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Jean Jadé
Jean Jadé Parlementaire français Naissance 29 mars 1890 Décès 4 juillet 1936 Mandat Député 1919-1932 Début du mandat Fin du mandat {{{fin du mandat}}} Circonscription Finistère Groupe parlementaire RDG (1919-1924)
Démocrates (1924-1928)
DP (1928-1932)IIIe république
Jean Yves Jadé est né le 29 mars 1890 à Brest( Finistère) et décédé le 04 juillet 1936 à Quimper (Finistère).Sommaire
Biographie
Profondément croyant, à 18 ans il compose L'Holocauste dont extrait : "O Divin Holocauste de l'humanité, sois mon guide et mon soutien jusqu'à la dernière minute : donne-moi un peu de cet amour immense qui t'embrasait sur le gibet du Golgotha".
Il exerçait la profession d'avocat dans sa ville natale.
Appelé lors de la première guerre mondiale, il se bat comme lieutenant d'infanterie au 336° Régiment d'Infanterie, et est blessé deux fois.
A 29 ans, il est élu Député du Finistère le 16 novembre 1919, sur la liste républicaine et démocratique d'union nationale. A la Chambre, il fait partie de la commission d'assurance et prévoyance sociale, puis de différentes autres : législation civile et criminelle, marine marchande, douanes, armée. Il s'inscrit au groupe des républicains de gauche. En 1923 et 1924, il est nommé secrétaire de la Chambre.
Il est réélu député le 11 mai 1924 sur la liste d'union républicaine.
A la Chambre il fait partie du "groupe des quatorze" qui fonde le Parti démocrate populaire, parti centriste, ancêtre du MRP. Il est alors membre de la commission de l'armée et de celle de la marine marchande.
En 1928, candidat républicain démocrate dans la 2° circonscription de Quimper, il est élu au second tour contre Georges Le Bail, autre avocat, de gauche. Il est membre de la commission de la marine militaire et de celle des régions libérées.
Aux législatives de 1932, il est battu de quelque 269 voix par Jean Perrot, radical-socialiste.
Ses diverses propositions de loi et ses interventions manifestent son souci permanent de défendre les anciens combattants et victimes de guerre, les marins pêcheurs, la marine marchande et l'agriculture.
De santé déficiente à la suite de ses blessures de guerre, travailleur inlassable, il meurt d'épuisement à Quimper le 04 juillet 1936, à l'âge de 46 ans.
Il a publié un ouvrage sur les accidents de travail pendant la guerre.
affaire des caporaux de Souain
Le 24 avril 1921, Jean Jadé dénonce à la Chambre des Députés l'affaire des fusillés pour l'exemple, qu'il avait connue dans son régiment en 1915, à savoir :
Le Général Réveilhac,commandant la 60° division, lançant une fois de plus une de ces attaques de "grignotage", de celles qui entrainaient des pertes considérables sans rapport avec l'objectif recherché, vit le 336° R.I. se faire rejeter par les Allemands. Il ordonna alors de faire tirer les canons de 75 sur les tranchées françaises, pour donner du coeur au ventre des poilus défaillants. Le colonel d'artillerie Bérubé refusa d'obéir s'il ne recevait un ordre écrit et signé que le général n'osa pas lui donner.
Mais le Général prit sa revanche en ordonnant à quatre caporaux d'aller cisailler, en plein jour et sous le feu, les barbelés ennemis. Les caporaux Maupas, Giraud, Lefoulon et Lechat - ce dernier au retour d'une dangereuse patrouille nocturne - obtempérèrent mais, incapables de traverser les 150 m du no man's land , se terrèrent dans des trous d'obus et regagnèrent leurs lignes en rampant. Dès la relève, une fois leur régiment cantonné à Suippes, ils furent arrêtés pour refus d'obéissance et déférés devant le conseil de guerre le 16 mars 1915. Le Capitaine Esquibey, chef de bataillon, chercha vainement à les défendre. Condamnés à mort, les quatre caporaux furent exécutés à l'aube du 17 mars devant tout le régiment assemblé sous la garde des dragons.
En 1935, Humphrey Cobb, américain s'étant engagé à 17 ans dans l'armée canadienne pour combattre sur le front français, vit dans la presse un entrefilet :"Les Français réhabilitent quatre fusillés pour désobéissance en 1915. Les veuves obtiennent chacune un franc de dommages et intérêts". Il en tira un roman Paths of Glory traduit en français pas Les Sentiers de la gloire. Stanley Kubrick en fit un film en 1957.
Lorsque Jean Jadé évoqua cette affaire à la Chambre, le Ministre de la Guerre de l'époque, Louis Barthou lui répondit :"je ne puis pas vous promettre de sanctions". On ne sera donc pas surpris d'apprendre que le général Réveilhac mourut dans son lit plus qu'octogénaire, tandis que la Cour spéciale, en avril 1934 déclarait les quatre caporaux, ses victimes, "acquittés de l'accusation retenue contre eux ".
Décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Croix de Guerre 1914-1918
Sources
- Jean Jolly (dir), Dictionnaires des parlementaires Français, P.U.F. 1960
- Humphrey Cobb, Les sentiers de la gloire, Bibliothèque Marabout, note du traducteur en fin d'ouvrage (André Falk)
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