La diaspora chinoise en France

La diaspora chinoise en France

Diaspora chinoise en France

La communauté chinoise en France est une communauté qui s’est formée par vagues successives de migrants venus à différentes époques et pour des raisons diverses. On ne peut déterminer le nombre de Chinois de la diaspora (huaqiao 華僑). En France, seule la nationalité des gens étant prise en compte et non l’origine « ethnique » des personnes.

En France, cette population est à plus de 80 % francilienne, dont 40 % réside dans Paris intra-muros. Présence forte dans le quartier Arts-et-Métiers (3e arr.), dans les rues Réaumur et du Temple, depuis longtemps. Depuis les années 70, rue de Belleville. Le triangle de Choisy compris entre les axes Massena, Choisy et Ivry est une espèce de Chinatown, bien que les Chinois y soient minoritaires. L’autre moitié extra-muros est très concentrée : les trois quarts des Chinois dans les villes nouvelles (Marne-la-Vallée). Hors de l’Île-de-France, les seules communautés chinoises véritablement constituées sont à Lyon et à Lille.

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Sommaire

Histoire

Avant la Première Guerre mondiale

L’ouverture du port de Wenzhou en 1876 voit apparaître dans les rues de Paris des colporteurs chinois. Au recensement de 1911, il est comptabilisé 283 chinois en France. La micro société chinoise de la Belle Epoque (1900-1914) était très composite : étudiants, journalistes, intellectuels anarchistes, et déjà quelques marchands de produits chinois, deux ou trois restaurateurs et manucures. Hors de Paris : ouvriers, comme à Dieppe (soie artificielle) ou à Colombes (Huile de soja).

Première Guerre mondiale et travailleurs sous contrat

En 1916-1917 durant le premier conflit mondial, le Royaume-Uni et la France décident de prendre sous contrat 135 000 Chinois afin de contribuer à l’effort de guerre, 100 000 et 35 000 respectivement.[1] Le recrutement devait se faire initialement dans le nord de la Chine car croyait-on les Chinois du Nord pourraient mieux s’acclimater au climat froid de l’hiver. Le recrutement commencé dans le nord se fera également dans le sud du à des difficultés de recrutement. Les objectifs ne seront jamais atteints.[2]. Des tâches éprouvantes leur seront confiées[3] et de nombreux heurts opposeront les ouvriers chinois avec les autorités françaises dus aux durs traitements qu’ils subirent, de nombreux ouvriers seront spoliés et ne recevront jamais réellement leur salaire. Selon leurs contrats, ils ne devaient pas participer aux combats ou se trouver sur la ligne de front, mais malgré cela certains se trouveront exposés aux combats. 20 000 Chinois trouveront la mort en Europe[3], plus de 800 d'entre-eux seront enterrés au cimetière chinois de la Nolette[3] à Noyelles-sur-Mer dans la Somme.

On estime que 2000 à 3000 d’entre-eux sont restés en France après la guerre.

L’entre-deux-guerres

La population chinoise commence à s’installer durablement en France après la Première Guerre mondiale. On retrouve une communauté chinoise durant l’entre-deux-guerres regroupée dans certains quartiers précis :
  • La Madeleine : (8e / 9e) Marchands d’objets de luxe : vaisselles, meubles, céramiques, laques… Ils sont majoritairement originaires du Zhejiang et Jiangxi, et souvent une partie de leur famille formait une élite de marchands à Shanghai.
  • Gare de Lyon : (12e ) Boutiques de chinoiseries : services à thé, éventails, colliers en perles artificielles… Ouverts par d’anciens ouvriers recrutés en 1916 pour pallier les départs au front. Après les hostilités, ils ont refusé de repartir et ont échappé aux contrôles policiers pour s’installer sur place.

Lorsque le Japon envahit la Chine, ils arrêtent la vente de produits nippons. De plus, l’instabilité en Chine provoque des difficultés d’approvisionnements, ils se recyclent dans la vente d’articles de Paris : rubans, passementerie [rubans, broderies, que l’on met aux manches, cols …] boutons…

  • Faubourg-Saint-Honoré, Opéra, Madeleine… (rive droite) : pédicurie. Une vingtaine d’établissements ont été ouverts par des Hokkiens, mais surtout par des Chinois originaires du Hebei et du Shandong.
Le 13e et le quartier de la Gare de Lyon fixent les colporteurs de chinoiseries qui vendent sur les marchés ou en porte-à-porte, activité qui cesse à la fin de l’entre-deux-guerres.

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Mouvement d’études et travail en France

Entre 1919 et 1921, 1500 étudiants arrivent en France[réf. nécessaire], étudiants pauvres qui travailleront afin de payer leurs études. Certain des participants de ce mouvement seront des membres importants du Parti communiste chinois, comme Deng Xiaoping.

Après la Seconde Guerre mondiale

Apres la Seconde Guerre mondiale, des Chinois originaires de Wenzhou s’installèrent près des Arts-et-Métiers et se spécialisèrent dans la confection, secteur qui avait été laissé vide par le « départ » des juifs poursuivis durant la Seconde Guerre mondiale. En 1949, la fermeture des frontières empêche toute migration jusqu’en 1978. On estime la population d’origine chinoise à 20 000 personnes jusqu’aux années 70.[réf. nécessaire]

Migration d'Asie du Sud-Est

L’après-guerre verra plusieurs vagues de migration venant d’Asie du Sud-Est dont la plus importante viendra dans les années 70.

