Jean Poquelin

Jean Poquelin
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Jean Poquelin ou Jean Pocquelin, religieux français du XVIIe siècle, mort le 28 février 1704 à Assé-le-Bérenger, cousin germain de Molière.

Sommaire

Biographie

Origine

Jean Pocquelin avait, dit-on, été marchand avant d'entrer dans la cléricature[1]. Il était le dernier des enfants de Louis

│ 
├──> Jean Poquelin
│    x Marie Cressé
│    │
│    └──> Jean-Baptiste Poquelin, Molière
│         Jean Poquelin son petit frère, ils ont 2 ans d'écart
x Anne Gaude
│ 
├──> Louis Poquelin
│    x Marie Lempereur
│    │
│    └──> Jean Poquelin
│    └──> Nicolas Poquelin

Son frère, dans l'acte où il lui résigna son canonicat, le dit prêtre du diocèse de Rouen ; lui, se donne comme du diocèse de Paris dans l'acte antérieur de collation de la cure d'Assé-le-Béranger [2]. Jean Pocquelin signe seulement de Bellisle dans les premières années de son ministère. Ce n'est que plus tard qu'il revient à son nom patronymique. On trouve aussi la signature : Pocquelin de Bellisle [3].

Il fut pourvu de la cure d'Assé-le-Béranger, par décès de M. Antoine d'Avoust, prêtre, qui était aussi du diocèse de Paris, le 22 février 1679[4]. Louis de La Vergne de Montenard de Tressan était alors évêque du Mans.

Curé d'Assé-le-Béranger

Il ne vint pas en personne prendre possession, et donna à cet effet une procuration, datée de Louviers (?), à Barthélemy Nouard. Cet excellent prêtre, qui fut toute sa vie vicaire de la paroisse, et qui survécut encore au nouveau curé, prit possession en son nom le 23 mars. Le premier acte rédigé et signé par Jean Pocquelin est de l'année suivante, 4 mai 1680, plus d'un an après l'installation. Depuis lors, le curé d'Assé-le-Béranger observa la résidence. Il fut curé pendant 25 ans. Cinq fois, le Doyen du Chapitre ou son délégué vint visiter la paroisse et toutes choses furent toujours trouvées « dans la décence convenable » [5]. M. Pocquelin reçut lui-même quelquefois commission pour remplacer le Doyen du Chapitre dans la visite des cures soumises à sa juridiction. C'est, pour l'abbé Angot, une preuve de son mérite, de la confiance de ses supérieurs et de la considération dont il jouissait auprès de ses confrères. Il fut entièrement étranger au projet de son frère pour la résignation du canonicat de Saint-Julien, et il laissa les divers bénéfices qu'on voulait lui céder aller à d’autres, sans poursuivre comme il aurait pu le faire en imitant de nombreux exemples, et peut être avec chance de succès.

Il devait succéder à Nicolas Poquelin, son frère, dans un canonicat du Mans, mais la résignation trop tardive du mourant fut sans effet, et Jean Poquelin dut rester dans sa cure d'Asse-le-Bérenger.

Il s'occupa avec zèle du bien spirituel de sa paroisse, remit de l'ordre dans l'administration temporelle, et décora son église. On refit de son temps « la menuiserie et les sculptures » de plusieurs autels. Les fonts baptismaux sont dus à sa générosité. Installés dans la nouvelle église d'Assé-le-Béranger ils n'en déparent pas la beauté, et resteront comme un souvenir authentique et précieux du ministère soigneux de ce pasteur. Ces fonts représentent une cuve en marbre du pays posée sur un pied de semblable matière, d'un dessin correct et simple[6]

Armoiries

Les armoiries du curé, qui sont celles de la famille, sont reproduites deux fois symétriquement à côté de la double inscription. Elles sont bien telles que les décrit l'auteur de l'histoire généalogique de la Famille de Molière [7], mais elles ont ici l'avantage de nous donnez un dessin véritable et non de fantaisie comme celui qui est en tête de l'ouvrage imprimé : cinq chênes sur un terrain.

Chapelles

Outre la cure d'Assé-le-Béranger, Jean Pocquelin jouissait de deux petites chapelles ; l'une de Notre-Dame dans l'église du Grez[8] ; l'autre dite de la Bourelle en l'église paroissiale d'Évron. Il fut pourvu de cette dernière en cour de Rome, et donna une procuration datée du Mans à Me Barthélemy Nouard, son vicaire, qui prit posession en son nom le 15 novembre 1674[9].

Décès

Enfin « le vingt-huitieme jour de février 1704, vénérable et discret maître Jean Pocquelin, prêtre, curé dudit Assé, est décédé, dont le corps a esté inhumé dans l'église dudit lieu par vénérable et discret maître René Fouqué, curé et doyen d'Evron. (Signé) Nouard [10]. »

Ce fut un bon prêtre. Il ne s'ingéra point de se donner un successeur par une résignation in extremis, et fut remplacé dans sa cure par Michel Buat, l'un des confrères de Saint-Michel du Cloître [11].

Notes et références

  1. E. Révérend du Mesnil, La Famille de Molière, page 26.
  2. L'abbé Angot n'explique pas cette contradiction qui semble pourtant rappeler l'origine normande de la famille Poquelin et son établissement à Paris.
  3. Registres paroissiaux d'Assé-le-Béranger, passim.
  4. Insinuations ecclésiastiques, XXXV, 367.
  5. Archives du Chapitre de la Cathédrale, B 34.
  6. Sur le couvercle en cuivre le donateur a fait graver en latin et en français l'inscription suivante :
    « EX DONO DOMINI JOANNIS POCQUELIN, RECTORIS SANCTI
    THURIBII DE ASSEYO BERENGARII, ANN0 1701.
    CES FONS ONT ESTÉ DONNÉ PAR Mre JEAN POCQUELIN,
    CURÉ DE CETTE PAROISSE, LE 15 MAY 1701. »
  7. Révérend du Mesnil, opere citato. Il n'y a pas à tenir compte des armoiries imposées à plusieurs membres de la famille par les commis de d'Hozier, en vues des droits à percevoir. De Maude, Armorial du Maine, fait une double erreur en attribuant à la famille ces armes de fantaisie, et en disant qu’elles furent imposées à Nicolas Pocquelin, chanoine du Mans, en 1700, puisque qu'il mourut en 1698.
  8. Chapelle de Notre-Dame et de la Trinité, fondée le 21 mars 1493 par Philippe Le Censier, curé du Grez et chanoine de Sillé, augmentée le 13 mai 1497. — Pouillé de 1772 ; Registres des fondations, II, fo 166.
  9. Insinuations ecclésiastiques, XXXVII, 285, 289.
  10. Registres paroissiaux d’Assé-le-Béranger.
  11. Insinuations eclésiastiques, XLIV, 69.

Source

  • Abbé Angot, Les Pocquelin ecclésiastiques dans le Maine, extrait de la Revue historique et archéologique du Maine, Mamers, G.Fleury et A. Dangin, 1887, 22 p. [1] ;
  • « Jean Poquelin », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 [détail de l’édition], t. III, p. 302.

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