Jean Sneppe

Johan Snep également connu sous le nom de Jean Sneppe, né à Utrecht en 1656 – Zierikzee (Zélande) en 1719) est un compositeur baroque, gambiste, organiste, poète et exploiteur d’un café de la République des Sept Pays-Bas.

Sommaire 1 Vie 2 Œuvre 2.1 Musique 2.2 Éditions modernes 3 Poèmes 4 Notes, sources et références 4.1 Notes de bas de page 4.2 Littérature de référence

Vie

Snep a été baptisé le 17 avril 1659 dans l'Église réformée néerlandaise de la Catharijnesteeg à Utrecht. Il était le fils de Johannes Janszoon Snep qui s’était marié avec Catharina van Schilperoort dans l’église de Buur à Utrecht, le 18 janvier 1646. La famille vivait au Neude.

En 1684, Snep était membre du Collegium Musicum d’Arnhem. Le 1^er octobre 1685, il fut inscrit comme étudiant à la Faculté de Philosophie de l'université de Leyde. Le 10 août 1687, il se maria à Arnhem avec Petronella de Bleeck, baptisée le 5 décembre 1658. Le 27 juin 1688, son fils Jean fut baptisé dans l'église de Mare à Leyde. Sa fille Agnita Wilhelmina fut probablement née en 1690, alors que sa fille Johanna Catharina est née le 17 février 1692.

En 1693, Snep fut nommé organiste à l’église Saint-Liévin Monstre à Zierikzee, où il joua l’orgue du facteur Hendrik Niehoff. En 1695, Snep ouvrit un café à Zierikzee.

En 1700, l’éditeur et réfugié politique huguenot, d’origine française, Estienne Roger, publia dix sonates pour viole de gambe et basse continue à Amsterdam. Le 22 mai 1710, l’Amsterdamsche Courant publia une annonce de Roger pour une édition de chansons néerlandaises à une et deux voix avec basse continue.

Une description, datant de 1718, nous est parvenue des fonctions de Snep en tant qu'organiste. Il doit accompagner le chant des psaumes durant les services et il doit également jouer après le service. En outre, on exige de lui de donner des concerts les mardis et les jeudis de l'hiver de cinq heures trente à sept heures. La description indique aussi ses activités pour le Collegium Musicum. On est renseigné sur sa requête de se faire remplacer par ses filles pour cause de maladie. Décédé en 1719, il a effectivement été succédé par sa fille Wilhelmina Agnita jusqu'à sa mort en 1726, puis par Johanna Catharina jusqu'en 1750. Les filles de Snep furent au XVIII^e siècle d’ailleurs les premiers organistes de sexe féminin au-dessus des grandes rivières de la République des Sept Pays-Bas. ^[1]

Œuvre

Musique

• opus 1, édité par Estienne Roger, Amsterdam, 1700, Sonates, Allemandes, Courantes, Chaconnes, Rondeaux, Gavottes, Sarabandes et Gigues à 1 Viole de Gambe et 1 Basse Continue, copie conservée dans les collections de la bibliothèque de la cathédrale de Durham et du Bodleian Library à Oxford.

L’opus est dédicacé en néerlandais à l'ancien bourgmestre, conseiller et pensionnaire de Zierikzee, mr Nicolaes Cau (1630-1711), à qui Snep apprit à jouer la viole de gambe. La virtuosité requise par le prélude de la sonate 1, rend peu probable que un Cau septuagénaire ait pu apaiser son esprit inquiet en le jouant comme suggéré dans la préface à la publication de l’œuvre. Dans cette préface, Snep fait également l’éloge du compositeur Johannes Schenck, dont le jeu enchanteur l’aurait conduit à étudier à son tour la viole de gambe. ^[2]

Si l’on ne connaît pas la voix soliste, la nature de la ligne de basse de l’opus fait croire que Snep aurait été plutôt un amateur : à de nombreux endroits, la ligne de basse expose des défauts évidents. Soit Snep était incapable de voir les structures harmoniques, soit la basse a été ajoutée par une autre main. L'édition moderne donne d’ailleurs une version modifiée de la basse continue.

Les sonates comprennent un choix plus large de mouvements de danse, tels que le baletto, la gavotte, le rondeau et la chaconne, que celles de Jacob Riehman ou Carel Hacquart. En général, les danses de Snep sont sans détours et mélodieuses, la gavotte représentant de la façon la plus frappante le jeu de mélodie français. ^[3] Le nombre de mouvements varie de deux à six. Quatre seulement répondent à l'ordre usuel des suites de cette époque : allemande, courante, sarabande, gigue. Le premier mouvement, une sorte de prélude, est, dans la plupart des cas, divisé en plusieurs sections dont les indications de tempo sont différentes. ^[4]

• opus 2, contenu inconnu, les traces de l’opus 3 confirment qu’un opus 2 ait existé

• opus 3, Nederduytsche Liederen met Een en Twee Stemmen en Basso Continuo (chansons néerlandaises à une et deux voix et basse continue), Estienne Roger, Amsterdam (connu par une annonce dans l’Amsterdamsche Courant du 22 mai 1710).

