Jean-Jacques Waltz

Jean-Jacques Waltz

Jean-Jacques Waltz

Jean-Jacques Waltz, alias Hansi est un artiste illustrateur français né le 23 février 1873 à Colmar et décédé le 10 juin 1951.

Musée Hansi à Riquewihr.

Sommaire

L'enfance

Jean-Jacques Waltz est le benjamin d'une famille de quatre enfants né du mariage de Jacques André Waltz et de Rosalie Clémence Dunan. Les Waltz vivent en Alsace depuis le XVIIe siècle et on trouve dans leurs ancêtres des boulangers, des chapeliers et des bouchers. Après avoir été tout d'abord boucher comme son propre père, le père de Jean-Jacques Waltz devient bibliothécaire à la bibliothèque municipale de Colmar en 1881 et en 1891 conservateur du musée d'Unterlinden. Autodidacte, il acquiert une très grande connaissance de l'Alsace et de Colmar, cité typiquement alsacienne, mais de tradition française. C'est lui qui éveille très tôt chez son fils un intérêt pour l'histoire et l'art. Il est affecté par l'annexion qui rompt les liens qu'il entretenait avec la France.

Jean-Jacques Waltz (Hansi) fréquente le lycée impérial depuis 1881. Au lycée, sa cible favorite sont ses professeurs dont certains viennent parfois de régions d'Allemagne très éloignées de l'Alsace pour y enseigner le français. Son père le retire de ce lycée à son corps défendant.

À sa sortie du lycée en 1894, son père l'envoie à Lyon suivre les cours de dessin industriel de la Société d'enseignement professionnel du Rhône, il suit aussi les cours de peinture et d'arts décoratifs, toujours à Lyon. Suite à une pleurésie contractée en 1896, il doit rentrer à Colmar. Ensuite on le retrouve, jusqu'à 1909, comme dessinateur tout d'abord dans une usine textile à Cernay, puis aux établissements Herzog à Logelbach.

Une carrière de dessinateur

Après son séjour à Lyon il retourne en Alsace où il devient célèbre comme dessinateur de cartes postales, dont certaines sont distribuées par l'Association des hôteliers et restaurateurs des Hautes-Vosges. Il est bien connu pour sa grande taille, sa lavallière et son chapeau de feutre, signes distinctifs des artistes à cette époque. Les motifs de ses illustrations allient souvent des scènes villageoises idylliques avec de mordantes caricatures anti-allemandes. Tandis qu'au premier abord, ses illustrations paraissent d'innocentes scènes de la vie alsacienne, une observation plus attentive permet d'y déceler une aversion pour les allemands qui sera la marque de Hansi.

Grâce à deux peintres Kreyder et Hornecker, il fait connaissance des artistes strasbourgeois de la Revue Alsacienne qui travaillent au maintien du particularisme alsacien, l'un d'eux est Charles Spindler. Il s'engage contre l'annexion de l'Alsace-Lorraine (et surtout de l'Alsace) par l'Allemagne, conséquence du traité de Francfort qui fait suite à la guerre franco-allemande de 1870. Pour cela, il fait de nombreux dessins satiriques d'Allemands en Alsace qu'il rend ridicules. Son frère aîné est étudiant en pharmacie et l'aide à publier ses dessins dans le bulletin de l'Association des étudiants en pharmacie de Strasbourg (H2S ou Hazweis), publication ironique, critique et anti-allemande. C'est pour signer ces dessins qu'il utilise pour la première fois le pseudonyme Hansi qui est à la fois Hans (Jean) suivi de I pour Iakob (Jacques). Hansi ridiculise le touriste allemand qu'il représente avec son chapeau tyrolien, son sac à dos et son bâton. Il représente l'expansionnisme allemand, lui-même encouragé par les associations nationalistes dont la Ligue pangermaniste. Comme Colmarien, Hansi rejoint l'opposition anti-allemande et anti-prussienne, dont les leaders sont l'abbé Wetterlé, Jacques Preiss et Daniel Blumenthal, qui sont députés au Reichstag.

