- Jardin des serres d'Auteuil
-
Jardin des serres d'Auteuil Géographie Pays France Ville Paris Quartier 16e arrondissement Superficie 7,017 ha Caractéristiques Création 1897 Type Jardin botanique sous serres Protection 1998, inscription à l'ISMH Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Paris
modifier Le Jardin des serres d'Auteuil est un jardin botanique ouvert au public, situé dans le bois de Boulogne.
Il est un des quatre pôles du Jardin botanique de la Ville de Paris avec le Parc de Bagatelle dans le Bois de Boulogne, le Parc floral de Paris et l'Arboretum de l'école du Breuil dans le Bois de Vincennes. Jusqu'en 2008, il accueillait par ailleurs la direction des parcs, jardins et espaces verts de la mairie de Paris. Tous les étés, il accueille un festival de musique classique : les solistes aux serres d'Auteuil. Ce site est desservi par la station de métro Porte d'Auteuil.
Sommaire
Histoire
En 1761, Louis XV fit construire un jardin décoré comportant des serres et de parterres de fleurs.
L'architecte en chef du service des Promenades et Plantations de la Ville de Paris, Jean Camille Formigé, est chargé par la ville de Paris de créer un lieu de production horticole. La construction dura de 1895 à 1898. On peut y voir une fontaine ornée du haut-relief en pierre de la Bacchanale de Jules Dalou. Le mur de soutènement des terrasses est orné de 14 mascarons en fonte galvanisée d'Auguste Rodin, fondus d'après les modèles commandés en 1878 par Davioud pour la fontaine en cascade du Palais du Trocadéro.
En 1968, la construction de l'échangeur d'Auteuil et du boulevard périphérique supprima un tiers de la surface et entraîna le déménagement du Centre Horticole de la Ville de Paris à Rungis et Fresnes.
Architecture
Le jardin est organisé autour d'un vaste parterre à la française. Les cinq serres principales (la grande serre, les serres Est et Ouest, la serre aux palmiers et celle aux azalées) donnent sur cet espace central. Elles sont réalisées dans le style 1900 qu'on avait pu voir s'exprimer aux serres de Laeken ou au jardin d'hiver des Champs-Élysées. Les armatures de fonte, peintes dans un bleu-vert typique de l'époque, dessinent d'harmonieux vaisseaux en ogive. La grande serre est un véritable morceau de bravoure technique, puisque sa nef est divisée en trois espaces climatiques différents : un jardin tropical, chaud et humide, une palmeraie, plus sèche et enfin une orangerie, un peu moins chaude. En retrait, coupée du parterre par la grande serre, se trouve un seconde orangerie, plus traditionnelle, en meulière et en briques qui abrite les plantes en caisses qui décorent le jardin en été.
Un espace disputé
Dans le cadre des travaux d'extension du complexe de Roland-Garros en direction de la porte d'Auteuil, la municipalité a proposé en 2010 de profonds remaniements du jardin, dont la totalité du sol est pourtant inscrite sur l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Avec moins d'une dizaine d'hectares, moitié moins que les sites des autres tournois du grand chelem, le complexe historique connaît en effet de nombreux problèmes d'étranglement qui obligent la FFT à chercher de l'espace sur les marges ou à quitter Paris. Pendant le tournoi, l'Orangerie et d'autres bâtiments inscrits sur l'inventaire seraient annexés pour être convertis en espace de réception, tandis que les « Serres chaudes » et une serre de travail seraient détruites, mettant ainsi fin à une tradition scientifique et pédagogique séculaire sur ce site. Un stade de cinq mille places serait construit à leur place[1].
De vives oppositions
Ces projets ont provoqué la colère des riverains, des associations de défense du patrimoine et des élus verts de Paris[2], qui rappellent que l'arrêté d'inscription mentionne l'ensemble du sol du jardin, ce qui interdit toute nouvelle construction, en particulier celle du fameux stade[3]. Une pétition pour la sauvegarde du jardin en l'état, lancée dès la publication du projet, a reçu plus de quarante mille signatures et le soutien de célébrités comme Françoise Hardy[4].
Le projet a manifestement provoqué de graves divisions dans les rangs de la majorité du Conseil de Paris : le chef de file du groupe écologiste, Yves Contassot, s'est ainsi clairement désolidarisé du maire sur cette question[5]. Malgré cela, la Commission départementale des sites a autorisé la Fédération Française de Tennis et la Ville de Paris à poursuivre l'étude de leur projet d'extension sur les Serres d'Auteuil le 24 novembre 2010. Cet avis a été rendu grâce au soutien inattendu des délégués de l'État à la commission des sites[6]. Cet avis, strictement préliminaire, se contente d'autoriser la FFT à déposer un projet, qui doit encore être approuvé et recevoir un permis de construire.
Les contre-arguments de la municipalité
Face à cette forte contestation, la municipalité fait valoir une série de contre-arguments. Les travaux ne concernent pas les serres de Formigé mais des serres chaudes construites dans les années 1980 et les bâtiments de meulière qui se trouvent dans le jardin. Ces serres, décrites comme dénuées d'intérêt monumental, doivent être remplacées par un bandeau de serres qui ceinturerait le futur stade. L'indiscutable qualité de l'architecte, Marc Mimram, notamment auteur de la passerelle Solférino, et les nouvelles techniques de construction de serres mises en œuvre lors de la restauration du Jardin des plantes sont mises en avant. Cette nouvelle disposition des plantes est présentée comme un réel progrès. Notons néanmoins que ce projet ne prévoit que 1700 m² de nouvelles serres contre les 2700 qui doivent être détruites[7]. L'Hôtel de ville fait également remarquer que les bâtiments de meulière sont inutilisés en été : l'orangerie ne sert par définition qu'en hiver tandis que les autres bâtiments sont inoccupés depuis le déménagement de la Direction des parcs et jardins ordonné par cette même municipalité en 2008. Une intense campagne de lobbying de la municipalité a complété avec un succès provisoire ce contre-argumentaire[8].
Galerie
La grande serre principale
La pelouse centrale
Sculptures
-
Fontaine de la Bacchanale de jules Dalou
-
Haut-relief de la Bacchanale de jules Dalou
-
Mascarons de Auguste Rodin
Expositions temporaires
En 1999, le jardin abrite une exposition sur les palmiers.
En 2005, le thème est l'art topiaire.Notes et références
- Le bois de Boulogne sous coupe réglée - Delanopolis - 9 octobre 2010
- Chronique de la tribune des arts à ce sujet
- explication à propos de l'arrêté d'inscription au titre des monuments historiques
- pétition sauvons les serres d'Auteuil
- Blog d'Yves Contassot
- chronique sur le delanopolis
- la tribune de l'art
- Roland-Garros à Paris, le forcing gagnant de Bertrand Delanoë - Rue89
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Jardin des serres d'Auteuil sur le site de la mairie de Paris
- Le jardin des serres d’Auteuil (photos du jardin)
- Plans et vues satellite :
- Portail de l’horticulture et des jardins
- Portail de Paris
Catégories :- Bois de Boulogne
- Jardin botanique de France
- Architecture métallique en France
Wikimedia Foundation. 2010.