- Jean-Marie Valhubert
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Jean-Marie Mellon Roger mort du général valhubertSurnom le général Valhubert Naissance 22 octobre 1764
AvranchesDécès 3 décembre 1805 (à 41 ans)
Bataille d'Austerlitz
Mort au combatOrigine France Grade général Conflits Deuxième coalition Faits d'armes Bataille de Montebello (1800) modifier Jean-Marie Mellon Roger, plus connu sous le nom de Jean-Marie Valhubert ou le général Valhubert, né le 22 octobre 1764 à Avranches et mort le 3 décembre 1805 à Brünn, était un militaire français.
Il entra, avant d’avoir atteint sa vingtième année, dans le régiment de Rohan-Soubise. À l’époque de la Révolution française, il était retourné dans sa famille.
En 1791, le 1er bataillon de la Manche le choisit pour chef le 22 octobre. Il conduisit ce bataillon à l’armée du Nord, avec laquelle il fit les campagnes de 1792 à 1793.
Cet officier supérieur se fit remarquer à Lille, à Anvers, à Lawfeld ; fut fait prisonnier au Quesnoy le 13 septembre 1793, et conduit en Hongrie. Échangé au commencement de l’an IV, il servit à l’armée de l’intérieur jusqu’à la suppression de cette arme, et resta en garnison à Paris, du mois de vendémiaire an V au 30 germinal an VII, avec le grade de chef de la 28e demi-brigade, qu’il commandait à Bataille de Montebello (1800).
Envoyé alors dans le Valais, il se distingua, le 23 prairial, dans la vallée de la Vispa, où il soutint un combat inégal[1].
Le 28 thermidor, il enleva le Simplon à l’ennemi[2].
Pendant la campagne de l’an VIII, il donna de nouvelles preuves d’une valeur peu commune. Le 17 prairial, il passe le Pô dans une barque et donne l’élan à l’armée. Le 19, en avant de Broni, à la tête de 50 hommes, il fait mettre bas les armes à 3 000 Autrichiens ; un corps plus nombreux lui ayant enlevé ses prisonniers, il s’élance avec son cheval au milieu de l’ennemi, saisit le commandant au collet, lui promet quartier, et tout se rend.
À Montebello, il résiste avec sa 28e demi-brigade à toute la cavalerie autrichienne.
Blessé d’un coup de feu, le 25, à Marengo, il reste à son poste et ne cesse de commander pendant la durée de l’action.
Au passage du Mincio, le 4 nivôse an IX, un boulet le renverse et le prive de la voix. On le presse de se retirer, il refuse, se fait remettre à cheval et continue de combattre[3].
Par arrêté du 28 fructidor, le premier Consul avait fait une nombreuse distribution d’armes d’honneur, et Valhubert avait été oublié. Tous les officiers de la 28e se réunirent, le 15 vendémiaire an XI, pour adresser au Consul une réclamation à ce sujet, et un arrêté du 4 pluviôse, rappelant tous les faits d’armes de ce chef de brigade, lui décerna enfin un sabre d’honneur[4]
Le ministre envoya le 19 ventôse, au conseil d’administration du corps, le brevet d’honneur de Valhubert[5]
L’année suivante, le premier Consul le nomma, le 11 fructidor, général de brigade, et l’employa au camp de Saint-Omer.
Le 19 frimaire an XII, il le fit membre de la Légion-d’Honneur, et commandant de l’Ordre le 25 prairial suivant.
Attaché en l’an XIV à la 4e division du 4e corps de la grande armée, commandée par Suchet, il combattit à la bataille d'Austerlitz le 11 frimaire, et y eut la cuisse fracassée par un éclat d’obus. Tombé, et dans l’impossibilité de se relever, des soldats veulent le transporter à l’ambulance [6]. Il mourut de ses blessures cinq jours après cette dernière bataille, où il était resté à son poste avec la cuisse fracassée (1805). Ses camarades lui élevèrent un monument dans les plaines de la Moravie. L’Empereur accomplit les derniers vœux du décédé. Il se chargea de la famille de ce général, ordonna qu’un monument soit élevé au lieu même où il avait été blessé, que son nom fût donné à une nouvelle place de Paris qui se trouve entre le Jardin des Plantes et le pont d'Austerlitz (la place Valhubert), et qu’on y érigeât sa statue en marbre. Charles X fit don de la statue à sa ville natale en 1828, mais elle ne fut inaugurée à Avranches que le 16 septembre 1832 [7].
