- Lac d'Émosson
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Émosson
Le cirque d'Émosson est une cuvette d'origine glaciaire située en Suisse aux confins de la France. Elle est précisément adossée au massif des Aiguilles Rouges, au cirque de Sixt, à la vallée d'Illiez. Son unique débouché se fait vers la partie suisse de la vallée de l'Eau noire, par le cours d'eau de Barberine.
Sommaire
Étymologie
Le cirque se compose de deux lieux-dits :
- Émosson. Probablement une agglutination de *des mossons, c'est-à-dire : « des génisses ».
- Le Vieux. Peut-être du latin viduus, veuf, parce que ce site est complètement isolé. Une hauteur du cirque (et un ruisseau) porte le nom de Veudale. Vieux et Veudale sont évidemment issus de la même origine, peut-être *Vidulus et *Vidala, le (petit) veuf et la veuve ? On peut se demander si ces deux noms ne sont pas à rattacher à la racine pan-celtique vidu-, « arbre, bois », mais ce cirque est singulièrement dépourvu de toute végétation sylvestre.
Barrages d'Émosson
Le site d'Émosson accueille trois barrages : le barrage de Barberine (années 1920), le barrage du Vieux-Émosson (années 1950) et enfin le barrage d'Émosson (années 1970) ( )
Barrage de Barberine
Le barrage de Barberine a été construit de 1920 à 1925 par les CFF (Chemins de fer fédéraux suisses) lorsque le réseau a été électrifié à la fin de la première guerre mondiale pour garantir l'indépendance du pays, le charbon pour les trains à vapeur devant être importé (d'Allemagne en particulier). Ce barrage a fermé le verrou de la haute vallée de Barberine, en amont du plateau d'Émosson. Il produisait avec ses deux centrales électriques du courant à la fréquence ferroviaire nord-européenne de 16 ⅔ Hz, correspondant aux besoins des CFF pour toute la Suisse romande.
Barrage du Vieux-Émosson
Le second barrage, dit Barrage du Vieux-Émosson est situé à l'ouest, sur le Nant de Drance (au lieu dit Le Vieux, cote : 2205 m). Mis en service en 1955 par les CFF, il permettait d'envoyer dans la retenue de Barberine les 13,5 millions de m³ d'eau qu'il pouvait contenir, sans noyer le plateau d'Émosson et son hameau.
Barrage d'Émosson
Article détaillé : Barrage d'Émosson.Le troisième barrage, dit Barrage d'Émosson, a été construit en aval de 1967 à 1973, sur la rivière Barberine, pour fabriquer essentiellement du courant industriel à 50 Hz. Sa construction a provoqué l'engloutissement du plateau d'Émosson. Le nom du barrage a été choisi en souvenir de ce plateau.
Cet ouvrage entièrement situé en Suisse reçoit également des eaux en provenance de France, en particulier des glaciers d'Argentière et du Tour, mais aussi du vallon de Bérard. L'aménagement hydro-électrique ainsi formé est franco-suisse et fut inauguré en octobre 1976.
Le lac artificiel (cote : 1931 m) mesure 5 km de long et contient environ 225 millions de m³ d'eau. Lorsqu'il est plein, ce troisième barrage submerge de 42 m le premier barrage de Barberine. Il est alimenté non seulement par les eaux du voisinage mais aussi par celles du massif du Mont-Blanc, captées et acheminées dans des puits blindés passant sous la vallée de l'Eau noire et remontant par effet de vases communiquants.
Alors que le lac et le barrage d'Émosson sont en Suisse, la centrale correspondante est située en France, à la frontière du Châtelard. L'exploitation des eaux est réalisée par une société binationale, Électricité d'Émosson SA, qui produit du 50 Hz industriel. La production est proportionnelle aux volumes d'eau amenés par chaque partenaire (EDF et ATEL) et est partagée à 50% pour la France et 50% pour la Suisse.
Par ailleurs, les CFF continuent à exploiter les droits d'eau acquis avec les barrages de Barberine et du Vieux-Émosson par leurs propres centrales électriques situées au Châtelard VS et à Vernayaz et fabriquant du courant fréquence 16 ⅔ Hz.
On accède au barrage soit par l'ancienne route de service ayant servi à la construction du barrage, soit en empruntant les Attractions ferroviaires du Châtelard VS (Funiculaire + Petit Train Panoramique + Minifunic)[1] depuis le village suisse de Le Châtelard VS, soit, pour les plus courageux, à pied par le col du Passet (ou Passer) depuis Vallorcine ou Barberine.
Station de pompage-turbinage du Nant de Drance
Un nouveau projet a été lancé par Alpiq et les CFF : il s'agit de construire une station souterraine de pompage et turbinage entre le Vieux-Émosson et Émosson, sur le Nant de Drance[2]. L'eau sera pompée du lac d'Émosson vers le lac du Vieux-Émosson pendant les périodes de faible consommation électrique (nuit et week-end) ; elle sera turbinée en sens inverse au moment des pointes de consommation. Quatre turbines fourniront une puissance totale de 600 MW. Participe également au projet, les Forces Motrices Valaisannes, à hauteur de 10% du projet[3]. C'est le groupe Alstom qui fournit la turbine à vitesse variable, elle sera livrée d’ici à 2017[4].
Les travaux commencent en décembre 2008. Ils devraient durer 7 ans. La cérémonie officielle a eu lieu le 30 juin 2009.
Traces de dinosaures d'Émosson
Le versant helvétique du col de la Terrasse, situé à l'extrémité sud-est du cirque, abrite des terrains remontant au Trias (- 230 millions d'années). Le géologue français G. Bronner a découvert le 23 août 1976 des affleurements de plaques de sable fossilisé (grès) dans lesquels ont été préservées des traces de dinosaures (en réalité d'archéosaures). Ces traces étaient jusqu'ici cachées sous un névé.
Ce gisement correspond à un passage d'animaux sur une plage (celle de la Pangée). Outre les traces, on voit très bien les ondulations du sable créées par les vagues. Plusieurs conditions ont dû être satisfaites pour que ces empreintes nous parviennent : un sable fin, un séchage rapide, le recouvrement par une ou plusieurs couches de sédiments. Seul un miracle géologique les a, par la suite, conservées lors du plissement alpin (les terrains sont restées solidaires du socle).
On sait peu de choses sur les sauriens primitifs qui ont laissé ces traces, étant donné que l'on n'a pas réussi à les rattacher à une espèce déjà connue. On estime cependant que ces reptiles mesuraient entre deux et quatre mètres de haut et pesaient moins de 500 kg. Quatre espèces différentes ont pu être identifiées, deux bipèdes et deux quadrupèdes.
Il s'agit du plus grand gisement européen à affleurement naturel, les travaux de terrassement de la transjurassienne ayant conduit à la découverte d'un autre gisement important à Courtedoux, dans le canton suisse du Jura. Le canton du Valais a décidé de classer le site, tout en laissant les terrains en place. Les spécialistes estiment que l'érosion naturelle, due au gel et aux écoulements, devrait détruire les empreintes d'ici à 2020/2030. Des moulages ont été effectués et sont conservés au musée de Genève[5]).
Voir aussi
Références
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