- Kufr
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Kufr (arabe : كفر [kufr], mécréance; incroyance; athéisme; refus) est un terme arabe qui signifie mécréance. Dans l'islam, il se dit de toute croyance polythéiste (ou assimilée) et athée. C'est le refus de croire, mais aussi l'oubli de Dieu.
Dâr al-Kufr (arabe : دار الكفر [dār al-kufr], territoire de l'incroyance) : Cette expression désigne un territoire où la loi musulmane ne s'applique pas, par opposition avec Dar al-Islam (دار الإسلام [dār al-islam], territoire de la paix; de l'islam) expression qui désigne les régions où l'islam domine et où la loi musulmane s'applique. Au début de l'islam, le Dâr al-Islam désignait la péninsule arabique par opposition aux territoires à conquérir.
Les relations de l'islam avec les chrétiens ont été ambivalentes; bien que ceux-ci font partie des gens du livre, plusieurs exégètes musulmans considèrent que la trinité chrétienne s'oppose au monothéisme (tawhid).
Sommaire
Définition du mot "kufr" dans le Coran
Dans son livre Charh ul-Arba’în an-Nawawiyyah, Salih 'Ali ach-Cheikh dit :
Kufr duna kufr
Dans l'islam en règle général, celui qui rend licite une chose illicite (haram) figurant dans la législation islamique (charia) tirée du Coran et de la Sunna, ainsi que celui qui rend illicite une chose licite (halal), alors celui-ci est un mécréant (kafir) à l'unanimité des savants[2]. On appel donc Al houkm bi ghayri ma anzal Allah le fait de juger par d'autres lois que par celles qu'Allah a descendu.
Le kufr duna kufr est un terme signifiant une mécréance de moindre mécréance. Sur ce point, les 'oulama sunnites ne s'accordent pas tous sur le sujet. Au sujet des dirigeants (houkkam) des pays musulmans ou autres, une partie des savants appliquent le kufr duna kufr, ils sont donc grands pécheurs (même s'ils ne jugent pas selon les lois coranique et qu'ils légifèrent des lois) mais ne sont pas kuffar (mécréants), tandis qu'une autre partie les juges mécréants, en se basant sur le fait que le kufr duna kufr ne peut s'appliquer que sur une personne qui juge habituellement par les lois coranique hormis une fois (ou peut-être un peu plus) par passion (exemple: en étant amener à juger son fils accusé d'un vol en flagrant-délit, le père, juge, n'appliquerait pas le jugement de lui couper la main). D'autres 'oulama encore comme Mohamed Fizazi s'opposent complètement à ce concept.
Légiférer des lois avec d'autres constitutions que le Coran et la Sunna
Dans l'islam, légiférer des lois (tachri') avec comme constitution autre chose que le Coran et la Sunna est considéré comme de la mécréance majeure (kufr akbar)[3],[4].
Avis de l'imam ach-Chafi'i
L'imam ach-Chafi'i est à l'origine de l'une des quatre écoles de jurisprudence islamique (fiqh). À propos de celui qui légifère une loi contraire au Coran et à la Sunna, il dit :
« En ce qui concerne celui qui commet un effort juridique et légifère sur des bases extérieure aux fondements islamique, il n’est pas un moujtahid et ne sera pas un musulman, s’il a eu comme intention d’établir ce qu’il considère parmi les verdicts, qu’elle coïncide avec l’islam ou le contredit[4] ».
Avis d'Ibn Taymiyya
« L’être humain, lorsqu’il rend licite l’illicite agrée d’une unanimité ou rend illicite le licite agrée d’une unanimité ou change la législation agrée d’une unanimité est un mécréant apostat avec l’accord des jurisconsultes[2] ».
« Il est fatalement connu dans la loi des musulmans, et tous les musulmans s’entendent pour affirmer que celui qui permet de suivre une autre loi que l’islam, ou une autre législation que celle de Mahomet est un mécréant, et sa mécréance est semblable à celui qui croit en une partie du Livre et mécroit en une autre …[5] ».
Avis d'Ibn al-Qayyim
« Il est parvenu dans le Coran et l’unanimité a été authentique que la religion islamique a aboli toutes les religions qui le précèdent, celui donc qui adhère à ce qui est parvenu dans la Torah et l’Évangile et ne suis pas le Coran est un mécréant. Et Allah a certes annulé toutes les législations présentes dans la Torah et l’Evangile et les autres religions, puis il obligea les djinn et l’être humain de suivre les législations islamiques, donc rien est illicite (haram) hormis ce que l’islam a prohibé, et pas d'obligation hormis ce qui est prescrit dans l’islam[3] ».
Avis de Ibn Kathir
« Celui qui délaisse la législation ajusté révélé sur Mahomet, le dernier des prophètes, qu’Allah prit sur lui et le salut, et se juge à un autre que lui parmi les législations abolit a mécru, quand est-il de celui qu’il l’a devance a elle ? Celui qui commet ce genre de chose a mécrut avec l’accord des musulmans[6] ».
Voir aussi
- Kâfir, mécréant, incroyant ou encore infidèle à l'islam, mais aussi les sens dérivés dus au contexte de l'Apartheid.
- Istihlal
- Irreligion
- Mécréant
- Apostasie dans l'islam
- Paganisme, terme désignant les infidèles.
Bibliographie
Faucon François, Kufr. Mécréances en terre d'islam. A paraître (http://www.bibliotek-at.com/crbst_57.html)
Notes et références
- Charh ul-Arba’în an-Nawawiyyah, Sâlih 'Ali ach-Cheikh, pages 65-68
- Ibn Taymiyya, tome 3 page 267. Majmou' Fatawa,
- Ibn Qayyim al-Jawziyya page 259. Ahkam Ahl al-Dhima,
- ach-Chafi'i dans son livre sur le tachri'
- Ibn Taymiyya, tome 28 page 524. Majmou' Fatawa,
- Ibn Kathir, tome 13 page 119 Al-Bidaya wa al-Nihaya,
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