Son nom est inscrit sur le côté Est de l’arc de triomphe de l'Étoile, et sur les tables de bronze de la Galerie des batailles du château de Versailles.
Notes et références
- Reconnaissant bientôt le danger où il se trouvait, Valhubert prend une résolution hardie : il retire 40 hommes de l’action, se met à leur tête, fait une retraite simulée, perd 4 de ses soldats, s’arrête et se cache avec les 36 autres derrière une chapelle, laisse avancer 800 Autrichiens en bataille, se précipite sur leur centre, les met en déroute, leur fait 235 prisonniers, et sauve d’une captivité certaine, plusieurs centaines de Français épars sur les montagnes.
- Autrichiens en défendent les flancs escarpés, en vain leur artillerie foudroie les téméraires qui les osent gravir ; Valhubert brave tout… Il avance, il attaque, il disperse ; hommes, canons, montagnes, tout est en sa puissance ; et maître de l’énorme mont, tous les efforts de l’ennemi ne peuvent lui arracher ce poste formidable que sa bravoure a conquis en une heure. in Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] En vain les
- Friant donna cette note sur Valhubert : « Officier supérieur des plus distingués et du plus rare mérite, réunissant toutes les connaissances nécessaires à son état » Lors de son inspection de l’an X, le général
- le chef de l’État y ajouta une gratification de 12.000 francs, gratification que Valhubert partagea avec sa demi-brigade.
- Michaud disait de Valhubert : — « Officier distingué par sa conduite, sa délicatesse, ses moyens et ses connaissances. Il a des mœurs très-douces, une éducation soignée, du zèle, de l’activité, de la fermeté, enfin toutes les qualités qu’on peut désirer dans un chef de corps ; il a très-bien fait la guerre ; il a reçu un sabre d’honneur. » Il prescrivit cette mesure particulière de distinction : — « Avant de remettre à cet officier supérieur ce témoignage honorable de la satisfaction du gouvernement, vous en ferez faire la lecture à la tête de la demi-brigade, qui sera assemblée à cet effet. » — Et dans ses notes d’inspection de la fin de l’année, le général
- « Souvenez-vous de l’ordre du jour (Dans l’ordre du jour donné avant la bataille, Napoléon avait défendu aux soldats de quitter leurs rangs sous le prétexte d’emmener les blessés), leur dit-il, reprenez vos rangs : si vous êtes vainqueurs, vous m’enlèverez d’ici ; si vous êtes vaincus, que m’importe un reste de vie ! — On lut bientôt dans le 33e bulletin, daté d’Austerlitz, le 16 frimaire : — « Le général Roger Valhubert est mort des suites de ses blessures. Il a écrit à l’Empereur une heure avant de mourir : « J’aurais voulu faire plus pour vous ; je meurs dans une heure ; je ne regrette pas la vie, puisque j’ai participé à une victoire qui vous assure un règne heureux. Quand vous penserez aux braves qui vous étaient dévoués, pensez à ma mémoire. Il me suffit de vous dire que j’ai une famille, je n’ai pas besoin de vous la recommander. »
- Histoire de la statue dans l'annuaire du Département de la Manche de 1833
Source partielle
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Jean-Marie Valhubert » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)
- « Jean-Marie Valhubert », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]
Lien externe
Catégories :- Général de la Révolution ou du Premier Empire
- Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile
- Mort lors des guerres napoléoniennes
- Personnalité normande
- Naissance en 1764
- Naissance à Avranches
- Décès en 1805
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