Jean-Pierre Treiber

Jean-Pierre Treiber
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Jean-Pierre Treiber
Surnom L'Homme des bois
Naissance 8 avril 1963
Mulhouse (Haut-Rhin)
Décès 20 février 2010 (à 46 ans)
Suicide à la Maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne)
Nationalité française
Profession garde-chasse

Jean-Pierre Treiber, né le 8 avril 1963 à Mulhouse (Haut-Rhin)[1] - mort le 20 février 2010 à Fleury-Mérogis (Essonne), est un garde-chasse alsacien[2],[3], suspecté d'avoir assassiné Katia Lherbier et Géraldine Giraud, la fille de Roland Giraud.

Il est connu pour s'être évadé de la prison d'Auxerre en septembre 2009.

Il se suicide à 46 ans[4] dans sa cellule le 20 février 2010[5].

Sommaire

Enquête sur l'assassinat

L'image d'un homme est repérée par la police dans un supermarché de Seine et Marne parce qu'il y a utilisé les carte bleue des jeunes femmes après leur disparition. Compagnes dans la vie depuis deux semaines, elles ne donnent plus de nouvelles suite à leur départ de la résidence secondaire de la famille Giraud, à la Postolle (Yonne), le 1er novembre 2004 au soir. Après l'ouverture d'une information judiciaire pour enlèvements, séquestrations, vols et escroqueries, les policiers, dirigés par le commandant de police Michel Cunault, déterminent partiellement l'immatriculation d'une 205 cabriolet blanche dont le conducteur utilise la carte bleue de Géraldine Giraud à une station-essence disposant d'une caméra de vidéo surveillance. Réduction du nombre des véhicules possibles faite, ils identifient son propriétaire dont l'image capturée à la station correspond à celles des caméras de surveillance de la grande surface où les cartes ont déjà été utilisées peu avant, son nom est J.P. Treiber, il est déclaré habiter à Villeneuve-sur-Yonne, près de l'endroit où le téléphone de Katia a été une dernière fois localisé, le 2 Novembre.

Il est alors interpellé en Seine-et-Marne, les policiers du SRPJ de Dijon découvrant les cartes bancaires des jeunes femmes dans son portefeuille. Il est placé en garde à vue à Sens le 23 novembre 2004, puis mis en examen pour enlèvements, séquestrations, vols et escroqueries, et écroué le 25 novembre à la ­maison d’arrêt d’Auxerre. Lors de sa garde à vue et de ses auditions chez le juge d'instruction Michaël Gihr, il multiplie les versions incohérentes, dont celle de la fugue amoureuse (contre rétribution par les deux amantes qui lui auraient confié leurs cartes de crédit et leurs codes, il les aurait aidé à disparaître pour refaire une nouvelle vie). Des voisins ayant entendu J.P. Treiber travailler à la pelle mécanique dans son jardin, les policiers perquisitionnent sa propriété. Le 8 décembre, la police découvre des objets calcinés ayant appartenu aux victimes et le 9 décembre les corps dénudés des victimes (dont les bouches sont bâillonnées par du ruban adhésif) au fond d'un puisard d’eaux usées recouvert d’une dalle ronde en béton dans le jardin de J.P. Treiber, sis au hameau de Château sur la commune de Villeneuve-sur-Yonne[6]. Le 20 décembre 2004, alors que l'on célèbre les obsèques de Géraldine Giraud, deux jours après celles de sa compagne, il est mis en examen pour assassinat. Les résultats de l'autopsie permettent de déterminer que les deux jeunes femmes ont été séquestrées plusieurs jours, mais aucune trace de torture ni de violences sexuelles ne sont constatées. L'enquête suspecte un empoisonnement à la chloropicrine, des traces de chloroforme (produit de décomposition de la chloropicrine) ayant été retrouvées sur les vêtements et la couverture recouvrant les victimes[7].

