- Islam en Bulgarie
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La population musulmane de Bulgarie comprend des Turcs, des Bulgares musulmans (les Pomaks) ainsi que des Tatars de Crimée. Elle vit principalement au nord-est de la Bulgarie et dans les Rhodopes. Selon un recensement officiel réalisé en 2001, le pays abrite 966 978 musulmans, 12,2 % de ses 7 928 901 habitants[1].
En tenant compte de leur groupe ethnique respectif, on peut les diviser ainsi,- Turcs : 713 000
- Bulgares : 131 000
- Roms : 103 000
- Autres : 20 000
La majorité des musulmans bulgares, sont de confession sunnite de rite hanafite, cette forme de l'islam avait été favorisée par l'Empire ottoman qui a occupé le pays pendant près de cinq siècles. Cependant, il existe aussi des branches comme les Bektachi. Près de 84 000 appartenant à ces communauté vivent dans la région de Razgrad, Sliven et Tutrakan (nord-est de Roussé). Ce sont principalement des descendants de Bulgares s'étant convertis à l'islam pendant l'époque ottomane apparemment principalement pour diverses raisons dont un intérêt pour un meilleur statut économique et social même s'il existe aussi des cas de conversions forcées[2]. Ils ont adopté l'alévisme en raison de sa tolérance envers les coutumes nationales et religieuses bulgares. Par exemple, certains maintiennent des pratiques orthodoxes comme la communion et le respect des saints. Cette intégration de coutume orthodoxe dans l'islam a provoqué l'émergence d'un syncrétisme qu'on ne trouve qu'en Bulgarie. Cette communauté reste fermée aux étrangers, et méfiante vis-à-vis des sunnites.
En 1987, les musulmans bulgares possédaient 1 287 mosquées où les fidèles étaient guidés par les khodzhai (ou hodja). La communauté musulmane de Bulgarie avait comme chef religieux un mufti qui était accompagné de huit autres régionaux qui servaient pour une durée de cinq ans. La mosquée de Tombul, construite en 1744, est la plus grande du pays.
Les musulmans ont été persécutés par le régime de Todor Jivkov. Cette persécution s'explique par le comportement de l'Église orthodoxe bulgare qui les considérait comme des étrangers alors qu'ils étaient pour la plupart ethniquement bulgares ou vivaient sur ces terres depuis presque 6 siècles ou voire davantage. Ensuite les régimes communistes ont déclaré l'islam contraire à l'idéologie communiste et aux traditions bulgares. Les Turcs vivant en Bulgarie ont également été persécutés par la méthode d'assimilation violente du gouvernement bulgare.
Avec la chute du régime communiste de Jivkov en 1989, les musulmans ont bénéficié d'une plus grande liberté religieuse. De nouvelles mosquées ont été construites dans beaucoup de villes et de villages. Certains villages pratiquent l'enseignement et l'apprentissage du Coran, ce qui était formellement interdit sous les communistes. Les musulmans ont également édité leur propre journal, Musulmani disponible en bulgare et en turc. Un parti politique, le Mouvement des droits et libertés (MDL) à l'origine créé pour défendre les intérêts de la minorité turque majoritairement musulmane, s'adresse désormais à toutes les minorités ethniques.
Sommaire
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article en anglais intitulé « Islam in Bulgaria » (voir la liste des auteurs)
- (en)Recensement officiel de 2001 de l'organisme étatique National Statistical Institute
- (en)Gabor Agoston et Bruce Masters, Encyclopedia of the Ottoman Empire, Infobase Publishing, 2009, 650 p. (ISBN 0816062595) [lire en ligne], p. 101
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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