- Jules Contant
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Jules Contant (Blois, 1852 – 1920) est un artiste-peintre français. A la différence de son homonyme bordelais Jules Contant (1822 – 1885) peintre académique de scènes rurales et animalières, Jules Contant (1852 – 1920) évolue de l'impressionnisme au néo-impressionnisme en signant essentiellement des tableaux paysagers.
Sommaire
Histoire personnelle et familiale
Né le 23 avril 1852 à Blois, fils d'Amédée Contant et d'Anne Louise Pauline Combannaire, 2e enfant d’une famille de trois, il avait une sœur aînée et une cadette. Un demi-frère aîné, fils de la première épouse de son père, morte en couches, fut élevé par sa mère mais mourut en 1854 à l’âge de 9 ans (il était soigné par le Dr Raspail).
Il fit ses études à Blois mais s’intéressait déjà beaucoup plus à la peinture et au dessin qu’à tout autre savoir.
En décembre 1870 il fut témoin de la mort de son père Amédée, conseiller municipal à Blois. Amédée, seul adjoint au maire resté en ville à l'approche des Prussiens, s’était rendu à la mairie accompagné de son fils et de son neveu Jules Gueritte. Les Prussiens avaient franchi la Loire à Beaugency et se trouvaient déjà sur la rive gauche. Ne pouvant joindre ni le Préfet ni le Maire. Amédée avait réussi à réunir les rares Conseillers restants et la décision de se rendre avait été prise afin d’éviter des victimes civiles innocentes. Alors qu’il sortait de la Mairie avec un drapeau blanc de fortune, il fut pris à parti par des ouvriers occupés à faire une barricade et traité de lâche. Piqué au vif, il arracha un fusil de leurs mains et fit feu sur les Prussiens qui ripostèrent… et il fut tué !
Jules fut réformé pour « bronchite spécifique » et « autorisé » à résider à Paris, (rue du Bac).
Le règlement de la succession paternelle (vente du magasin de « Nouveautés » de la rue du Commerce ainsi que d’une ferme de 82 hectares avec ses bâtiments à Soings-en-Sologne) le fit bénéficier d’une rente modeste mais suffisante pour lui permettre de vivre et de fréquenter les Beaux-Arts à Paris. Il fut même un temps vendeur dans un grand magasin en complément de sa rente. Ses soirées se passaient dans les lieux fréquentés par les artistes, tant rive gauche que rive droite, à Montmartre. On y discutait de tout : de peinture, certes, mais aussi de politique avec le souffle d'un renouveau républicain.
Il revint à Blois vers 1878. Profondément marqué par ses événements de jeunesse et par ses fréquentations parisiennes, il soutint la candidature d'un candidat radical aux législatives de 1881 en publiant, avec son cousin Jules Guéritte, un journal -Le Républicain du Loir-et-Cher- qu'il finança en grande partie. Ils furent attaqués en justice par les 4 députés sortants pour avoir fait la publication contestée des positions et des votes antérieurs de ces députés sur les sujets d'actualité tels que liberté de la presse, création de syndicats professionnels,budget des cultes, séparation de l’Église et de l’État, maintien de l’Ambassade de France à Rome, éducation religieuse laissée au choix des parents mais dispensée en dehors de l’école laïque, service militaire des ecclésiastiques, diminution des traitements des cardinaux et des évêques, etc… Mais les 4 députés, ayant été réélus avec une légère augmentation de leurs voix respectives par rapport à l’élection précédente, furent déboutés de leur demande de dommages et intérêts. Cependant après un autre procès où le journal fut attaqué pour diffamation et atteinte à la religion, estimant que les moyens d'existence faisaient défaut, la Société que Jules Contant avait initié mit fin à son existence et la parution du journal cessa en septembre 1882. Plus tard, il en fut de même pour une "Société de Régates sur la Loire » qui aurait bien marché s’il n’avait été seul à en assumer les frais.
Après cette expérience politique et journalistique, Jules Contant se présenta aux élections municipales de 1884 et fut élu brillamment. Pendant 16 ans, jusqu'à son mariage, il participa activement à l'animation culturelle de la ville au sein des Conseils municipaux successifs.
Son activité d'artiste peintre et sa situation d'élu municipal firent qu'il devint l'un des principaux éléments fondateurs de la "Société des Amis des Arts, Sciences et Lettres de Loir-et-Cher". Cette société avait pour but de réunir les artistes locaux pour proposer des concerts, des séances scientifiques ou littéraires et organiser des expositions d'œuvres présentées par des peintres du Loir-et-Cher. Pendant 25 ans il resta secrétaire particulier de cette société et fut l'un des participants aux expositions les plus actifs. Ce furent autant d'occasions pour faire venir des célébrités parisiennes comme Benjamin Constant ou Toulouse-Lautrec avec qui il était ami et qui lui fit cadeau de trois tableaux : 1 sur carton, 1 sur bois et 1 sur papier d’écolier.