D'abord suspectée d'avoir commandité une sorte de séquestration punition de Géraldine et Katia, séquestration qui aurait dégénéré[8], la tante de Géraldine Giraud, Marie-Christine Van Kampen, est mise en examen en novembre 2005 avant de bénéficier d'un non-lieu en 2008 et de recevoir une indemnité de la Commission nationale de réparation de la détention provisoire[9]. La police recherche également d'autres complices éventuels de Treiber : Nicolas Métier, compagnon de chasse de Treiber ; Patricia Darbeau dont le compagnon François Vivant a monté une escroquerie dans la société Star Evénement et dont Treiber fut l'homme à tout faire[10].

Le procès en assises était prévu pour avril 2010[11]. Son suicide éteint l'action en justice.

En 2011, Michel Cunault, le commissaire de police de la PJ de Dijon chargé de l'enquête, publie un livre préfacé par Roland Giraud : dans le dernier chapitre, il suspecte fortement Marie-Christine Van Kampen. La sœur de Maaïke, l’épouse de Roland Giraud, est une cantatrice et professeure de chant qui entretient avec son beau-frère des relations haineuses. En 1973 elle aurait eu une relation d’un soir avec Roland Giraud. Adolescente, Géraldine Giraud consultait un psychologue à l'époque et ce dernier avait évoqué la possibilité de problèmes sexuels pour expliquer son mal-être. Marie-Christine Van Kampen aurait convaincu sa nièce qu'elle était victime d'abus sexuels de la part de son père. Lors d'une explication familiale, la fille confie à son père que sa « tante fantasque » lui a fait dire des bêtises. Lors des auditions de Treiber, ce dernier révèle qu'il connaissait des détails de la vie intime de Géraldine Giraud, notamment son cancer et cette histoire d'abus sexuels. Michel Cunault pense que c'est Marie-Christine Van Kampen qui a révélé à Treiber ce secret familial. De plus, la professeure de chant dépend financièrement des Giraud qui la logent à Sens. Enfin, les enquêteurs ont retrouvé dans la cave de Marie-Christine Van Kampen des chiffons imbibés de chloroforme (elle explique que l'ancien propriétaire avait utilisé un insecticide chloré mais un rapport d'expertise toxicologique montre que cet insecticide n'a pas des teneurs en chloroforme aussi fortes que celles retrouvées, de plus cela pourrait être une excellente raison aux choix de l'endroit comme de l'arme, sachant que les traces éventuellement retrouvées pourraient être justifiées de la sorte), un chat mort (qui aurait pu être empoisonné par la chloropicrine, gaz lourd et toxique)[12], de plus un matelas rose aperçu le 8 novembre par un policier a déjà disparu le 9[12], lors même que la seule utilisatrice potentielle de la cave prétend n'y jamais descendre. La même année, les journalistes d'investigation Christophe Gautier et Stéphane Munka réfutent la thèse du triangle amoureux Van Kampen-Giraud-Lherbier et parient sur un crime de Treiber seul, sans complicité, qui aurait agi pour un mobile crapuleux, l'argent[9].

Évasion

Il s'échappe le 8 septembre 2009 de la prison d'Auxerre où il est détenu, caché dans un carton qui est ensuite chargé dans un camion de livraison[13],[14].

Le plan Milan est déclenché (nom du plan Epervier dans l'Yonne)[15] dans la région de Bonnard[16] près de la forêt d'Othe[17].

Il est représenté par l'avocat Éric Dupont-Moretti qui qualifie l'évasion d'« ininterprétable »[18] à quoi il ajoute « On peut s'évader et être innocent »[19].

Le 17 septembre, le journal Marianne a reçu une lettre de Treiber accompagnée de sa carte de détenu, postée le 14 près d'Auxerre, dans laquelle il affirme son innocence:

« Lettre à votre journal,

Je ne me suis pas évadé, j'ai repris une petite partie de [ce que] les assassins, "les vrais" m'ont volé, car je ne supportais plus la détention, étant au bord du suicide, ce qui aurait arrangé les affaires des coupables et des personnes qui ont instruit cette affaire à charge contre moi. J'avais confiance en la justice mais je me suis trompé, on s'est acharné sur moi, sur mon entourage, en oubliant d'approfondir les relations de Géraldine. Le juge n'a jamais démenti les accusations fausses colportées par la presse, j'ai été interdit de parloir avec ma propre famille pendant 2 ans, et sans explication m'a fait profiter d'un séjour d'un an à Fresnes ! On ne m'a jamais accordé la présomption d'innocence. Aujourd'hui, je veux que le juge ou le procureur donne l'intégralité des photos prises à Château lors des perquisitions à mon avocat. Je veux aussi la diffusion dans la presse des 2 portraits robot. Cette lettre est un petit aperçu de l'injustice que je subis. J'ai donc choisi cette solution d'évasion qui n'est pas la meilleure, mais c'est peut-être le seul moyen de me faire entendre avant le procès où je serai présent. »

— Lettre du 17 septembre, accompagné de l'original de sa carte de détenu et d'un mot destiné à Périco Légasse, journaliste de Marianne[20].

