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Invincible Armada
Pour les articles homonymes, voir Armada.L'Invincible Armada (en espagnol Grande y Felicísima Armada, « la grande et très heureuse flotte ») est le nom de la flotte d'invasion armée par Philippe II d'Espagne pour conquérir l'Angleterre en 1588, et initialement prévue pour établir Marie Stuart sur le trône d'Angleterre et la rétablir sur celui d'Écosse. Dans le déroulement des événements, elle fut mise à mort le 8 février 1587 (julien) à la suite de sa complicité dans le complot de Babington.
La flotte espagnole se composait de 130 navires, en majorité des galions, transportant 30 000 hommes dont environ 20 000 soldats.
Elle fut vaincue par la flotte anglaise en août 1588 et fut par la suite en grande partie détruite sous la force des éléments. Une tempête mit à mal l'Armada et plusieurs de ses équipages, pour la plupart inexpérimentés et mal équipés.
D'autre part, la flotte anglaise bénéficiait de deux avantages techniques essentiels.Sommaire
- Des canons de type « couleuvrine », copies du célèbre canon de Gregor Löffler d'Innsbruck et introduits en Angleterre par Adam Dreyling, neveu du fondeur. Ces canons avaient une portée et une force de pénétration nettement supérieures à ceux de la flotte espagnole, ce qui permettait d'éviter l'abordage. Manoeuvrés par des artificiers affectés uniquement à l'opération, ils permettaient en outre de tirer à cadence plus rapprochée, soit un tir toutes les 2 mn, contre 10 mn pour les canons espagnols[1]. Une étude détaillée de ces canons en 2009 montre que leurs boulets atteignaient la vitesse du son[2].
- Des navires plus rapides dessinés par Matthew Baker selon des principes novateurs et qui donneront plus tard la bionique.
Dans cette bataille, l'officier anglais Sir Francis Drake s'est illustré par son habileté.
Contexte
Depuis les années 1570, Philippe II d'Espagne était en difficulté aux Pays-Bas qui s'étaient en partie soulevés contre sa souveraineté. Alexandre Farnèse tentait alors de reprendre tant bien que mal, le contrôle des villes de Flandre et du Hainaut révoltées. Les provinces septentrionales avaient proclamé leur indépendance, formant ainsi les Provinces-Unies. Ils se battaient donc contre le retour au pouvoir de Philippe.
En Angleterre, Philippe avait été roi consort de Marie Ire. Depuis le décès de celle-ci en 1558, il y avait également perdu son pouvoir et fut déçu de ne pas avoir un fils d'elle pour gouverner ce pays sous son ordonnance. Au contraire, la demi-sœur de Marie, Élisabeth avait rétabli l'Anglicanisme, fait qui ne rendait ni Philippe, ni le pape, heureux.
Lorsque Philippe II passa avec les Ligueurs catholiques français le traité de Joinville (1584), Élisabeth Ire d'Angleterre riposta en signant avec les Républicains néerlandais le traité de Sans-Pareil (1585).
Des marins des Provinces Unies, dits les Gueux de la mer en référence à la Révolte des gueux, faisaient un blocus sur les ports de Dunkerque et de Nieuport sur la côte de Flandre où se trouvaient des unités de l'armée espagnole. Or, au large de cette côte, existent des bancs de sable, bancs desquels les Hollandais avaient enlevé les balises de signalisation. Il aurait été donc trop dangereux pour les vaisseaux de l'Armada de longer la côte parmi les hauts-fonds pour ouvrir les ports flamands.
Gravelines était par conséquent le port espagnol à la fois le plus proche de l'Angleterre, et le seul de la côte flandrienne accessible sans naviguer entre les bancs de sable et les plages.
Ces événements concernaient la France diplomatiquement car :
- les routes directes des courriers espagnols entre l'Espagne et les Pays-Bas traversaient la France ;
- lorsqu'il s'agissait d'une flotte aussi grande que l'Armada, la rade de Gravelines ne se distinguait pas nettement de celle de Calais.
Stratégie
- Du point de vue espagnol il s'agissait de faire rencontrer une flotte partie d'Espagne, avec une armée embarquée sur des bateaux en Flandre, et de l'emmener ensuite en Angleterre, afin de débarquer avec des soldats armés de canons espagnols apportés par l'Armada.
- Du point de vue anglais, il fallait empêcher cette rencontre et chasser la flotte espagnole de la région, voire la détruire.
- Du point de vue des Provinces-Unies, il s'agissait de gêner les efforts des Espagnols dans la reconquête des provinces des Pays-Bas du Nord.
Les Néerlandais du nord et les Anglais se trouvaient donc alliés contre les Espagnols qui gouvernaient les Pays-Bas du Sud, la Flandre comprise.
Déroulement des opérations
Note : les dates des événements varient selon leur source. L'Angleterre et les Pays-Bas protestants adhéraient toujours au calendrier julien tandis que les pays catholiques tels que l'Espagne, la France et les Pays-Bas espagnols avaient suivi depuis 1582 le calendrier grégorien dont on se sert dans le cadre de cet article.
Le corsaire Francis Drake, au service de la reine d'Angleterre, a harcelé avec efficacité les lourds navires espagnols, les empêchant de débarquer en Angleterre.
Notes et références
Voir aussi
- Des précisions sur la Bataille de Gravelines (1588)
- Portail de l’histoire militaire
- Portail du monde maritime
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