Grâce à ce succès, Jean-Jacques Waltz peut imprimer en 1907 un recueil d'aquarelles intitulé Tours et Portes d'Alsace. Ce livre qui n'est pas vraiment engagé est néanmoins préfacé par Joseph Fleurent, avocat colmarien qui défend la seule culture française pour les Alsaciens. En 1908 son éditeur Bahy réédite les Vogesenbilder et publie une deuxième série Die Hohkönigsburg im Wasgenwald und Ihre Einweihung (le Haut-Koenigsbourg et son inuaguration). Le professeur Knatschké est censé commenter les illustrations, ce qui permet à Hansi de railler l'inauguration du Château du Haut-Kœnigsbourg restauré à l'inititiave de Guillaume II.

L'émergence d'un caricaturiste et d'un polémiste

En 1908, parait chez Bader le livre Der Professor Knatschke qui avait auparavant été publié sous la forme de feuilleton dans le journal de Mulhouse l'Express. Bien qu'Hansi ne s'implique pas dans la politique, il se trouve mêlé à l'affaire Gneisse. Ce proviseur du lycée de Colmar avait, dans un article publié dans le Strasburger Post, soutenu la nécessité d'un enseignement uniquement en allemand pour ne pas permettre à l'armée française d'obtenir des renseignements de la part des Alsaciens. Hansi publie une caricature de Gneisse qui porte plainte et Hansi est condamné à cinq cents marks d'amende et l'éditeur du journal l'abbé Wetterlé à deux mois de prison. Dans son numéro de Noël 1911, la revue L'Illustration publie des aquarelles de Hansi présentées par Maurice Barrès. En 1912 paraît une édition française du Professeur Knatschké due au Docteur Colli pseudonyme de H. Colligno secrétaire général de la présidence de la République. Pour Noël de la même année il publie Histoire d'Alsace racontée aux petits enfants de France par l'oncle Hansi, l'histoire y est présentée de façon partielle et partiale.

Dans le livre, Professor Knatschke, Hansi avait identifié le ridicule professeur avec son ancien proviseur du Gymnasium de Colmar, nommé Gustav Gneisse. Il semble que la ressemblance entre le personnage fictif et le personnage réel existait plus dans l'esprit de Hansi que dans la réalité, puisque des témoignages, dont celui de Marie-Joseph Bopp, décrivent Gustav Gneisse comme un brave homme[1]. L'affaire a des conséquences, puisque Gustav Gneisse devient le symbole du pangermanisme et de la sottise, si bien qu’après le retour des Français en Alsace il est expulsé. Revenu en Alsace en 1940 seulement, malade et presqu'aveugle, afin d’habiter chez sa fille qui peut s’occuper de lui, il est de nouveau contraint de repasser la frontière vers l'Allemagne après la Libération.

Une suite de procès

En mai 1913 Hansi est condamné à neuf cents marks d'amende pour avoir insulté, dans son histoire d'Alsace, la collectivité des Allemands venue en Alsace après 1870. Le 9 juillet 1914, un nouveau procès s'ouvre à Leipzig, qui condamne Hansi à un an de prison. Il profite d'un passage à Colmar pour s'échapper et gagner la France.

La grande guerre

Hansi s'engage au 152e régiment d'infanterie en tant que caporal. Il est ensuite muté à l'etat-major de la division où il est d'abord interprète stagiaire (sous-officier) puis officier Interprète militaire. Il est ensuite affecté au service de la propagande aérienne aux cotés d’Ernest TONNELAT. Tous deux publieront leurs souvenirs de cette expérience en 1922 [2]. En 1918 lorsque l'Alsace réintégra la France, il créa une affiche[3]. Après la victoire des Alliés, il publie deux livres en 1918, Le Paradis tricolore et en 1919 L'Alsace heureuse. Dans ce dernier livre, il raconte ses démélés avec des juges allemands, son évasion, sa guerre, l'entrée des troupes françaises en Alsace et le départ des émigrés. En 1920 il est fait officier de la Légion d'honneur par le président Millerand.