En octobre 2009, son ex-femme publie un livre où elle dresse le portrait de Jean-Pierre Treiber, surnommé "L'Homme des bois"[21].

Sa cavale prend fin le 20 novembre 2009 lors de son arrestation, par le RAID, dans un appartement de Melun[22].

Décès

Il est retrouvé pendu le 20 février 2010 à 7 h 15 dans sa cellule de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis où il était détenu en quartier d’isolement depuis son arrestation.

Un message a été découvert dans sa cellule : « J’en ai marre d’être pris pour un assassin et privé de ceux qui me sont chers. [ … ] La vie ne m'a rien pardonné ce que je regrette. JP »[23].

Selon France-Info, « Jean-Pierre Treiber avait à plusieurs reprises fait part de ses intentions suicidaires. Il ne disposait cependant pas du kit de protection mis en place à l’été dernier par le ministère de la Justice, qui contient notamment des draps et couvertures indéchirables et des pyjamas en papier à usage unique pour éviter les pendaisons »[24].

Notes et références

  1. France-Soir.fr
  2. Le Parisien.fr
  3. 20minutes.fr
  4. Jean-Pierre Treiber s'est suicidé, dépêche AFP, 20 février 2010
  5. Jean-Pierre Treiber s’est suicidé sur Europe1.fr. Mis en ligne le 20 février 2010 à 9h53, consulté le 20 février 2010. « Jean-Pierre Treiber s’est donné la mort samedi dans sa cellule à Fleury-Mérogis (Essonne) »
  6. [1]
  7. Chronologie de l’affaire, Paris Match.
  8. Colocataire de Katia Lherbier, les enquêteurs trouvent une lettre ambiguë de sa main qui évoque une jalousie amoureuse ; des traces de chloroforme sont retrouvées dans sa cave ; la gérante d'un bar de Fontainebleau assure l'avoir vue dans son débit de boissons en compagnie de Jean-Pierre Treiber et Patricia Darbeau, son ancienne compagne, quelques jours avant les meurtres mais ce témoignage est considéré par la justice comme pas assez crédible ; un ancien co-détenu de Treiber témoigne que Treiber lui aurait affirmé connaître Van Kempen
  9. a et b Stéphane Munka et Christophe Gautier, Treiber : autopsie d'un double meurtre pour l'émission Non élucidé, 2011
  10. Christophe Hondelatte, émission Faites entrer l'accusé : Jean-Pierre Treiber, l'affaire Giraud-Lherbier sur France 2, le 20 février 2011
  11. www.lemonde.fr, le 17/09/2009
  12. a et b Michel Cunault, L'affaire Treiber, Du Rocher, 17 février 2011, 258 p. (ISBN 978-2-268-07068-1) 
  13. Franceinfo.fr
  14. Le Point.fr
  15. Le Figaro.fr
  16. Le Monde.fr
  17. rtl.fr
  18. Le Figaro
  19. La Voix du Nord
  20. Jean-Pierre Treiber, en cavale, écrit à Marianne
  21. "L'insupportable doute de l'ex-madame Treiber", Le Journal du dimanche
  22. www.lemonde.fr, le 20/11/2009
  23. Libération, édition en ligne 20 février 2010
  24. France-Info, 20 février 2010

Bibliographie

  • Michel Cunault, L'affaire Treiber, éd. du Rocher, 2011
  • Christophe Gautier et Stéphane Munka,L’Affaire Giraud, une histoire de femmes, éd. Flammarion, 2009

Voir aussi


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Jean-Pierre Treiber de Wikipédia en français (auteurs)

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