Jeunesse Socialiste

Jeunesse Socialiste

Jeunes Socialistes

Les Jeunes Socialistes ou Jeunesses socialistes sont l'organisation de jeunesse du Parti socialiste français. Leur statut a changé au cours du XXe siècle.

Sommaire

Histoire des Jeunes Socialistes français

La création

Bien que la SFIO ait été créée en 1905, la section pour les jeunes n'est ouverte qu'en 1912 à la demande de l'Internationale socialiste. La section « Jeunes » de la SFIO regroupe de jeunes salariés et des étudiants ; ceux-ci sont adeptes des thèses anti-militaristes de Gustave Hervé. Les JS fondent leur action sur le pacifisme et l'internationalisme, gênant la SFIO qui s'inquiète de l'image que donne la jeunesse socialiste, emportée dans des événements antipatriotiques, à son électorat naissant. Les relations se tendent entre la direction du parti et la section jeune.

La Première Guerre mondiale éclate, l'antimilitarisme vacille, les grands théoriciens pacifistes rejoignent le gouvernement de l'Union sacrée contre l'Allemagne. Les Jeunes Socialistes sont muselés par le Parti. En 1915, quelques jeunes socialistes créent, avec les jeunes socialistes allemands, l'OIJS, l'Organisation internationale des jeunes socialistes (actuellement IUSY).

La scission

La Révolution russe bouleverse les rangs socialistes. Les militants de la SFIO s'enthousiasment, débattent ou bien encore prennent leurs distances. Mais les Jeunes Socialistes sont de ceux qui applaudissent la révolution bolchevique et sans surprise votent l'adhésion au Komintern (les 21 conditions) dès octobre 1920 : la majorité des JS deviennent communistes (75%). Malgré la création d'un comité pour l'autonomie, les effectifs des Jeunes Socialistes diminuent, l'organisation tombe dans le coma.

La renaissance

À la fin des années 1920, certains militants participent à la création, des Faucons rouges. Des jeunes intellectuels de gauche relancent la section jeune de la SFIO, les animateurs principaux sont Léopold Sédar Senghor, Claude Lévi-Strauss ou bien encore Georges Pompidou. En 1924 est créée la Ligue d'action universitaire républicaine et socialiste (L.A.U.R.S.) par Paul Ostaya. Mais l'organisation reste essentiellement parisienne et étudiante. Les effectifs dépassent le millier d'adhérents, le renouveau militant, impulsé par Léon Blum et Paul Faure, profite aux JS mais la direction du Parti se méfie toujours de la jeunesse et lui refuse l'autonomie.

Suite à l'arrivée au pouvoir de Benito Mussolini en Italie et à la montée des organisations fascistes en France, les Jeunes Socialistes font de l'antifascisme leur combat prioritaire. La tentative de coup d'État menée par les ligues d'extrême-droite en juin 1934, renforce les rangs de l'organisation qui atteint le chiffre de 34 000 militants.

La victoire du Front populaire et la dissolution

En 1936, la victoire du Front populaire dirigé par Léon Blum permet aux JS d'atteindre plus de 50 000 adhérents. Mais une lutte d’orientation débute au sein de l'organisation. En effet, les trotskistes font, dès 1934, de l'entrisme au sein de la SFIO. Par ailleurs, la gauche du parti s’organise autour de Marceau Pivert qui anime le courant de la Gauche révolutionnaire au sein de la SFIO.

Les jeunes trotskistes prennent autour de Fred Zeller la direction de la fédération de la Seine (Paris) qui est la plus grosse fédération de Jeunes Socialistes. Ils éditent le journal Révolution, tiré à plus de 70 000 exemplaires.