Une popularité en déclin

Non seulement la popularité de Hansi décroît mais aussi l'incompréhension s'installe, certes les Alsaciens ont accueilli l'armée française avec joie, en revanche, ils ne veulent pas perdre une identité durement préservée pendant la période allemande. Hansi se trouve dans un situation paradoxale: il n'approuve pas l'autonomisme, mais la défense de la culture alsacienne qui a été son combat sous le régime allemand ne peut pas s'exprimer dans le système français. Ses livres Le Voyage d'Erika en Alsace française (1921) la La Fresque de Geispolsheim (1935) n'ont pas d'écho. Il écrit des livres qui expriment son attrait pour la beauté de l'Alsace: Colmar en France (1923), Les Clochers dans les Vignes (1929), Au pied du Mont Sainte-Odile (1934) et la Merveilleuse Histoire du bon Saint Florentin d'Alsace (1925). Ces ouvrages ont un piètre succès. Hansi dessine des cartes postales, des aquarelles et des dessins publicitaires, ainsi que des enseignes que l'on peut encore voir, en particulier dans les rues de Colmar. Hansi succède à son père comme conservateur du musée d'Unterlinden à la mort de celui-ci en 1923 et reprend un de ses manuscrits sur L'Art héraldique en Alsace. Hansi est célibataire et vit avec le couple de son frère et de sa belle-sœur dans une maison qu'ils possèdent dans la vieille ville de Colmar.

Deux jours après la déclaration de guerre de 1939, Hansi se rend très rapidement en Bourgogne, puis à Agen où les services de la préfecture du Haut-Rhin ont été évacués. Dans la nuit du 10 au 11 avril 1941, il est battu par trois hommes de la Gestapo et laissé pour mort. Hansi s'en tire, vit dans le Midi, puis va en Suisse fin 1942 et habite à Lausanne. Il survit en reproduisant des aquarelles faites en Alsace. Bien que Colmar, dernière ville libérée des nazis, le soit le 2 février 1945, Hansi ne rentre dans sa ville qu'en juin 1946. Affaibli par l'attentat dont il a été victime, il se remet néanmoins au travail et peint des dessins publicitaires et des enseignes. Le livre Le professeur Knatschké est réédité en 1947 sans beaucoup de succès, car il n'y a plus d'audience pour un tel livre anti-allemand. Hansi publie ses mémoires sous le titre Les Souvenirs d'un annexé récalcitrant, en deux tomes Madame Bissinger prend son bain et Le Premier Phonographe. Hansi y avoue qu'il avait pour ami un Allemand. Jean-Jacques Waltz-Hansi meurt le 10 juin 1951. Ses obsèques sont menées par une compagnie du 152e régiment d'infanterie, le fameux 15-2[4], dans lequel il avait servi.

Un auteur controversé

Hansi a pris un parti clair, en faveur de la France. Cela lui a attiré des inimitiés de la part des autonomistes, des compatriotes favorables à l'Allemagne et des Allemands. Ceux-ci lui ont reproché ses outrances, comme ses caricatures où il dessinait les Allemands expulsés brutalement d'Alsace. Il les dessinait dans tous les cas emportant une pendule. Si ses œuvres sont considérées outrancières de nos jours, elles n'en reflètent pas moins les émotions de son époque. Il convient de préciser que des outrances anti-françaises chez les artistes concurrents ne furent pas moins fortes. Comme nombre d'artistes immédiatement marqués par les guerres, l'œuvre de Hansi doit être restituée dans le contexte historique et social de son époque.

Les albums de Hansi, abondamment vendus vers les années 1910, où les villages alsaciens disparaissaient sous les drapeaux tricolores, ont fait croire trop facilement à l'opinion française que le retour à la France ne poserait aucun problème et ont contribué à cacher l'ampleur de la crise autonomiste après 1924.

Selon Tomi Ungerer, Hansi avait du talent. Son succès d'ailleurs ne cesse de croître ; les dessins de Hansi se trouvent partout en Alsace, alors que d'autres dessinateurs comme Simplizius, le plus connu des dessinateurs alsaciens anti-français de l'entre-deux-guerres sont désormais oubliés.

