- La Lucerne-d'Outremer
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La Lucerne-d'Outremer Administration Pays France Région Basse-Normandie Département Manche Arrondissement Avranches Canton La Haye-Pesnel Code commune 50281 Code postal 50320 Maire
Mandat en coursGérard Dieudonné
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays hayland Démographie Population 815 hab. (2008[1]) Densité 56 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 31 m — maxi. 146 m Superficie 14,48 km2 La Lucerne-d'Outremer est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie.
Sommaire
Géographie
La commune de la Lucerne-d'Outremer s'étend de celle du Tanu à celle de Saint-Pierre-Langers. Le Thar, petit fleuve côtier qui se jette dans mer de la Manche au sud de Saint-Pair-sur-Mer en forme la limite nord, ce qui en fait une commune située à la frontière historique de l'Avranchin (auquel elle appartient) et du Cotentin[2].
Les bois de la Lucerne forment la majeure partie de son territoire vers l'ouest et séparent ainsi les deux épicentres de la commune : le bourg, avec le château et l'église paroissiale vers l'est ; l'abbaye de La Lucerne vers l'est.
Les principaux noms de lieux sont : la Malenfandière, le Haut-Pignon, les Granges, les Holidières, les Réages.
Histoire
Onomastique
Le nom propre de cette commune serait emprunté au nom de l'abbaye des Prémontrés installée sur son territoire et connue soit comme abbaye de La Lucerne (d'Outremer), soit comme abbaye Très Sainte-Trinité de La Lucerne (d'Outremer) [abbatia Sanctissimae Trinitatis de Lucerna].
Étymologiquement, le nom commun lucerne est dérivé du latin lucerna qui désigne, en latin classique, à la fois une « lampe », un « guide » et un « poisson phosphorescent »[3]. Notons que la ville de Lucerne, en Suisse, et une douzaine de villes des États-Unis, portent un toponyme similaire. Pour Édouard Le Héricher, "Lucerna" viendrait de Lucus (le bois sacré)[4] mais cette étymologie paraît aujourd'hui peu admise.
Il est en outre certain que la Lucerne est une forme discriminante de La Luzerne, toponyme appliqué à une commune proche de la Basse-Normandie, dans le même département de la Manche[5]. En effet, le nom de « La Luzerne » (ou "Luserne" [6], porté notamment aux XVIIe-XIXe siècles (jusqu'en 1853) par cette commune était aussi le nom de La Luzerne près de Saint-Lô.
Quant au déterminant d'Outremer appliqué à la commune, puis à l'abbaye, il ne peut désigner que le territoire d'au-delà de la mer connue à cet endroit au Moyen Âge, c'est-à-dire la Manche. Ce pays d'Outre-Mer ne peut être que l'Angleterre. Or, l'abbaye a bien été construite en 1143, c'est-à-dire peu après la conquête du royaume anglo-saxon par Guillaume de Normandie, couronné officiellement en 1066 à Westminster. À partir de cette époque, l'ancienne Église anglo-saxonne est dirigée par des évêques réformateurs anglo-normands sous l'autorité des archevêques de Cantorbéry. Il s'en suit un grand mouvement de construction d'édifices religieux de très grande taille, de type roman et cistercien telles Rievaulx, Fountains et Kirkstall (en), qui ne sont pas sans rappeler l'église de l'abbaye de La Lucerne. Il est plus que probable[7] que l'appellation Outremer soit une marque de ces liens politiques, religieux et architecturaux d'un royaume qui s'étend des deux côtés de la Manche.
Quoi qu'il en soit, selon Danièle Ducœur[8], le surnom d'Outremer ne date que de 1853 afin de distinguer les deux communes de La Lucerne (ou La Luzerne), près de Saint-Lô et La Lucerne (ou La Louiserne ou La Luzerne) où se situe l'abbaye. Cependant, l'historienne affirme que la dénomination choisie était censée rappeler l'aveu rendu[9] par l'abbé Philippe Badin au roi d'Angleterre, Henri V, en 1419.
Finalement, les deux explications, l'une étymologique, l'autre historique, si l'on excepte quelques détails contradictoires, se recoupent.