Fort de cette expérience il exposa à plusieurs reprises dans les Salons parisiens les plus réputés : Salon des Artistes Français, Salon d'automne au Grand Palais, Salon des Indépendants, Salon de l'Union des Beaux-Arts et des Lettres.
Le 2 juillet 1900, à Paris, il épousa Françoise Pradel, de 20 ans sa cadette. Françoise, que l’on appelait Francine, était issue d’une riche famille de Lyon. Munie d’une dot confortable (600.000 F or de l’époque), elle avait été mariée à René Ribour, agréé exerçant sa fonction d'avocat à Paris, dont elle divorça cinq ans après leur mariage. Des amis communs lui présentèrent Jules, célibataire endurci. Artiste de cœur elle-même car elle avait un premier prix de Conservatoire de piano et de chant, Francine fut rapidement séduite.
Ils eurent un fils, Jacques, né le 22 août 1901 à Blois (décédé le 12 août 1938).
Sa fortune permit au couple d’avoir une vie agréable et facile. Ils passaient en général le printemps à Blois dans la maison que Francine avait achetée en 1898, avant leur mariage, quai des Imberts (devenu ensuite quai Ulysse Besnard en mémoire de leur ami céramiste), l’été en Bretagne à Pont-Aven, l’automne à Paris où Francine possédait un immeuble de 22 appartements en location au 6 bis de la rue des Écoles, l’hiver à Cagnes-sur-Mer dans la "Villa Lucrèce", non loin des "Colettes" de la famille Renoir avec qui ils étaient amis puisque les enfants Pierre, Claude et Jean étaient de l’âge de leur propre fils.
Francine mourut le 20 décembre 1914, en laissant un fils de 13 ans et une grosse fortune.
Jules continua à peindre et à fréquenter le milieu de la peinture de cette époque. Ils possédait plusieurs toiles de maîtres dont 6 Renoir.
Il mourut le 10 novembre 1920 à l’âge de 68 ans laissant un fils de 19 ans.
L'œuvre
De son séjour aux Beaux-arts, Jules Contant retint les techniques du dessin et de la peinture, oubliant l'esprit de l'académisme. En revanche il fut séduit par les peintres en rébellion qui furent à l'origine du "mouvement impressionniste".
Ses premières œuvres restèrent quelque temps assez académiques. Ce furent pour l'essentiel des aquarelles légères et très appréciées des critiques locaux.
Jules Contant se mit sur le tard, à 38 ans, à la peinture à l'huile et au crayon Raffaëlli. Très rapidement il passa de peintures au relent d'académisme à un style plus impressionniste. Il voyagea dans tous les lieux cultes de l'impressionnisme (Normandie, Vallée de la Marne, Pont-Aven, la vallée de la Creuse et Côte d'Azur). La confrontation avec les peintres de Pont-Aven et de l'École de Crozant lui donnèrent le goût de la lumière et des couleurs. Aux alentours de 1900 il produisit de nombreuses œuvres, de plus en plus colorées, trop colorées au goût de certains. Dans cette même période il fut séduit par le pointillisme et multiplia ses expériences dans cette voie. C'est du reste avec cette technique qu'il réalisa l'un des deux grands panneaux destinés à décorer la salle des Colonnes, siège de la "Société des Amis des Arts", jouxtant la salle Gaston d'Orléans au château de Blois où avaient lieu tous les bals huppés de la saison. Son panneau qui représente un moulin de Pont-Aven (461 x 253 cm) force malgré tout l'admiration de ses détracteurs. L'autre panneau, plus académique, fut confié à Henri Sauvage (qui lui fit un magnifique portrait de sa mère).
Fatigué par la maladie et par la disparition de son épouse, Jules Contant cessa là son évolution artistique. Il resta insensible aux nouveaux mouvements de peintres qui prenaient la relève des pionniers de l'impressionnisme (fauvisme, nabisme, cubisme, etc...).
Bibliographie
Jules Contant (1852-1920), peintre blésois...de l'impressionnisme au néo-impressionnisme, Yannick Ribrioux, 2011. Fonds patrimonial, Bibliothèque Abbé Grégoire, Blois cote LB 5366 et AD Loir-et-Cher cote 130 J 11.
Liens externes
[Site biographique et musée virtuel de l'œuvre de Jules Contant (1852-1920) : http://jules.contant-blois.pagesperso-orange.fr]
Catégories :- Peintre français du XIXe siècle
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