Profitant des contestations des Jeunes Socialistes contre la pause de "novembre 1936" et du refus du gouvernement de Blum d’intervenir en Espagne, les JS de la Seine organisent une manifestation avec les militants de Gauche révolutionnaire de Pivert contre un meeting fasciste. La manifestation tourne au bain de sang, 6 manifestants sont tués par la police et une militante socialiste, Solange Demangel, est mortellement blessée (elle décède peu après). Le lendemain, les JS de la Seine titrent leur journal : « 8 milliards pour l’emprunt, 6 morts à Clichy : l’argent de la bourgeoisie se paie du sang des ouvriers. »

Les Jeunes Socialistes et les Faucons rouges sont dissous.

En 1938, la SFIO dissout la Gauche révolutionnaire et exclut Marceau Pivert du parti. Les exclus fondent le Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP), l'extrême gauche s'organise.

La Seconde Guerre mondiale

Les Jeunes Socialistes sont présents dans la Résistance mais les jeunes communistes sont plus actifs et l'action des JS est peu relevée.

La IVe République et la décolonisation

À la Libération, les Jeunesses socialistes sont réorganisées sous le contrôle de la SFIO.

Toutefois, les JS prennent position contre la politique coloniale et particulièrement contre la guerre en Indochine, ce qui provoque de fortes tensions entre les JS et la SFIO.

1947 : Grèves aux usines Renault, manifestation des JS contre Ramadier et Jules Moch au Père Lachaise.
Dissolution des JS par Guy Mollet : création du Rassemblement démocratique révolutionnaire (dirigé par Sartre et Rousset).

Début des années 1950, fondation par Pierre Mauroy de la Fédération Léo-Lagrange, refondation des JS.
Pierre Mauroy, proche de Guy Mollet : JS silencieux sur l'Algérie.

Scission des Pivertistes (ex-GR) et Blumistes qui participent à la fondation du Parti socialiste autonome (PSA).

La Ve République et la fin de la SFIO

Les JS ne sont plus très nombreux. La priorité est donnée à la Fédération Léo-Lagrange et à la prise de contrôle de l'UNEF.

Les JS sont pratiquement absents du mouvement de Mai 1968.

1971-1992

François Mitterrand autorise la refondation des JS et ES (Étudiants socialistes). 1975 : congrès de Pau, JS dirigé par le CERES (Chevènement), Édith Cresson est envoyé par Mitterrand pour purger l'organisation. Le Mouvement de la jeunesse socialiste devient une courroie de transmission du PS, le MJS est dirigé par un secrétaire national à la Jeunesse nommé par le premier secrétaire du PS:

Développement organisations associatives et syndicales : Information pour les droits du soldat, SOS Racisme, UNEF-ID, FIDL.

Vers l’autonomie 1992-2005

Michel Rocard alors premier secrétaire du Parti socialiste donne l'autonomie au jeunes socialistes et les laisse créer lors du congrès d'Avignon : le Mouvement des jeunes socialistes.

Le mouvement se dote d'une orientation politique propre, d'un bureau national et d'un président, Benoît Hamon. Pour la première fois, la totalité des instances du MJS (locales et nationales) n'est plus désignée par le PS, mais élue directement par les adhérents du MJS. Cette autonomie, qui n'a pas été remise en cause par le PS ni par le MJS, a contribué à son développement. De moins de 1000 membres, les adhérents sont passés à environ 6000 en 2005 (dernier recensement). Un courant majoritaire s'est formé autour de la personnalité de Benoît Hamon, Nouvelle Gauche. NG fut trés présent dans la structuration du NPS entre 2002 et 2006.

Les présidents du MJS depuis 1993

Depuis 1993, les Jeunes Socialistes renouvellent leurs instances tous les deux ans lors de leur congrès. Voici la liste des présidents du MJS qui se sont succédé :

Voir aussi

Mouvement des jeunes socialistes (France)

Lien externe

100 ans d’histoire : les Jeunesses Socialistes, article de Démocratie et Socialisme sur les Jeunesses socialistes.

Voir Les Jeunes socialistes d'Epinay à la génération CPE par Jean-François Claudon et Julien GUERIN, Encyclopédie du socialisme, 2008.
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