- La marine nationale dans l’ouest de la France en 1917
-
La marine nationale dans l'ouest de la France en 1917
En 1917, l’heure est venue de changer le dispositif de défense mis en place en août 1914. On sait désormais que la Hoch See Flötte, la flotte impériale allemande, ne sortira pas de ses ports pour un affrontement majeur. L’état-major de l’empereur Guillaume estime, depuis la bataille du Jutland , en mai 1916, que le pari d’une bataille navale frontale avec la Grand Fleet anglaise est trop risqué. Il a préféré une guerre de harcèlement. Le danger a pris une autre forme : ce sont les U-Boote, les sous-marins, qui attaquent les navires de transport, les chalutiers (souvent transformés en bateaux corsaires), et toutes les embarcations de pêche puisque la terreur est aussi une arme. Des centaines de marins français, de pêche, de commerce, ou de guerre, y perdent la vie. La décision est donc prise côté alliés d’organiser et de protéger les convois, avec écoutes acoustiques et grenades sous-marines, et de développer les défenses des ports français, qui accueillent le matériel, les vivres, et bientôt les soldats venus des Amériques. La marine récupère la responsabilité de la défense côtière. Elle a des armes pour ça. La France est certes moins riche en cuirassés que son alliée britannique, mais elle a joué plus tôt la carte des sous-marins. Une escadre de 15 unités est basée à Cherbourg, une seconde de 8 unités à Calais. Le vice-amiral Ronarc’h, devenu en 1916 commandant supérieur de la zone Atlantique nord, va les redéployer. Il dissout l’unité de Calais, fait venir quatre sous-marins défensifs à Brest, et transforme les autres, en escadrilles de chasse. Les sous-marins ne sont pas seuls. La carte ci-dessous donne une idée du dispositif défensif de nos côtes. Il y a sur mer des patrouilleurs, des chasseurs, des dragueurs, des vedettes, des torpilleurs et contre-torpilleurs, il y a aussi des hydravions, qui repèrent et peuvent bombarder les U-Boote, des ballons dirigeables et des ballons captifs. En juin les soldats américains arrivent à Saint-Nazaire. Deux mois plus tard, ils sont dirigés vers Brest, où ils créent leur propre base, avec leur administration, leurs bateaux, leurs hydravions. Des dizaines de milliers d’hommes s’installent durablement. C’est tout le Finistère qui prend l’accent américain.
- Calais, Abbeville, Dieppe, Le Havre : 6 hydravions, 5 ballons dirigeables, 4 ballons captifs, 6 bateaux police de navigation, 2 arraisonneurs, 4 chasseurs, 2 vedettes, 8 dragueurs, 7 torpilleurs.
- Le Havre, Cherbourg : 9 hydravions, 2 ballons dirigeables, 3 ballons captifs, 5 dragueurs, 2 arraisonneurs, 8 torpilleurs.
- Cherbourg, Granville, Saint-Malo, Saint-Brieuc : 2 chasseurs, 2 vedettes.
- Saint-Brieuc, Lannion, Brest : 4 chasseurs, 2 vedettes, poste de combat aérien.
- Brest : 12 hydravions, 2 ballons dirigeables, 8 ballons captifs, 5 dragueurs, 2 arraisonneurs, 3 bateaux police navigation, 10 torpilleurs, 6 dragueurs, 4 chasseurs, 2 vedettes.
- Brest, Lorient : 9 hydravions, 9 chasseurs, 2 arraisonneurs, 4 dragueurs, 4 chasseurs, 2 vedettes, 9 avions.
- Lorient , Saint-Nazaire : poste de combat aérien, 9 avions, 4 dragueurs, 2 arraisonneurs, 4 chasseurs, 2 vedettes.
- Saint-Nazaire, Les Sables-d'Olonne : 9 hydravions, 9 chasseurs, 2 arraisonneurs, 4 dragueurs, 4 chasseurs, 2 vedettes, 9 avions.
- Les Sables-d'Olonne : poste de combat aérien, 9 avions, 4 chasseurs, 4 vedettes.
Notes et références
- Service historique de la Marine, pavillon de la Reine Château de Vincennes, 94304 Vincennes cedex.
Article connexe
- Portail de l’histoire militaire
- Portail du monde maritime
Catégories : Marine nationale | Première Guerre mondiale
Wikimedia Foundation. 2010.