de nombreuses vicissitudes dues aux rivalités des théâtres parisiens, l'opéra en français avec ses dialogues parlés (opéra-comique) est donné le 8 novembre 1884 à l’Opéra-Comique avec un très grand succès et s'installe au répertoire. Tout au long du XXe siècle, il existe une véritable tradition française du Barbier de Séville devenu opéra-comique (la dernière représentation date de 1996 avec Annick Massis). Les deux enregistrements les plus célèbres sont ceux de Jules Gressier en 1956 (avec Michel Dens) et Jean-Pierre Marty en 1975. Tous deux sont édités chez Pathé/EMI.
Personnages
- Le comte Almaviva, amoureux de Rosina (ténor)
- Figaro, barbier (baryton)
- Rosina, pupille de Bartolo (mezzo-soprano)
- Bartolo, docteur en médecine (basse)
- Basilio, maître de musique de Rosina (basse)
- Berta, femme de chambre de Bartolo (mezzo-soprano)
- Fiorello, domestique du comte Almaviva (basse)
- Domestiques, musiciens, soldats, un officier
Argument
Acte I
Ouverture: un solennel andante maestoso l'ouvre: le caractère de ce début est doux, noble et tendre mais est suivi sans transition par un comique allegro vivo agité, mouvementé et très moqueur qui nous fait comprendre que l'opéra va aller dans tous les sens! Il comporte notamment les deux célèbres crescendi successifs comportant des mélodies de l'andante et qui sont la marque de fabrique de ce compositeur. Le deuxième crescendo débouche sur une brêve et ahurissante coda Più mosso qui conclut gaiement cette merveilleuse ouverture.
1er tableau – Nous sommes à Séville, où la nuit est déjà noire. Le comte Almaviva vient chanter une sérénade devant la maison du vieux docteur Bartolo.
“Ecco ridente in cielo”
Sa chanson s’adresse à Rosina, la jeune et belle pupille du docteur. Figaro, un ancien domestique du comte, barbier-chirurgien de Bartolo, fait une joyeuse entrée.
Le comte Almaviva lui demande son aide. Mais voilà que Rosina paraît au balcon et laisse tomber un billet dans lequel elle invite le comte à se présenter. Ce qu’il fait dans une nouvelle sérénade où il dit s’appeler Lindor, être pauvre, et très amoureux. Figaro lui conseille ensuite de se présenter chez Bartolo avec un billet de logement. Pour mieux égarer les soupçons, il aura l’air à moitié ivre.
2e tableau – Rosine, seule, chante son amour pour Lindor et sa détermination d’échapper à son tuteur.
“Una voce poco fa”
Ce dernier paraît, fulminant contre Figaro qui vient de donner médecine à toute la maison. Mais voici qu’entre Basilio, le maître de musique de Rosina, qui vient prévenir Bartolo de la présence à Séville d’Almaviva. Comment lutter contre lui ? Par une arme terrible, la calomnie, répond Basilio.
“La calunnia è une venticello”
Puis, pendant que tous deux vont préparer le contrat de mariage qui doit unir Bartolo à Rosina, Figaro prévient cette dernière, d’une part que son tuteur veut l’épouser dès le lendemain, d’autre part que Lindor l’adore. Rosine ravie remet à Figaro un billet doux déjà préparé pour Lindor. À peine Figaro est-il sorti que Bartolo fait irruption, plus soupçonneux et inquisiteur que jamais. Il n’est pas, proclame-t-il, un homme qu’on berne facilement.
“A un dottor della mia sorte”
Mais voici qu’Almaviva déguisé en soldat se présente. Bartolo lui réplique en brandissant un certificat l’exemptant de toute réquisition. Du coup le dialogue s’échauffe, et le comte en profite pour glisser un billet à Rosine. Figaro accourt, puis c’est la garde qui vient arrêter le fauteur de désordre. Mais le comte fait discrètement savoir qui il est, et la garde se retire, laissant tout le monde dans l’ébahissement.
Acte II
Bartolo s’interroge sur l’identité du soldat qui s’est introduit chez lui, quand un nouveau venu se présente. C’est Alonso, un élève de Basilio remplaçant son maître pour la leçon de Rosina. Basilio, dit-il, est souffrant. Alonso, bien sûr, n’est autre qu’Almaviva déguisé. Bartolo restant méfiant, le comte utilise pour lever ses soupçons le billet doux que lui a fait parvenir Rosina. Il prétend l’avoir reçu par hasard à la place d’Almaviva, et suggère de l’utiliser pour calomnier ce dernier. Bartolo reconnaît là les procédés chéris de Basilio et fait bon accueil à Alonso. La leçon commence. Mais la musique endort Bartolo, et les amoureux en profitent pour se livrer à des apartés passionnés. Là-dessus entre Figaro, venu pour raser le docteur. Il parvient à lui subtiliser la clé de la porte du balcon. Mais c’est alors que surgit Basilio, à la grande surprise de Bartolo. Il faut trouver d’urgence une solution. Une bourse bien garnie convainc Basilio qu’il est très malade et qu’il doit retourner au lit au plus tôt. Figaro rase donc Bartolo, mais ce dernier surprend des propos non équivoques des amoureux. Il entre dans une rage folle, chasse tout le monde, et envoie chercher le notaire pour précipiter son mariage. Puis il montre à Rosina le billet qu’elle avait écrit comme preuve de la légèreté d’Almaviva. Rosina, effondrée répond à Bartolo qu’elle consent à l’épouser sur-le-champ. Mais Figaro et le comte se sont introduits dans la maison grâce à la clé dérobée. Rosina repousse le comte, mais celui-ci n’a pas de mal, en dévoilant son identité, à se justifier. Ils se préparent à s’enfuir discrètement.
Requis pour le contrat de mariage, Basilio et le notaire arrivent et produisent le document que signent Rosina… et Almaviva bien sûr ! Un pistolet et un bijou de prix convainquent Basilio d’accepter d’être témoin. Et Bartolo ne peut que s’incliner, et constater l’inutilité de ses précautions.
Airs célèbres
- Air de Figaro “Largo al factotum”
- Aria de Rosine “Una voce poco fa”
- Thème de La Calomnie de Don Basilio “La calunnia è une venticello”
- Air (souvent supprimé) du Comte Almviva “Cessa di più resistere”
Autres versions
- Avant la célèbre version de Rossini, un autre compositeur italien, Giovanni Paisiello avait écrit sa propre version du Barbier de Séville, en 1782. Ainsi, pour les différencier avant la mort de ce dernier, la version de Rossini était nommée Almaviva, ossia L'inutile precauzione.
- Le compositeur français Nicolas Isouard composa également un Barbiere di Siviglia représenté en italien au théâtre de La Valette (Malte) en 1796.
- Le compositeur espagnol Francisco Asenjo Barbieri en composa une parodie, une zarzuela intitulée El Barberillo de Lavapiés (Le Petit Barbier de Lavapiès).
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