- Jean V De Bueil
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Jean V de Bueil
Jean V de Bueil (né en 1406 et mort en juillet 1477), chevalier, capitaine, grand-maître des arbalétriers de France, amiral de France (1450-1461), comte de Sancerre (Jean IV, 1451-1477), vicomte de Carentan (1450-1477), seigneur de Bueil, Montrésor et d'Aubijoux, de Château-la-Vallière, de Courcillon, de Saint-Calais, de Vaujours, Ussé et de Vailly-sur-Sauldre, fils de Jean IV de Bueil et de Marguerite, comtesse de Sancerre. Ancien compagnon de Jeanne d'Arc, il fut surnommé le Fléau des Anglais et figure parmi les compagnons de Jeanne d'Arc.
Son père et ses oncles sont tués à la bataille d'Azincourt en 1415. En 1418, Jean de Bueil reçut de son oncle, Hardouin de Bueil, évêque d'Angers, la seigneurie et la forteresse remaniée de Vaujours. Ce dernier vint plusieurs fois à Vaujours[1] et il y mourra en son château en juillet 1477. En août 1422, Jean V terminerait son apprentissage auprès du vicomte de Narbonne[2]. Jean V n'avait que 18 ans lors de sa première bataille, en 1424, à Verneuil, où il servit aux côtés du jeune duc d'Alençon et sous le vicomte de Narbonne, qui y fut tué. Il rentra alors au service du mercenaire La Hire.
Malgré sa jeunesse, de Bueil gagna le surnom de Fléau des Anglais. Il est alors nommé capitaine de Tours en 1428. Le 25 octobre de la même année, le chevalier entre dans la ville d'Orléans avec les 800 hommes d'armes composant la suite du Batârd d'Orléans[3]. Il combattit sous la bannière de Jeanne d'Arc pendant la campagne de 1429 sur la vallée de la Loire et contribua à la fin du siège d'Orléans. Sur ordre du roi, 200 livres-tournois lui ont été payées par le trésorier dans les mois d'avril et de mai 1429, pour le dédommager, ainsi que ses 30 gens d'armes et 40 gens de traict, des dépenses effectuées durant l'escorte des marchandises pour le réapprovisionnement de la ville assiégée d'Orléans[4]. Jean V de Bueil fut également présent aux côtés de Jeanne d'Arc à Jargeau, Meung-sur-Loire, Beaugency, Patay, Reims, où ils accompagnent le dauphin Charles pour son sacre, et Paris.
Bueil participa à de nombreuses batailles en Normandie, et, à la fin des années 1430, obtint la charge de capitaine-général du roi en Anjou et Maine, provinces alors aux frontières du royaume. Bueil défendit les terres de Yolande d'Anjou contre les attaques de compagnies de mercenaires françaises et anglaises. Il s'engagea également dans une petite guerre contre le Maréchal de Rais et son château de Sablé-sur-Sarthe. En décembre 1439, il reprend aux Anglais la forteresse de Sainte-Suzanne [5] que les anglais dirigés par sir John Fastolf occupaient depuis 14 ans. Un soir où le commandant Matthew Gough était absent, il parvint, grâce à la complicité d'un soldat anglais, John Ferremen, marié à une Suzannaise, à reprendre la cité en pleine nuit et à y chasser les Anglais.
Jean V de Bueil prit part en 1439-40 à une praguerie contre Charles VII. Bueil s'installa à Sainte-Suzanne au détriment de la famille d'Alençon, ses légitimes propriétaires. En mars 1441, le roi Charles VII lui fait enjoindre de restituer la cité. Mais la ville ne sera véritablement rendue à la famille d'Alençon qu'en mars 1447. Cependant, son habilité militaire le fit revenir dans les faveurs du roi de France. Bueil commanda le principal corps d'armée qui fut envoyé en Suisse et Allemagne, avec le dauphin Louis de France, en 1444. Le 26 août 1444, de Bueil est à la Bataille de la Birse, ou de Saint-Jacques, près de Bâle, où les Suisses sont défaits, mais à grand coût pour les mercenaires français. Il est capitaine de l'une des compagnies d'ordonnance en 1445.