Parmi les; environ, 110 000 réfugiés (entre 1975-82), un peu plus de 50% sont d’origine chinoise[réf. nécessaire]. Il est difficile de déterminer avec précision le nombre de réfugiés d’origine chinoise. Ils ne sont pas comptabilisés comme Chinois car n’ayant pas la nationalité chinoise. En effet, en France seule la nationalité est retenue et non pas l’origine ethnique.

Installation « triangle de Choisy »

Le quartier asiatique du 13e se concentre surtout dans ce qu’on appelle le « triangle de Choisy », formé par l'avenue de Choisy, l'avenue d'Ivry et le boulevard Masséna et par quelques rues avoisinantes.

A leur arrivée, les réfugiés du Sud-Est asiatique trouvent dans ce quartier des appartements vides. En effet, les nouvelles tours qui venaient d’être construites contenaient énormément d’appartements vides qui n’avaient pas trouvé de locataires.

Le quartier est souvent considéré comme une étape transitoire lors de l'arrivée en France. Les personnes arrivées dans les premières vagues d'immigration sont, dans beaucoup de cas, parties vivre dans d'autres quartiers ou en banlieue.

Migration actuelle

La migration chinoise se fait essentiellement sur la région parisienne. On distingue deux filières principales d’émigration, l’une venant des régions traditionnelles d’émigration, c’est-à-dire le sud-est de la Chine et l’autre venant du Nord-Est. Pour ces deux filières, on distingue des modes opératoires différents.

Activités économiques

Certaines activités perdurent
Maroquinerie

Les maroquiniers chinois se sont multipliés des années 20 aux années 80 dans le quartier Arts-et-Métiers. Leur origine est incertaine, mais il est probable que les premiers aient été formés par des maroquiniers juifs polonais et hongrois du Marais qui avaient fui leurs pays lors des pogroms du début du XXe siècle. D’autres auraient été formés par des Russes blancs arrivés après la Révolution d’Octobre 1917. Leur origine est certaine : Wenzhou et Qingtian. Dans le 3e (le Marais) :

1926 : 12 ateliers
1955 : 37 ateliers
1992 : 70 ateliers
Ces boutiques ont évolué, elles ne fabriquent plus mais vendent. De plus, elles ne vendent plus de produits en véritable cuir, mais en simili-cuir. Cette croissance rapide est le fruit de l’autorisation du rapprochement familial et des mesures de régularisation des étrangers en 1981[réf. nécessaire]. Par ailleurs, cette dernière vague d’immigration a diversifié les types d’activités : bijoux fantaisies, porcelaines… cependant, la pseudo-maroquinerie reste prépondérante
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Travail dans la restauration

Ouverture du premier restaurant début XXe siècle près du Panthéon. Dans l’entre-deux-guerres, une trentaine d’établissements se créent, dont une vingtaine dans le quartier latin. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la clientèle reste très limitée : Chinois (travailleurs, étudiants…), Français ayant résidé en Chine. Par ailleurs, les restaurants tenus par des sino-vietnamiens se sont multipliés, suite à la décolonisation de l’Indochine (1954, Mendès-France). Par ce biais, élargissement de la clientèle aux étudiants et aux Parisiens de toute origine. Depuis, les différentes vagues d’immigration provenant d’Asie du Sud-est n’ont fait que renforcer le secteur de la restauration.

1960 : 97 établissements
1992 : 863 établissements dont plus de 700 dans la banlieue.
Ainsi tous les arrondissements ont un ou plusieurs restaurants chinois. Ils sont particulièrement concentrés dans le quartier latin, le 13e et Belleville.
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Travail d'ébénisterie
La dernière activité ancienne toujours présente, a débuté dans les années 30. Les premiers entrepreneurs étaient des étudiants chinois boursiers qui ne recevaient plus leur subsides du fait de la guerre civile. Plus tard, ils ont profité de la Seconde Guerre mondiale, quand les meubles d’Extrême-Orient ne pouvaient plus être importés pour les faire. Dans les années 60, cette corporation s’est enrichie de Hongkongais et de Macanéens et, dans les années 80, de Chinois d’Asie de Sud-est. La majorité des ateliers se trouve dans le quartier du Faubourg-Saint-Antoine. Ils sont spécialisés dans l’ameublement chinois en particulier le travail laqué : fabrication, mais surtout la restauration de meubles anciens. En revanche, l’importation de meubles chinois est en baisse en raison de la dégradation de la qualité des produits.
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Des activités nouvelles se sont développées après 1975 avec l’immigration de l’Asie du Sud-Est.

Activités de service :

  • commerce alimentaire : détail, traiteurs, boucheries…
  • commerce non-alimentaire : tissu/habillement (grossistes d'Aubervilliers), électronique, électroménager
  • commerce de gros : alimentaire, ameublement chinois.
  • services divers (se sont le plus développés) : bureaux de gestion et de comptabilité, société immobilière, assurance et banque, médias (presses, cassettes…), agences de voyage…
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Notes et références

  1. revue, hommes & migrations, 1254, mars-avril 2005, Chinois de France
  2. revue, hommes & migrations, 1254, mars-avril 2005, Chinois de France
  3. a , b  et c Fabienne Tisserand, Voyage au pays du souvenir 1914-1918, La Renaissance du livre, coll. « Les Beaux livres du patrimoine », Belgique, octobre 2003, 272 p. (ISBN 2804608212) , page 90

Bibliographie

Liens

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