Une œuvre d'aquarelliste qui perdure

Aujourd'hui, si un livre comme Mon village garde un certain charme, seuls quelques amateurs lisent encore les albums anti-allemands comme Le Professeur Knatschke, devenus hermétiques à ceux qui ne connaissent pas l'époque. Reste alors l'œuvre artistique de ce dessinateur, devenue une mine pour les fabricants de souvenirs alsaciens : chaque détail y est travaillé avec un soin minutieux, au point qu’il peut devenir un motif à lui tout seul ; c’est-à-dire qu'on les retrouve à foison sur les boîtes de biscuits, les assiettes ou les serviettes de table, quitte à ce que certains soient censurés.

L'enseignement du français en Alsace

Pour les écoliers Alsaciens, le français était souvent, avec l'alsacien, l'une des deux langues maternelles (depuis le Second Empire, la bourgeoisie l'avait souvent adopté en famille, et cet usage s’était généralisé après 1871 par esprit d’opposition). C’est ainsi que Hansi fait écrire à Elsa Knatschke [5]  :
« Le français que parlent les Alsaciens n'est pas du tout le français correct ; j'ai toujours été première en français à l'école, et je ne comprenais pas un mot de ce qu'ils disaient. D'abord ils ne donnent pas de valeur à la « hasch haspirée »; secondement, et cela entre autres choses, ils ne savent pas prononcer comme on le doit les finales en in et en on. Bien que, dans la grammaire classique de Plœtz[6], il soit dit formellement, leçon 28, qu'il faut prononcer la maison : « la mäsong » et le matin : « lö matäng », les Alsaciens prononcent tout autrement. C'est à cause de cela qu'on fait venir, maintenant, de Kœnigsberg, les meilleurs professeurs de français que l'on ait en Alsace (par exemple à Strasbourg). »

Citations

  • «  Hansi (Jean-Jacques Waltz, dit), caricaturiste Alsacien né à Colmar en 1873. Il s'est fait connaître par ses fines et satiriques observations des Allemands, notamment par son livre le Professeur Knatschke (1912), réunion fantaisiste des œuvres de ce grand savant imaginaire et de sa fille Elsa. » Larousse du XXe siècle, édition 1930.
  • « Le talent de Hansi est indiscutable, d'imagiste, de paysagiste et surtout de satiriste »[7]. Tomi Ungerer.
  • « Hansi est accusé par les historiens d'avoir présenté une Alsace mythique adaptée à l'idéologie de la Revanche et d'être à l'origine du malentendu qui a surgi après la victoire de 1918 entre le gouvernement français soucieux d'effacer près d'un demi-siècle d'occupation allemande et les Alsaciens jaloux de leur spécificité régionale ». Pierre-Marie Tyl, in Le grand livre de l'oncle Hansi.
  • « Hansi lui n'a vécu que devant un seul horizon, d'un bleu troufionné, stérilisé, desexué, fictionné d'un arc en-ciel-tricolore. Non mais quand même!,tricolore! il parle de l'Alsace comme d'un paradis tricolore! " Ein trikolorisches Paradies?" You have to be color blind to come up with a formula like that. Mais c'est çà, Hansi, l'imagiste aveuglé par un fanatisme d'eunuque.... Mais le sang de sa muse haineuse est allé faire phlébite ailleurs dans un faux folklore, du carte- postalifère. » Tomi Ungerer, in Le grand livre de l'oncle Hansi.

Notes

  1. Nouveau Dictionnaire de Biographies Alsaciennes de Léon Strauss
  2. Jean-Jacques WALTZ (‘Hansi’) et Ernest TONNELAT, Ernest, A travers les lignes ennemies. Trois années d'offensive contre le moral allemand, Payot et Cie, Paris, 1922
  3. Affiches de la guerre de 14-18
  4. appelé aussi les Diables rouges
  5. personnage de son livre Le professeur Knatschke.
  6. Hansi se moque de Karl Ploetz auteur allemand d'ouvrages sur l'enseignement du français, notamment du livre connu comme Le Grand Ploetz (ISBN 3451405059).
  7. ARTE Thema: Aphorismes de Tomi Ungerer

Voir aussi

Liens externes

Références

  • Le grand livre de l'oncle Hansi, Tyl Pierre-Marie, Ferro Marc, Ungerer Tomi, Klein Georges, chez Herscher éditeur, 1989, ISBN 2733500406.


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