- La Castiglione
-
Pour les articles homonymes, voir Oldoini.
Comtesse de Castiglione Madame de Castiglione posant devant l'objectif de PiersonNom de naissance Virginia Oldoïni Naissance 23 mars 1837
La Spezia, ItalieDécès 28 novembre 1899 (à 62 ans)
Paris, FranceNationalité Italie Virginia Elisabetta Luisa Carlotta Antonietta Teresa Maria Oldoïni, Contessa di Castiglione,(La Spezia, 23 mars 1837 - Paris, 28 novembre 1899), (la plus belle femme de son siècle, dit-on) était une célèbre espionne, aristocrate piémontaise, maîtresse de Napoléon III mais aussi une figure des premières heures de la photographie.
Sommaire
Biographie
Fille unique du marquis Filippo Oldoïni Rapallini qui avait épousé sa cousine Isabella Lamporecchi, elle épouse, en 1853, à l'âge de 16 ans, le comte Francesco Verasis de Castiglione (1826-1867), auquel elle donne un fils prénommé Giorgio (1855-1879).
Quelques semaines après ses couches, aux fins de servir en secret les intérêts du roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II et l'unification de l'Italie, elle se rend à Paris et, à 18 ans, devient rapidement la maîtresse de l'empereur Napoléon III qui en a 47.
Cependant, l'empereur et la comtesse étant mariés, le double adultère impérial fait scandale, et contraint le comte de Castiglione à se séparer de sa femme. Libre, la comtesse entretient avec l'Empereur des Français une relation de deux ans (1856-57). Néanmoins, d'après une rumeur infondée, citée par J-B Duroselle, la comtesse de Castiglione serait en 1862, la mère d'un fils illégitime de l'empereur, le chirurgien-dentiste Arthur Hugenschmidt, né le 22 septembre. Robert de Montesquiou, dans la dédicace qu'il fit à Hugenschmidt de son poème des Paroles Diaprées reprend la rumeur.
La relation de la comtesse avec Napoléon III se matérialise à Plombières, où l'empereur prend les eaux en 1858, par la signature de l'alliance franco-sarde qui permettra au roi Victor-Emmanuel II de Sardaigne de chasser l'Autriche et ses alliés de la péninsule et d'unifier l'Italie à son profit. Elle ouvre également à cette jeune femme de vingt ans séparée de son mari les portes des salons privés d'Europe qui, en temps normal, lui auraient été fermées. Elle y rencontrera les grands de cette époque : la reine Augusta de Prusse, le comte Otto von Bismarck et l'homme politique Adolphe Thiers. À partir de 1856, sa beauté légendaire lui permet de devenir un des modèles réguliers du photographe Parisien Pierre-Louis Pierson.
Soutenue par sa beauté mais aussi un charme irrésistible et une intelligence subtile, la comtesse de Castiglione va conquérir toutes les cours d'Europe, si bien que, durant la Guerre franco-prussienne de 1870, Napoléon III, vieillissant, malade et vaincu, lui demandera une dernière fois de jouer de ses talents de diplomate pour plaider la cause de la France auprès du Chancelier de Prusse Bismarck, et d'éviter à Paris l'humiliation d'une occupation par des troupes étrangères.
Après l'effondrement de l'Empire et l'établissement de la Troisième République bourgeoise et pudibonde, la sublime comtesse, veuve et ayant perdu prématurément son fils légitime, est devenue inutile et vit dans un monde qui ne lui ressemble plus.
Dans les années 1880, esclave de son image et ne supportant pas de vieillir, elle souffre de neurasthénie. Elle se terre à l'abri des miroirs dans son appartement parisien du 26 place Vendôme et sombre dans l'anonymat. Elle ne sort plus qu'à la nuit tombée, pour ne pas être confrontée au regard que les passants pourraient porter sur les "ravages" que le temps, d'après elle, a fait subir à sa beauté. Elle décède en 1899, à l'âge de 62 ans.La comtesse de Castiglione, qui fit les beaux jours du Second empire, repose au Cimetière du Père-Lachaise (division 85).
Bibliographie
- Nicole G. Albert, La Castiglione: vies et métamorphoses, Edition Perrin, 2011 (ISBN 978-2262029265)
- Marianne Nahon, La Comtesse de Castiglione, Éditions de la Différence, 2009 (ISBN 978-2729117573) [présentation en ligne]
- Nathalie Léger, L'Exposition, P.O.L., 2008. Un récit à la première personne, une fiction qui raconte un projet d'exposition autour des portraits photographiques de La Castiglione.
- Isaure de Saint-Pierre, La Dame de Cœur, un amour de Napoléon III, Albin Michel, 2006. (ISBN 2-226-17363-3)
- La Castiglione par elle-même, Pierre Apraxine/Xavier Demange, (catalogue illustré), Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1999. (ISBN 2-7118-3875-7)
- Tulard, Jean (dir.), Dictionnaire du Second Empire, Paris, Fayard, 1995.
- Frédéric Loliée, Les Femmes du Second Empire, la Cour des Tuileries, Jules Tallandier, Paris, 1954.
- Alain Decaux, La Castiglione, Dame de Cœur de l'Europe, Amiot et Dumont, Paris, 1953 (réédité en 1965 à la Librairie Académique Perrin et en 1967 à la Bibliothèque du Club de la Femme).
- Émile Zola, Son Excellence Eugène Rougon, publié en 1876. À travers le récit de la carrière politique d’Eugène Rougon (inspiré d’Eugène Rouher), Zola met en scène divers personnages de l'entourage de Napoléon III, dont la Castiglione qui fut évidemment le modèle du personnage de Clorinde.
Film
- La comtesse de Castiglione, de Josée Dayan, avec Jeanne Moreau. Première diffusion : 27 juin 2009 sur France 2.
Source
- Historia no 656 (août 2001)
Liens externes
- La comtesse de Castiglione, 1953, film de Georges Combret
- Entendre la Castiglione, 1982, installation-performance de Rober Racine
- Vincenzo Vela, Main, dite de La Castiglione, marbre, Musée de la Vie romantique, Hôtel Scheffer-Renan, Paris
Catégories :- Naissance à La Spezia
- Personnalité italienne du XIXe siècle
- Noblesse italienne
- Comtesse
- Maîtresse royale
- Personnalité enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 85)
- Naissance en 1837
- Décès en 1899
Wikimedia Foundation. 2010.