Éditions modernes

Jusqu'à une époque récente, quasiment rien n’était connu au sujet de ce compositeur. En 1998, l’archiviste de Zierikzee, Sander den Haan, et le musicologue utrechtois Rudolf Rasch publièrent les résultats de leur recherche commune dans le journal Zeeland.

Depuis, quelques sonates pour viole de gambe ont été publiées dans une nouvelle édition de la série Exempla Musica Zelandica avec la biographie plus étendue de Rudolf Rasch. En plus, l’ensemble des dix sonates conservées pour viole de gambe de l'Opus 1 a été publié par l'édition baroque en 2008. ^[5]

Poèmes

• Vreugde-galmen, ter Gedagtenis van de Algemeyne Vrede der Christenheyd, Geslooten op het Kasteel tot Rijswijk, Den 20 September 1697, Uyt-gesprooken in de St. Lievens Monster Kerke, op den 6 November 1697 (Échos de joie en souvenir à la paix générale de la chrétienté, faite au château à Ryswick, le 20 septembre 1697, prononcés dans l’église Saint-Liévin Monstre, le 6 novembre 1697), publiés par Aäron van Poulle, Middelbourg

• Op het Droevig, Ontijdig en Jammerlijk Verdrinken van den Doorlugtigen en Hoog Geboren Vorst en Heer Jan Willem Friso, Prince van Orange en Nassauw etc. etc. etc., Erf-stadhouder van Friesland, Stadhouder van Groeningen en Ommelanden etc. etc. etc., op den 14. July 1711 (sur le noyade déplorable, prématuré et pénible de l’illustre et haut né prince et seigneur Jean Guillaume Friso d'Orange et de Nassau etc. etc. etc., Stathouder héréditaire de la Frise, Stathouder de Groningue et alentours, etc. etc. etc., le 14 juillet 1711)

• Het Verbond der Genade, of De Beloofde Messias in het Paradijs, in Nederdeuytsche Vaarzen Gebracht en Opgedragen aan Georgius van Borrendamme, Gezegend Instrument tot Uitbreiding van Christi Koningrijk (L’alliance de la grâce ou le messie promis au Paradis, mis en vers néerlandais et dédié à Georgius van Borrendamme, outil bienheureux de l’expansion du Royaume du Christ).

• Ter echt-vergadering van ... Johan Antoni Cau, schepen der stad Zierikzee &c. met jonkvrouwe Jacoba Ockerssen, op den XXI mey MDCCXV (poème de circonstance à l’occasion du mariage de Johan Antoni Cau, échevin de la ville de Zierikzee, et Jacoba Ockerssen Zierikzee, publié par Nicolaas Lonis le Jeune, 1715).

• De Verstoorde Cupido vertoond in een vers (Cupidon perturbé mis en vers, Zierikzee: Nicolaas Lonis, s.d. [ca. 1715]).

• Gedicht op het huwelijk van Johan Cau van Domburg en Susanna Maria Loncque (poème de circonstance à l’occasion du mariage de Johan Cau de Domburg et Susanna Maria Loncque, 1718; manuscrit dans l’archive d’Utrecht, Archives de la famille des Tombe, n° d’inv. 1227)

Notes, sources et références

Notes de bas de page

Littérature de référence

• Sander den Haan et Rudolf Rasch; ”Geoefend op Orgel en Lier”: Johan Snep, een Zierikzeese Organist rond 1700 (“Habile à l’Orgue et à la Lyre”, Johan Snep, un organiste à Zierikzee autour de 1700), in Zeeland 7, 1998 , pp. 152-153.

• The New Grove Dictionary of Music and Musicians, Londres, 2001

• Norbert Bartelsman éd., Exempla Musica Zelandica VI, Johan Snep, Three Sonatas for Viola da Gamba and Basso Continuo, with an Introduction by Rudolf Rasch (trois sonates pour viole de gambe et basse continue, avec une introduction de Rudolf Rasch), Koninklijk Zeeuws Genootschap der Wetenschappen (Société royale zélandaise des sciences), Middelbourg , 2002

• Biographie de Johan Snep (nl)

• Portail de la poésie