Bueil servit aussi avec distinction dans la reconquête finale de la Normandie. En 1450, Jean de Bueil reçoit la charge d'amiral de France, après la mort de Prigent de Coëtivy, au siège de Cherbourg. Il s'agissait alors non d'un grade, mais d'une dignité dans la marine. L'amiral possédait des pouvoirs étendus, sur la marine de guerre, le commerce maritime, et même le droit de justice sur sa juridiction que constituait l'amirauté[6]. Il reçut également la vicomté normande de Carentan[7].
Il hérita, en 1451, du comté de Sancerre de son oncle Béraud III. Jean de Bueil prit part le 17 juillet 1453 à la bataille de Castillon. Il épousa Jeanne de Montjean, fille de Jean, seigneur de Montjean, et d' Anne de Sillé, puis, devenu veuf, en secondes noces Martine Turpin de Crissé, fille d'Antoine, seigneur de Crissay, et d'Anne de la Grézille, en 1456. Toujours en 1456, Jean V fit construire la halle aux grains (démolie en 1883) et un grand corps de logis où se tenait la boucherie à Sancerre. La même année ou à la liquidation des biens de Jacques Cœur (1458), le comte acheta la seigneurie de Barlieu pour trois mille écus d'or. Les châtellenies de Vailly et de Charpignon et les prévotés du Mêche et Bannerois.... Il vendit le château fort de Gelles à Antoine de Chabannes, comte de Dammartin[8].Quand Louis XI accéda au trône de France en 1461, il destitua la plupart des officiers, qui étaient, comme de Bueil, proche de son père, Charles VII. De Bueil perdit son titre d'amiral au profit de Jean de Montauban, et fut forcé de se retirer de la Cour royale. Alors qu'il avait rejoint la Ligue du Bien public, en 1465, révolte contre Louis XI, de Bueil rentra en grâce en 1469, comme de nombreux autres vétérans, quand le jeune roi réalisa que leur expérience lui était nécessaire pour faire face à la puissance militaire bourguignonne alors grandissante. Jean V devint le conseiller et le chambellan de Louis XI. Les 9 et 21 septembre 1473, il fut victorieux au combat d' Ouchy et à celui de Ribemont[9].
L'abbesse de l'Abbaye de Bonlieu, Isabeau, rendit aveux pour la métairie de Couart, paroisse de Dissay-sous-Courcillon, à Jean de Bueil en tant que seigneur de Courcillon en 1476[10]. Le 1er septembre 1477, il remporte le combat d' Eymet. Le 25 avril 1478, Jean de Bueil prend Montpellier[11].Jean V eut un fils avec Martine:
- Antoine de Bueil, avec Jeanne.
et deux enfants de son deuxième mariage :
- Edmond de Bueil (décédé en 1495), seigneur de Mermande, de Faye-la-Vineuse et de La Roche-Clermault[12], qui épousera Françoise de Tavel.
- Françoise [13]
Dans ses vieux jours, il écrivit un récit semi-autobiographique Le Jouvencel (1461-1466), ouvrage contenant un récit à clef du siège d’Orléans. Ses armes sont : écartelé, aux 1 et 4 d'azur au croissant d'argent accompagné de six croisettes recroisetées au pied fiché d'or, qui est Bueil, aux 2 et 3 de gueules à la croix ancrée d'or, qui est Avoir".
Notes et références
- ↑ Châteaux du Moyen Âge dans le Val de Loire
- ↑ Perrinet Gressart, Jacques Faugeras, p.35
- ↑ Histoire du siège d'Olréans, par Philippe Mantellier, 1867
- ↑ http://primary-sources-series.joan-of-arc-studies.org/PSS021406.pdf
- ↑ Une rue de la cité médiévale de Sainte-Suzanne (Mayenne) porte le nom de Jean de Bueil.
- ↑ personnage3eme partie
- ↑ The 'Companions' of Jeanne d'Arc
and Others - ↑ Château-fort à Gelles (63)
- ↑ - Forum histoire de France .::. Chronologie de la Guerre de Cent Ans
- ↑ Archives Départementales de la Sarthe, H 1627
- ↑ http://guerre-de-cent-ans.wifeo.com/1364-1392.php
- ↑ Château de la Roche à La Roche-Clermault (37)
- ↑ web.genealogie
- http://www.barlieu.fr/histoire.htm
- « Jean V de Bueil », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- Georges Bordonove, Charles VII le Victorieux, Pygmalion, coll. « Les Rois qui ont fait la France », 1985
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