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Jean-François Barailon
Jean-François Barailon, né le 12 janvier 1743 à Chambon-sur-Voueize (Creuse), mort le 14 mars 1816 à Chambon, est un homme politique français.
Sommaire
L'homme politique
Médecin à Chambon avant 1789, il est élu juge de paix en 1790 puis député de la Creuse à la Convention nationale le 5 septembre 1792. Siégeant parmi les modérés, il est le premier à dénoncer Robespierre et attaque l'administration du ministre de la guerre Pache. Lors du procès de Louis XVI, il vote en faveur de l'appel au peuple et de la détention et propose « l'ostracisme contre tous les bourbons sans exception, et contre tout ce qui porte ou a porté le titre de prince en France », mesure visant Philippe-Égalité. Le 11 mai 1793, il intervient pour proposer l'amnistie des Vendéens qui abandonneraient les armes. Le 9 septembre suivant, il demande la suppression des loteries.
Après le 9-Thermidor, il se signale comme l'un des plus ardents adversaires des terroristes, plaide en faveur des prêtres incarcérés et propose une fête patriotique pour célébrer l'exécution de Louis XVI. En germinal an III, il fait son entrée dans le comité d'instruction publique, présentant plusieurs rapports. Lors de l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV, il intervient comme médecin pour panser les défenseurs de la Convention blessés.
Le 21 vendémiaire an IV, il est élu député de la Creuse au conseil des Cinq-Cents par 148 voix sur 218 votants. Absent lors du coup d'État du 18 fructidor an V, il l'approuve avec transport et encourage le Directoire à poursuivre tous les agents contre-révolutionnaires. Le 7 nivôse an VII, il accuse l'abbé Grégoire de fanatiser la France par ses nombreuses correspondances comme évêque constitutionnel.
Le 24 germinal an VII, il est élu député de la Creuse au Conseil des Anciens, où ses opinions deviennent plus modérées et où il rejoint les partisans du coup d'État du 18 brumaire. La 4 nivôse an VIII, il entre au Corps législatif, dont il devient président du 7 au 22 décembre 1801.
Sortant de cette assemblée en 1806, il est nommé substitut du procureur impérial à Chambon, puis procureur impérial au même tribunal. Lors des Cent-Jours, nommé président du collège électoral de la Creuse, il vient complimenter l'Empereur pour ses projets d'Acte additionnel. C'est le dernier acte politique de Barailon, qui meurt moins d'un an après.
L'archéologue et l'historien
Outre ses innombrables rapports à la Convention, au Conseil des Cinq-Cents et au Corps législatif (pas moins de 67 notices dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de France), Barailon a publié une compilation de ses recherches historiques et archéologiques sous un titre compliqué : Recherches sur les peuples « Cambiovicenses » de la carte Théodosienne, dite de Peutinger ; sur l'ancienne ville romaine de Néris (...) sur les ruines de plusieurs autres villes romaines de l'ancien Berry ; sur les monumens celtiques des cantons d'Huriel et de Montluçon (...) sur les ruines et les monumens de la ville celtique Toull (...) sur les premiers ouvrages de tuilerie et de briqueterie, pendant le séjour des Romains dans les Gaules (...) (Paris, Dentu, 1806, 442 p.)
Ce gros volume témoigne d'une imagination pour le moins fertile. Par exemple, à propos des entassements granitiques du mont Barlot, dans la commune de Toulx-Sainte-Croix, qui, selon Barailon, auraient été sculptés par les druides du peuple gaulois des « Cambiovicences »[1] afin d'y célébrer leurs cultes « mystérieux et sanglants ». Les affabulations de Barailon à propos de Toulx-Sainte-Croix ont connu une singulière fortune, car George Sand s'en est fait l'écho dans son roman Jeanne (1844). Dès 1841, pourtant, à l'issue d'une visite d'une visite qu'il avait effectuée dans le Limousin et la Creuse, Prosper Mérimée, alors inspecteur général des monuments historiques, avait montré le peu de sérieux des affirmations de Barailon[2]. Il faudra attendre deux décennies pour que le président de la Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, Pierre de Cessac, démontre que ces curieuses roches granitiques (connues sous le nom de « Pierres Jaumâtres ») ne devaient rien aux druides, mais étaient le résultat de l'érosion naturelle, et qu'il fasse justice de la plupart des affirmations de Barailon sur les « Cambiovicences ».
Président du Corps législatif
Précédé par Jean-François Barailon Suivi par Charles-François Dupuis Président du Corps législatif 7 - 22 décembre 1801 Pierre-Louis Lefebvre-Laroche Notes
- ↑ Peuple bien évidemment imaginaire, dont Barailon situait la capitale à Chambon-sur-Voueize, son bourg natal (dont le nom dérive du celte cambo, signifiant « la courbe » d'une rivière, d'où les « Cambiovicences ».)
- ↑ Mérimée se montra cruel envers Barailon, qu'il qualifiait d'« homère (sic) de la Creuse, ou plutôt son hérodote (sic), car il ne s'est point élevé au dessus de la prose ».
Sources
- Adolphe Robert, Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Bourloton, 1889, tome 1, de Bandy de Nalèche à Barbes, p. 154-155
- Gilles Rossignol, La Creuse, le beau pays, Ahun, Verso, 1995, p. 19-22.
- Maurice Favone, Histoire de la Marche., Dorbon aîné éditeur, 1939 ;
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