- Amibe
-
Amoeba Phylum: Rhizopoda Classification Domaine Eukaryota Sous-domaine Unikonta Règne Amoebozoa Les amibes (Amoebozoa), sont des protozoaires simples de taille variant entre 20 µm et 1 mm de longueur (mais le plus souvent entre 200 µm et 500 µm), vivant en eaux douces ou salées, capables de se déplacer par de multiples déformations du cytosquelette appelées pseudopodes, elles peuvent plus rarement être équipées de flagelles pour assurer leur mobilité.
À ne pas confondre avec les amiboïdes (également nommés rhizopodes) qui sont un sous-groupe des amibes (200 espèces environ) d'organismes vivants unicellulaires hétérotrophes.
Ce sont des organismes non-photosynthétiques : la chlorophylle parfois observée dans leurs cytoplasmes provient de microalgues phagocytées et en cours d'assimilation par l'amibe.
Leur nom vient du grec amoibē signifiant « transformation ».
Sommaire
Dans l'histoire des sciences
Les amibes ont été pour la première fois décrites par August Johann Rösel von Rosenhof en 1757[1].
Pour les premiers naturalistes Amoeba l' animalcule protéen faisait référence à la Mythologie grecque dans laquelle le dieu Proteus pouvait changer d'apparence. Le nom "amibe" a été ensuit donné à ces organismes par Bory de Saint-Vincent[2], depuis le grec amoibè (αμοιβή), signifiant "changement[3]".Dientamoeba fragili a été décrite dès 1918[4] et n'a été reconnue comme pathogène important chez l'Homme qu'avec difficulté et on se sait toujours pas comment cette amibe est transmise (peut être en même temps que les spores du ver parasite (oxyure) Enterobius vermicularis)[4].
Animal modèle
La simplicité fonctionnelle et structurale des amibes a permis d'en faire un organisme d'étude et de laboratoire modèle.
Elles ont permis de nombreuses études, notamment par Balbiani sur la localisation de l'information génétique dans le noyau (section d'amibe).Anatomie
Les amibes ont un seul grand pseudopode tubulaire dans leur partie antérieure et plusieurs autres ramifications secondaires sur les côtés. L'espèce la plus célèbre, Amoeba proteus mesure en moyenne environ 220 à 740 µm de longueur quand elle se déplace[5] ce qui en fait un géant dans le monde des amoeboides[6].
Quelques amibes, appartenant à différents genres atteignent une taille plus grande, par exemple dans les genre Gromia, Pelomyxa, et Chaos.
Une des caractéristiques des amibes est qu’elles comprennent un ou plusieurs noyaux dans une même cellule, et une vacuole contractile pour maintenir leur équilibre osmotique.
La nourriture ingérée par phagocytose est stockée et digérée dans des vacuoles spécifiques.
Habitat
Les amibes sont des protozoaires qui occupent presque tous les compartiments de l'environnement aquatique et des sols humides.
L’amibe évolue en milieu fortement aqueux et riche en matières organiques. Certaines ne tolèrent pas les milieux hypersalins comme la mer et se développent dans les eaux riches en matières organiques : marais, eaux stagnantes ou polluées. On en a trouvé dans les eaux de refroidissement de centrales thermiques et les eaux de piscines (mal traitées).Reproduction
Les amibes, comme les autres organismes unicellulaires eucaryotes, se reproduisent de façon asexuée par mitose et cytocinèse (à ne pas confondre avec la fission binaire qui est la façon dont procaryotes (bactéries) se reproduisent).
Quand l'amibe est divisée par la force (coupée en deux), seule la partie contenant le noyau va survivre et reconstituer une nouvelle cellule et un cytoplasme. Les amibes n'ont également pas de forme définie[7].Alimentation
Elles se nourrissent principalement de microalgues ou d'autres protozoaires plus petits qu'elles, tels que des euglènes, diatomées, chlorelles… qu'elles ingèrent par phagocytose.
L'amibe dans l’environnement
On distingue les amibes libres des amibes parasitaires.
- Les amibes libres sont capables d'évoluer de façon parfaitement autonome dans leur environnement. Cependant certaines d'entre elles peuvent investir le corps d'un hôte si l'occasion leur en est offerte et y déclencher une pathologie.
- Les amibes parasitaires sont en permanence à la recherche d'un hôte ; elles survivent dans l'environnement mais s'y développent généralement peu. Il arrive que certaines ne déclenchent pas de syndrome pathologique chez l'hôte ; on parlera alors préférentiellement de commensalisme mais rarement de symbiose (l'amibe est unicellulaire).