Anciennes seigneuries
En 1327, le principal seigneur de la Lucerne était Jean Tesson, chevalier, seigneur du Grippon. Il avait donné en arrière-fief à Robert de Semilly un cinquième de fief de haubert s'étendant sur la Lucerne et la Mouche. Guillaume de La Cervelle était quant à lui tenant d'une vavassorie noble. En 1377 et 1390, le seigneur de La Lucerne était un nommé Thomas de La Lucerne. En 1463 la recherche de Montfaut cite Jean du Homme comme seigneur, en 1666, celle de Guy Chamillart cite Louis et Robert Guyon, écuyers. En 1789, le seigneur principal était Carbonnel de Canisy, dont la descendance a possédé le château jusqu'au début du XXIe siècle et possède encore une partie du bois[10].
L'abbaye possédait quant à elle un fief de l'abbaye, avec gage-pleige et basse-justice, droit de colombier, et s'étendant à la Lucerne, les Chambres et Subligny[11]. On peut encore voir, sur le site de l'abbaye, les salles de justice et le colombier médiéval.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1959 1995 Émile Lebourgeois - - 1995 mars 2001 Marcel Gazengel - - mars 2001 actuel Gérard Dieudonné SE Professeur de physique Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Lieux et monuments
- Église paroissiale Notre-Dame, XIIIe-XIXe siècle. Elle était à la présentation du seigneur du lieu. On peut y voir l'ancien Christ de jubé provenant de l'abbaye (1637).
- Abbaye de La Lucerne, fondée au XIIe siècle, de l'Ordre des Prémontrés.
- Château de la Lucerne, XIXe siècle, dans le bourg.
Personnalités liées à la commune
- Léonor Claude de Carbonnel de Canisy (1732 1811), maréchal des camps et des armées du roi, seigneur de la Lucerne et de Guéhébert[14].
- Louis Emmanuel de Carbonnel de Canisy (1768 1834), donataire de Hanovre en 1810, écuyer de l'empereur Napoléon, premier écuyer du Roi de Rome[14].
- Marquis François René Hervé de Carbonnel de Canisy (1754-1824), marié à Anne Charlotte de Loménie de Brienne, dame de compagnie de Madame Élizabeth, sœur du roi Louis XVI, guillotiné avec elle en 1794[14].
- Henri de Carbonnel de Canisy (1838-1899), officier de cavalerie, conseiller général du canton de La Haye-Pesnel[14].
Voir aussi
Notes et références
- Populations légales 2008 de la commune : La Lucerne-d'Outremer sur le site de l'Insee
- Édouard Le Héricher, L'Avranchin monumental et historique, Avranches, 1846, t. 2, p. 65-103.
- polysémique sur l'ensemble de ces vocables, sachant que l'abbaye est comme le phare qui illumine et qui guide. En outre, Jésus, dans l'Église primitive, était représenté sous forme de poisson, du grec ἰχθύς, abréviation de ΙΗΣΟΥΣ « Jésus » ; ΧΡΙΣΤΟΣ « Christ » ; ΘΕΟΥ « Dieu » ; ΥΙΟΣ « fils » ; ΣΩΤΗΡ « Sauveur », autrement dit « Jésus Christ fils de Dieu, notre sauveur ». Comme l'indique la notation « il est donc possible », il s'agit d'une hypothèse vraisemblable, mais semblant inédite. Il est donc possible de voir dans le nom propre un jeu
- Édouard Le Héricher, Avranchin monumental et historique, t. 2, Avranches, Tostain, 1846 [lire en ligne], p. 66.
- Explication d'un des guides de l'abbaye donné le 20 mai 2010
- Gallia Christiana, t. XI, col. 556, note marginale.
- Hypothèse vraisemblable, mais semblant inédite.
- Abbaye Sainte-Trinité de la Lucerne, Orep éditions, 1er trimestre 2008
- L'expression rendre foi et hommage, ou rendre aveu, employée en droit féodal, signifie « remplir certains devoirs à l’égard de son suzerain »
- Chanoine Pigeon, Le diocèse d'Avranches, Coutances, t. 2, 1888, p. 366-367.
- Chanoine Pigeon, Le diocèse d'Avranches, Coutances, t. 2, 1888, p. 367.
- La Lucerne-d'Outremer sur le site de l'Insee
- http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/fiche.php?select_resultat=20450
- Fonds Durand de Saint-Frond, généalogiste. Archives départementales de la Manche 130-J 604.
Liens externes
Catégorie :- Commune de la Manche
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