La Main rouge (groupe terroriste)

La Main rouge (groupe terroriste)

La Main rouge (groupe armé)

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La Main rouge est le nom d'une organisation armée française obscure opérant dans les années 1950 d'abord au Maghreb, sous colonisation française, puis en Europe.

La France n'autorise pas l'ouverture de ses archives secrètes relatives à cette organisation. La Main rouge a été soupçonnée d'être en réalité une organisation fictive créée par certains agents des services secrets français, au travers du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, une officine des services secrets français, pour lui attribuer des activités de sabotages et d'assassinats effectués par les services secrets français eux-mêmes.

Sommaire

Maghreb

Au Maghreb, la Main rouge est notamment créditée de l'assassinat du militant et syndicaliste tunisien Farhat Hached, le 5 décembre 1952, ainsi que ceux d'autres figures du mouvement national tunisien : Hédi Chaker le 13 septembre 1953 et Abderrahmen Mami, nationaliste et médecin particulier du bey de Tunis, le 13 juillet 1954.

Europe

Le nom de la Main rouge a été récupéré par une organisation qui commit meurtres et attentats en Europe contre des militants de l'indépendance algérienne. Dans leur ouvrage intitulé Histoire secrète de la Ve République, Roger Faligot et Jean Guisnel désignent la Main rouge comme « la machine à tuer des services secrets français », c'est-à-dire du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE). Selon ces auteurs, le feu vert de cette entreprise aurait été donné par le gouvernement socialiste de Guy Mollet. Selon Constantin Melnik, l'inventeur de cette deuxième Main rouge serait le général Paul Grossin, chef du SDECE.

Le premier attentat a eu lieu le 28 septembre 1956 à Hambourg (Allemagne), chez Otto Schlütter, un trafiquant d'armes qui approvisionnait le Front de libération nationale algérien, tuant son employé. Un autre attentat tue sa mère en juin 1957.

Le 9 septembre 1957 à Genève, Georges Geitser, fabricant de détonateurs est poignardé. Puis, le 19, toujours à Genève, c'est Marcel Leopold, autre trafiquant d'armes, qui est assassiné par une flèche empoisonnée tirée à la sarbacane[1].

Le 5 novembre 1958, Mohamed Aït Ahcène, délégué du Gouvernement provisoire de la République algérienne essuie des tirs de pistolet au centre de Bonn, la capitale ouest-allemande[2]. Der Spiegel dénonce alors la main de la France, alors que L'Humanité et L'Express accusent un certain colonel Mercier. Une opération ratée, le 5 juillet 1959 à Rome, qui visait le représentant du FLN Taïeb Mohamed Boulhouf, tue quant à elle un enfant de dix ans nommé Rolando Rovai[2].

Les assassinats furent nombreux en Allemagne de l'Ouest, Suisse, Belgique, Italie et Pays-Bas d'après Faligot et Guisnel. Constantin Melnik évoque 135 personnes tuées pour la seule année 1960.

Références

  1. Roger Faligot et Jean Guisnel, Histoire secrète de la Ve République, éd. La Découverte, Paris, 2006, p. 54
  2. a  et b (fr) Diverses coupures de presse de l'époque (Terminus Carthage)

Bibliographie

  • Roger Faligot et Jean Guisnel, Histoire secrète de la Ve République, éd. La Découverte, Paris, 2006
  • Pierre Genève, La Main rouge, éd. Nord-Sud, Paris, 1960
  • Antoine Méléro, La Main rouge. L'armée secrète de la république, éd. du Rocher, Paris, 1997
  • Constantin Melnik, Un espion dans le siècle. Tome 1. La Diagonale du double, éd. Omnibus, Paris, 1994
  • Constantin Melnik, La Mort était leur mission, éd. Plon, Paris, 1996

Lien externe

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