Pathogénicité
Certaines amibes ont un pouvoir pathogène pour diverses espèces, dont l'Homme.
C'est le cas de Entamoeba histolytica responsable de la dysenterie amibienne ou amibiase dans les milieux tropicaux. La prévalence de ce protozoaire varie considérablement dans les différents groupes de population et est généralement étroitement liée aux conditions socio-économiques.
Les taux les plus élevés sont retrouvés dans des endroits dépourvus d'installations sanitaires comme les toilettes, égouts ou dépourvus d'accès à l'eau potable.Une espèce particulièrement dangereuse : Naegleria fowleri est responsable d'une très rare (environ 200 cas dans le monde) mais gravissime pathologie : la méningo-encéphalite amibienne primitive (ou MEAP) presque systématiquement mortelle pour l'Homme (~97% de mortalité dans les 15 jours).
Le genre Acanthamoeba comme l'espèce Acanthamoeba castellanii est responsable d'encéphalite amibienne granulomateuse (ou EAG) ou d'atteintes oculaires (kératite ou kérato-uvéite) chez les animaux et humains immunodéprimés.
De plus, on soupçonne une association entre des amibes pathogènes comme Acanthamoeba spp. avec des bactéries pathogènes comme le genre des Legionella plus particulièrement Legionella pneumophila responsable des légionelloses où l'amibe jouerait le rôle de vecteur et de catalyseur de surinfections en conservant, par exemple, des foyers infectieux de la bactérie dans ses kystes.
Système immunitaire de l'amibe
Le système immunitaire primitif de l'amibe est constitué de « cellules sentinelles » qui ont une capacité de stockage dix fois plus importante que les autres cellules ; ces cellules spécifiques éliminent toxines et bactéries[8]. Les Acanthamoeba s'avèrent plus résistantes que les Naegleria (plus de 40 fois plus en termes de durée de survie dans une eau (40 min contre 1 min). O,5 mg/l de chlore actif (acide hypochloreux) est le minimum nécessaire dans une piscine pour éliminer les amibes, ce qui implique 0,5 à 1 mg/l de chlore actif en permanence. Si l'acide hypochloreux est activé par 5 à 10 % de brome naissant, le chlore tue les amibes plus rapidement.
Résistances
Certaines amibes font preuve d'une relative résistance à certains biocides (dont le chlore actif des piscines, sous un certain seuil de concentration).
Génomique
Une autre caractéristique remarquable des amibes est la grande taille de leur génome.
L'espèce Amoeba proteus a 270 milliards (109) de paires de bases dans son génome, et Polychaos dubium (autrefois nommé Amoeba dubia) en compte 670 milliards. Le génome humain est petit par contraste (environ 2,9 milliards de bases)[9].Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr)
Bibliographie
Références
- Joseph Leidy, « Amoeba proteus », dans The American Naturalist, vol. 12, no 4, 1878, p. 235–238 [texte intégral, lien DOI (pages consultées le 2007-06-20)]
- Jean-Victor Audouin, et al, Dictionnaire classique d'histoire naturelle, Rey et Gravier, 1826 [lire en ligne], p. 5
- (en) Kimberley McGrath, Blachford, Stacey (eds.), Gale Encyclopedia of Science Vol. 1: Aardvark-Catalyst (2nd ed.), Gale Group, 2001 (ISBN 978-0-7876-4370-6) (OCLC 46337140)
- Résumé). Eugene H. Johnson, Jeffrey J. Windsor, and C. Graham Clark ; Emerging from Obscurity: Biological, Clinical, and Diagnostic Aspects of Dientamoeba fragilis ; Clinical Microbiology Reviews, July 2004, p. 553-570, Vol. 17, No. 3 0893-8512/04/$08.00+0 ; DOI: 10.1128/CMR.17.3.553-570.2004 (
- Amoeba proteus ; Amoebae on the Web, consulté 2009-10-08
- Isolation of Amoebae ; The Amoebae, consulté 2009-10-08 MacIver, Sutherland ;
- Amoeba ; Scienceclarified.com
- Science et Vie, février 2008, page 77. Emilie Rauscher, Système immunitaire : nos défenses sont plus vieilles que nous,
- http://www.genomenewsnetwork.org/articles/02_01/Sizing_genomes.shtml
Catégories :- Parasite
- Protiste
- Actinopoda
- Infection de l'appareil digestif
- Intoxication alimentaire
- Terme médical
Wikimedia Foundation. 2010.