- La Chapelle-en-Juger
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La Chapelle-en-Juger
Église Saint-PierreAdministration Pays France Région Basse-Normandie Département Manche Arrondissement Saint-Lô Canton Marigny Code commune 50123 Code postal 50570 Maire
Mandat en coursNelly Villedieu
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du canton de Marigny Démographie Population 659 hab. (2008) Densité 44 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 17 m — maxi. 112 m Superficie 15,00 km2 La Chapelle-en-Juger, ou La Chapelle-Enjuger, est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie, peuplée de 659 habitants[1].
Sommaire
Géographie
Toponymie
La graphie officielle actuelle "en-Juger" est contredite par les formes anciennes : Capella Engelgeri 1250. la Chapelle Enjugier dans le cartulaire de Saint-Lô, etc. ainsi que par les différents actes notariés du début du XXe siècle.
Le second terme de ce nom de lieu est emprunté à Engelger de Bohon, mentionné à l'époque médiévale (1172) : ecclesia de Capella quam idem Engelgerus de Bohum prioratu suo..de Bohun dederat[2], membre d'une puissante famille normande qui a fait également souche en Grande-Bretagne. Son prénom Engelger est d'origine germanique Ingelgerus.
Histoire
En 1670, Colbert encourage les savants à découvrir les richesses du sol du royaume. Un chimiste réputé de Rouen, Jean Charles de Marsigny, entreprend d'étudier les terrains de la généralité de Caen. Il examine à La Chapelle-Enjuger, au lieu-dit le Mesnildot, un gisement de cinabre, minerai d'où s'extrait le vif-argent ou mercure. Il en informe Colbert qui donne le 2 septembre 1670 instruction à l'intendant de la généralité de Caen, Guy Chamillart, de se rendre sur place, d'enquêter et de lui présenter ses conclusions. Il reçoit quinze jours plus tard une boîte de vif-argent et un morceau de cinabre qu'il fait distiller devant lui et qui donne les deux tiers de son poids en mercure. Le ministre consulte des savants qui examinent le mémoire de Chamillart et concluent à l'intérêt du gisement. Colbert ordonne que des travaux soient aussitôt menés pour connaître l'importance du filon et s'assurer « si cette recherche pourra être utile au service du roi[3] ». François Gires[4], sieur de Launey, se présentant comme seigneur de ces terres, vient réclamer ses droits. Colbert hésite à se lancer dans un procès qui pourrait être long et préfère indemniser ledit sieur. Marsigny achète les terres. Par la suite, l'intendant voudra dépouiller ce dernier mais Colbert, toujours soucieux d'encourager les entrepreneurs, intervint pour que le chimiste resta maître de l'affaire. Le gisement, le seul de France à l'époque pour ce minerai, ne sera véritablement exploité que plus tard au XVIIIe siècle et pour une courte période, de 1730 à 1749[5].
En juillet 1944, pendant la bataille de Normandie, la commune se trouva au centre du corridor de bombardement de l'opération Cobra. Depuis plusieurs semaines, les Alliés piétinaient face aux Allemands dans le bocage normand. Décidée pour le 20 juillet, puis repoussée de cinq jours pour cause de mauvais temps, le commandement allié décida de créer une brèche dans la ligne de front allemand au sud de la route Périers-Saint-Lô en appliquant la tactique du « tapis de bombes » (Carpet bombing). Le 25 juillet, à 9h40, 2 500 bombardiers lourds, moyens et de combats larguent 4 000 tonnes de bombes sur un étroit quadrilatère de moins de 10 km de long, pulvérisant la Panzer Lehr du général Fritz Bayerlein dont 70% de ses hommes seront tués, blessés ou fortement commotionnés et la plupart de ses chars détruits et rendant le paysage lunaire. Le village de la Chapelle-Enjuger est entièrement détruit. L'après-midi, les 9e et 30e divisions américaines attaquent la zone et se heurtent malgré tout à une forte résistance de groupes allemands isolés. Mais dès le lendemain, les troupes américaines percent le front allemand avec l'engagement par le général Collins de ses blindés entre Marigny et Saint-Gilles et les jours suivants les Américains s'engouffrent dans la brèche, libérant Coutances le 28 juillet et Avranches le 31 juillet.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1793 1800 Charles Dumont 1800 1800 Jean Girard 1800 1816 Robert Beaugendre 1816 1824 Charles Lechartier 1824 1830 Paul Bernardin de Beaugendre 1849 1878 Jean Dudouyt 1878 1887 Louis Dumont mars 2 en cours Nelly Villedieu SE Retraitée (poste) Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Lieux et monuments
- Le cimetière militaire allemand de Marigny se trouve sur le territoire de la commune.
- Un monument rappelle l'opération Cobra.
Personnalités liées à la commune
- Luc Siméon Auguste Dagobert de Fontenille (1736 à La Chapelle-Enjuger - 1794), général de la Révolution française.
Voir aussi
Notes et références
- Altitudes, coordonnées, superficie : IGN[8].
- Population municipale 2008 (site de l'Insee)
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard 1986.
- Correspondance administrative de Colbert, tome III, p. 845 et suivantes
- La Chapelle-Enjuger, 1615-1689
- Revue de la Société des études historiques, 4e série, tome IX, L'Administration française au XVIIe siècle, p. 27-28, Ernest Thorin, Paris, 1891
- Notice communale - La Chapelle-en-Juger », École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Consulté le 17 août 2011 Source : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «
- Insee : historique des populations par commune depuis le recensement de 1962
- La Chapelle-en-Juger sur le site de l'Institut géographique national (archive Wikiwix)
Liens externes
Catégorie :- Commune de la Manche
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