- Journal des sçavans
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Journal des savants
Journal des savants {{{nomorigine}}} Pays France Langue(s) français Périodicité mensuel puis bi-annuel Genre Littéraire et scientifique Date de fondation 1665 Ville d’édition Paris Directeur de publication Denis de Sallo Directeur de la rédaction Julien Pouchard ISSN - Le Journal des sçavans, devenu plus tard Journal des savants, est le plus ancien périodique littéraire et scientifique d'Europe. Le premier numéro parut à Paris le 5 janvier 1665 sous forme d’un bulletin de douze pages annonçant son objectif de faire connaître « ce qui se passe de nouveau dans la République des lettres »[1].
Sommaire
Contenu
Dans l'avertissement de ce premier numéro, il était précisé qu'il s'agissait de rendre compte des principaux ouvrages paraissant en Europe, de publier des notices nécrologiques sur les hommes célèbres, de faire connaître les nouvelles découvertes dans les arts et les sciences, y compris la physique et la chimie, les inventions mécaniques et mathématiques, les observations célestes et météorologiques et les découvertes anatomiques, d'examiner les décisions juridiques des tribunaux laïcs, ecclésiastiques et universitaires, et enfin de rapporter tout ce qui était susceptible d'intéresser les gens de lettres ou les « sçavans », autrement dit toutes les personnes cultivées.
Parmi les dix articles publiés dans ce même numéro, on pouvait lire un rapport sur la naissance d'un monstre à Oxford, une note sur les nouveaux télescopes de Giuseppe Campani, un commentaire sur la nouvelle édition du traité de Descartes, De l'homme, et un compte rendu des dernières parutions sur l'histoire de l'Église d'Afrique.
Si son contenu relevait pour une large part de la gazette littéraire plutôt que du journal scientifique, le Journal des sçavans n'en joua pas moins un rôle considérable dans la diffusion des connaissances scientifiques en permettant la communication entre savants. Le nombre d'articles consacrés aux sciences, souvent illustrés de gravures sur bois, s'accrut au fil des années. Aussi les lecteurs du Journal furent-ils les premiers à être informés de la parution du Micrographie de Robert Hooke, de la mise au point du premier navire à double coque par William Petty, de l'invention de la balance arithmétique par Cassini, de l'utilisation que fit Robert Holmes des horloges de Huygens à bord de la Reserve, ou encore des expériences menées par Ole Roemer pour déterminer la vitesse de la lumière.
La parution du premier numéro du Journal des sçavans suscita immédiatement l'intérêt des membres de la Royal Society de Londres. À peine trois mois plus tard, le 6 mars 1665, un journal similaire, mais consacré plus spécialement aux nouvelles observations et expérimentations scientifiques, fut lancé par Henry Oldenburg sous le titre Philosophical Transactions. Ce périodique, dont la publication n'a jamais été interrompue, servit de modèle à toutes les journaux scientifiques ultérieurs en Europe. Il fut bientôt suivi en Italie par le Giornale de' letterati en 1668, puis en Allemagne par les Acta eruditorum Lipsiensium d'Otto Mencke en 1682.
En province, le Journal des sçavans était contrefait et avait donc une pagination légèrement différente. À Lyon, second centre intellectuel et d'imprimerie du Royaume après Paris, l'imprimeur Thomas Amaulry fit paraître une version contrefaite de cette publication, à la plus grande joie des érudits locaux.
Historique
Fondé sous le patronage de Colbert par Denis de Sallo, conseiller au Parlement, Le Journal des sçavans fut dirigé successivement par l'abbé Gallois (1666-1674), l'abbé Jean-Paul de La Roque (1674-1687) épaulé par l'abbé Cureau de la Chambre et Louis Cousin (1687-1701). Hebdomadaire irrégulier jusqu'en 1723, il parut mensuellement jusqu'en 1792, date à laquelle il fut supprimé. Au cours de cette période, plusieurs éditions parallèles, dont une en latin, et de nombreuses contrefaçons furent publiées à Bruxelles, Amsterdam et Cologne.
Rétabli et rebaptisé Journal des savants en 1816, il fut dès alors rédigé par des membres de l'Institut de France et imprimé à l'Imprimerie nationale, avec pour directeurs Pierre-Claude-François Daunou (1816-1838), Pierre-Antoine Lebrun (1838-1872), Charles Giraud (1873-1881) et Léopold Delisle (1896-1907). À partir de 1908, la publication du Journal des savants fut confiée à l'Académie des inscriptions et belles-lettres.
Le journal des savants est aujourd'hui dirigé par Jean Marcadé et Philippe Contamine et paraît deux fois par an[2].
Notes
- ↑ Le Journal des sçavans, Du lundy V. janvier M.DC.LXV, Paris, J. Cusson, 1665.
- ↑ Le Journal des Savants est le plus ancien journal littéraire d'Europe. Fondé en 1665
Bibliographie
- Hippolyte Cocheris, Histoire du journal des savants depuis sa fondation jusqu’à nos jours, Paris A. Durand, 1860.
- Jacqueline Ellen Violette de La Harpe, Le Journal des savants et la renommée de Pope en France au XVIIIe siècle, Berkeley, University of California Press, 1933.
- Jacqueline Ellen Violette de La Harpe, Le Journal des savants et l’Angleterre, 1702-1789, Berkeley, University of California Press, 1941.
- Raymond Birn, « Le Journal des savants sous l'Ancien Régime », in Journal des savants, n°janvnier-mars 1965, pp.15-35.
- Jean Erhard et Jacques Roger, « Deux périodiques français au XVIIIe siècle : ‘le Journal des Savants’ et ‘les Mémoires de Trévoux’. Essai d’une étude quantitative », Livre et société dans la France du XVIIIe siècle, Paris-La Haye, Mouton & CO, 1965, pp. 33-59.
- Jean Sgard, Dictionnaire des journaux 1600-1789, Paris, Universitas, 1992.
- Jean-Pierre Vittu, Le Journal des savants 1665-1714, thèse de doctorat, à paraître chez Honoré Champion.
Article connexe
Lien externe
- Le Journal des savants sur Gallica/BnF.
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