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Jean-Baptiste Massillon
Pour les articles homonymes, voir Massillon.Jean-Baptiste Massillon, né le 24 juin 1663 à Hyères et mort le 28 septembre 1742 à Beauregard-l'Évêque, est un homme d'Église français, évêque de Clermont.
Sommaire
Biographie
Il rejoignit la congrégation des oratoriens, présents à Hyères, sa ville de naissance, à l'âge de 18 ans et commença d'abord par enseigner dans les collèges de son ordre et au séminaire de Vienne. Ayant remarqué très tôt ses talents d'orateur, on fit appel à lui dès 1691 pour prononcer l'oraison funèbre de l'évêque de Vienne, Mgr Henri de Villars, puis ensuite celle de l'archévêque de Lyon, Mgr Camille de Neufville de Villeroy en 1693. Après ces "succès", il se réfugia à l'abbaye cistercienne de Septfonds. Le cardinal de Noailles, évêque de Paris, le rappela alors pour diriger le séminaire de Saint Magloire.
Très vite, il acquit une réputation de grand prédicateur, en 1700, il prêcha l’Avent à Versailles devant Louis XIV. Celui-ci, après avoir écouté un de ses sermons lui dit : "Mon père, j'ai entendu plusieurs grands orateurs, J'en ai été content mais, après vous avoir entendu, je suis très mécontent de moi-même."[1]
La Marquise de Sévigné écrivait à son propos dans sa lettre du 3 mars 1704 : "Le père Massillon réussit à la cour comme il a réussi à Paris ; mais on sème souvent dans une terre ingrate, quand on sème à la cour, c'est-à-dire que les personnes qui sont fort touchées des sermons, sont déjà converties, et les autres attendent la grâce, souvent sans impatience ; l'impatience serait déjà une grande grâce."
Il prononça plusieurs oraisons funèbres, entre autres celles du Prince de Conti (1709), du Grand Dauphin (1711), et celle de Louis XIV (1715) qui commençait par ces mots : "Dieu seul est grand, mes frères et dans ces derniers moments surtout où il préside à la mort des rois de la terre". En 1718, il prêcha les sermons du Petit carême devant Louis XV enfant.
Il fut élu membre de l’Académie française en 1718, en remplacement de l'Abbé de Louvois. Mais il ne s'y rendit qu'une seule fois, le 23 février 1719, jour de sa réception, préférant rester près de ses fidèles dans son diocèse de Clermont-Ferrand, dont il était évêque depuis 1717. Très apprécié dans son diocèse, il ne retourna à Paris qu’une seule fois pour prononcer à la basilique de Saint-Denis l’oraison funèbre de la Princesse Palatine, mère du Régent en 1722.
Au XVIIIe siècle, il fut souvent comparé à Bourdaloue et Bossuet. Ses sermons connurent de nombreuses éditions et ses Œuvres complètes furent plusieurs fois publiées au cours du XIXe siècle.
Voltaire, qui se faisait lire Le Petit carême pendant ses repas, disait de lui : "Le prédicateur qui a le mieux connu le monde ; plus fleuri que Bourdaloue, plus agréable, et dont l’éloquence sent l’homme de cour, l’académicien, et l’homme d’esprit ; de plus, philosophe modéré et tolérant." [2]
En 1897, la ville de Hyères honora Massillon avec un monument réalisé pour la statue par William Pécou et pour le piédestal par Émile Eude qui y traça les armes de Hyères et de Clermont-Ferrand.
Il est un des 4 évêques prédicateurs représentés sur la Fontaine Saint Sulpice devant l'Église Saint-Sulpice Paris 6ème érigée par l'architecte Louis Visconti en 1847.
Citations
- "Nous sommes un mystère à nous-mêmes."
- "Si nous ne naissons que pour les plaisirs des sens, pourquoi ne peuvent-ils nous satisfaire, et laissent-ils toujours un fonds d'ennui et de tristesse dans notre coeur ?"
- "Tout ce qui fait la grandeur des rois sur la terre en fait aussi le danger."
- "Nous disons sans cesse que le monde n'est rien, et nous ne vivons que pour le monde." (oraison funèbre du Grand Dauphin)
Ouvrages sur Massillon
- Abbé Blampignon : Massillon, d'après des documents inédits (Paris, 1879)
- Abbé Blampignon : L'Épiscopat de Massillon d'après des documents inédits, suivi de sa correspondance (Paris, 1884)
- D'Alembert : Eloge de Jean-Baptiste Massillon
- Chateaubriand : Chapitre III du Génie du christianisme
- Ferdinand Brunetière : L'Éloquence de Massillon in "Études critiques" (Paris, 1882)
- Père Ingold : L'Oratoire et le jansénisme au temps de Massillon (Paris, 1880)
- Michel Cohendy, « Correspondances, Décisions, Ordonnances et autres œuvres inédites de Jean-Baptiste Massillon, Évêque de Clermont », in "Bulletin Historique et Scientifique de l’Auvergne", 1882, tome XXIV, pp.145-320.
- Marcel Laurent, « J. Soanen et J.-B. Massillon », in "Chroniques de Port Royal", 1975, pp.41-100.
- Marcel Laurent, « Massillon et le Cardinal de Bissy », in "Etudes sur Massillon", Institut d’Études du Massif Central, 1975.
Notes et références
- ↑ cité par E. Deschanel dans la présentation du Petit Carême de Massillon, Dezobry, E. Magdeleine et Cie, libraires-éditeurs, Paris, sans date (vers 1845)
- ↑ Catalogue de la plupart des écrivains français qui ont paru dans le Siècle de Louis XIV, pour servir à l’histoire littéraire de ce temps in Le siècle de Louis XIV, 1751)
Liens externes
- Notice biographique de l'Académie française
- Notice biographique du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse
- Article sur Le Petit carême du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse.
- (en) Article biographique d'après la Catholic Encyclopedia.
Précédé par
Camille Le Tellier de LouvoisFauteuil 4 de l’Académie française
1718-1742Suivi par
Louis-Jules Mancini-MazariniPrécédé par Jean-Baptiste Massillon Suivi par Louis de Balzac Illiers d'Entragues Évêque de Clermont
1717-1742François-Marie Le Maistre de La Garlaye Catégories : Membre de l'Académie française | Évêque de Clermont | Naissance en 1663 | Décès en 1742 | Naissance à Hyères
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