- Jeune-France
-
Jeune-France est une expression créée par Le Figaro le 30 août 1831 pour désigner, dans un sens critique, les jeunes romantiques regroupés vers 1830 autour de Pétrus Borel, Gérard de Nerval et Théophile Gautier[1]. L'expression est empruntée à La Jeune France, un journal publié à partir de juin 1829 par le républicain Eugène Plagniol et son collaborateur Léon Gozlan.
Description
Animés par des idées libérales et opposés aux conventions bourgeoises, à l'utilitarisme bourgeois, aux commerçants, aux propriétaires, aux concierges, aux académiciens et à Louis-Philippe, ils se distinguent par leurs outrances langagières (avec des injures comme « perruque! » ou « bourgeois! »), vestimentaires (ils prônent le port de la barbe, les cheveux longs, et portent des costumes colorés, par opposition aux costumes noirs des bourgeois) et anti-idéologiques, dont se sont servis leurs adversaires, dans la presse, pour dénoncer le mouvement romantique. Passionnés d'art, auquel ils attribuent souvent une mission visant à transformer le réel, ils représentent des soutiens fidèles de leurs aînées dans la bataille qui les oppose aux classiques, en particulier au théâtre, où a lieu notamment la bataille d'Hernani. Même s'il n'ont pas participé aux Trois Glorieuses, ils sont républicains[2].
Gautier publie en 1833 Les Jeunes-France, romans goguenards, recueil de nouvelles fondées sur des souvenirs.
Il ne faut pas confondre ce mouvement avec le groupe de musiciens — Daniel Lesur, André Jolivet, Olivier Messiaen et Yves Baudrier, son porte-parole — qui se forma en 1936 pour s'opposer aux « académismes » de l'époque, en particulier au néoclassicisme[3].
Notes et références
- Georges Matoré, Le vocabulaire et la société sous Louis-Philippe, Slatkine Reprints, 1967, 371 pages, p. 115.
- ISBN 8322906412) Józef Heistein, La Révolution française et ses fantasmes dans la littérature, Wydawn, Uniwersytetu Wrocławskiego, 1992, 238 pages, p. 98 (
- ISBN 2877479188). Gérard Pernon, Dictionnaire de la musique, Éditions Jean-paul Gisserot, 2007, 320 pages, p. 145 (
Wikimedia Foundation. 2010.