Ingénieur des télécommunications

Ingénieur des télécommunications

En France, les ingénieurs des télécommunications étaient des fonctionnaires formant un des grands corps techniques de la fonction publique, appelé usuellement « corps des télécommunications ». Leur activité dépasse le domaine des télécommunications et touche toutes les technologies de l'information. On compte, en 2005, 185 emplois budgétaires d'ingénieur des télécommunications au sein des ministères.

Par décret 2009-63 du 16 janvier 2009, portant statut particulier des ingénieurs des mines, le corps des télécommunications a été fusionné avec le corps des mines.

Sommaire

Historique

Les ingénieurs des télécommunications étaient avant 1967 les ingénieurs des télégraphes.

Leur statut est régi par le décret 67-715 du 16 août 1967 dont la dernière modification a été réalisée par le décret n°2006-96 du 1er février 2006. Ils sont compétents pour traiter toute question de nature scientifique, technique, administrative, organisationnelle, économique ou sociale concernant le développement, l'utilisation ou le contrôle des technologies de l'information et de la communication et des services qui leur sont associés. Ils ont vocation à exercer des fonctions d'encadrement, de direction, de contrôle, d'inspection, d'évaluation de politiques publiques, d'étude, d'expertise et de recherche ou d'enseignement.

Les ingénieurs des télécommunications ont contribué au développement des télécommunications et des technologies de l'information en France en particulier :

  • dans les années 1950 avec la mise en place du Centre national d'études des télécommunications (CNET) qui a initié des travaux aboutissant 10 à 15 ans plus tard à l'invention de la commutation électronique et à la création de l'industrie des télécommunications spatiales
  • à partir du milieu des années 1970 avec le plan de rattrapage de l'équipement téléphonique en France,
  • dans les années 1980 avec le lancement des premières études sur la téléphonie mobile numérique, devenue GSM,
  • dans les années 1990 avec les brevets sur le codage du son et de l'image ayant conduit aux normes MPEG,
  • ils ont contribué au processus d'ouverture des télécommunications en France à la fois en aidant à transformer la Direction Générale des Télécommunications en une entreprise, France Télécom, à capitaux aujourd'hui majoritairement privé, et en participant à la création d'une régulation en France avec l'Autorité de régulation des télécommunications (ART) devenue depuis ARCEP

Les ingénieurs des télécoms étaient employés pour la plupart par la Direction générale des Télécommunications, qui était partie prenante de l'organisation de l'État et rattachée au ministère des PTT jusqu'à la création de l'établissement public France Télécom, au début des années 1990. À cette date, un travail a été réalisé par M. Combes et JP Souzy pour déterminer les besoins de l'État en ingénieurs des télécommunications et le nombre qui serait nécessaire. Le recrutement annuel d'IGT a alors progressivement baissé et les IGT ont progressivement vu leur débouché de fin d'étude s'orienter vers les services de l'État sur les questions liées aux technologies de l'information et vers les autorités de régulation (ARCEP et CSA) ; depuis le début des années 2000, France Télécom ne recrute plus d'IGT en fin de formation que ponctuellement dans ses services de R&D.

À la suite d'une étude réalisée en 2007 par M. Combes, ingénieur des télécoms, et M. Mortureux, ingenieur des mines, il a été décidé par le gouvernement que le corps des télécommunications fusionnera le 1er février 2009 avec le corps des Mines, dépendant lui aussi du ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi.

Recrutement et formation

Les promotions, plus nombreuses par le passé, comptent depuis la privatisation de France Télécom environ 25 ingénieurs élèves.

Les ingénieurs des télécommunications (IGT) sont recrutés à la sortie de l'École polytechnique (sur classement interne), de l’École normale supérieure de la rue d'Ulm (sur dossier), et exceptionnellement de Télécom ParisTech (cycle civil) ou bien au sein de l'administration par concours interne.

Les ingénieurs élèves (IGE) suivent, pour la majorité, deux ans de formation à Télécom ParisTech dont sept mois de stage à l'étranger. Certains élèves suivent un cursus mixte avec une année dans une des autres écoles de ParisTech et les IGE provenant de l'administration ne font qu'un an à Télécom ParisTech.

Métiers

Les 1100 ingénieurs des télécommunications en activité sont employés pour 1/3 environ en activité dans les administrations ou les services publics, pour 1/3 dans le Groupe France Télécom / Orange, et pour 1/3 dans les autres entreprises. Ils travaillent avec les entreprises ou services suivants :

  • les administrations françaises (ministères de l'Économie, des Finances et de l'Industrie; de la Défense; de l'Intérieur; etc) et leurs services déconcentrés (DRIRE en particulier),
  • les autorités de régulation (ARCEP, CSA, etc),
  • les établissements de recherche (INRIA, Institut Télécom, etc),
  • les opérateurs télécoms (France Télécom, Orange, SFR, BT, etc),
  • les industriels des technologies de l'information (Alcatel-Lucent, Nortel, Comverse, Bull, Cap Gemini, Thomson Multimedia, etc),
  • entre 5 et 10 % des ingénieurs des télécommunications sont créateurs d'entreprise ou entrepreneurs.

Cette liste n'est pas exhaustive. Outre les secteurs des télécommunications et de l'informatique, on retrouve aussi les ingénieurs des télécommunications dans la banque et la finance ainsi que dans les administrations françaises et européennes.

Les ingénieurs, en activité dans le domaine public, sont positionnés sur une grille comportant les niveaux suivants : ingénieur élève, ingénieur de deuxième classe, ingénieur de première classe, ingénieur en chef, ingénieur général. Chaque niveau comporte un certain nombre, variable, d'échelons.

Les ingénieurs des télécommunications sont gérés par le Conseil général des technologies de l'information créé en 1996.

Ingénieurs en activité ou célèbres (exemples)

  • Louis Leprince-Ringuet (X20) de l'Académie française
  • Jacques Dondoux (X51, ENST 1954) : ancien ministre
  • Gérard Théry (X52, ENST 1957) : ancien directeur général des Télécommunications
  • Marcel Roulet (X54, ENST 1959) : ancien président-directeur général de France Télécom
  • Michel Petit (X55, ENST 1960) : membre du CGTI et du GIEC (le GIEC a reçu le prix Nobel de la Paix 2007)
  • Jean Grenier (X56, ENST 1961) : ancien directeur général d'Eutelsat
  • Marc Houery (X59, ENST 1964) : président de la Commission consultative des radiocommunications
  • Jean-Michel Hubert (X59, ENST 1964) : ancien président de l'ARCEP, vice-président du Conseil supérieur du numérique
  • Michel Feneyrol (X59, ENST 1964) : ancien directeur du CNET et ancien membre du collège de l'ARCEP
  • Didier Lombard (X62, ENST 1973) : ancien président du groupe France Télécom
  • Charles Rozmaryn (X63, ENST 1968) : ancien directeur général de France Télécom et de Cegetel
  • Richard Lalande (X67, ENST 1972) : président de la Fédération française des télécommunications
  • Henri Serres (X69, ENST 1974) : membre du Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies
  • Alain Prestat (X71, ENST 1976) : président de Progress, ancien président de Thomson Multimedia
  • Jean-Philippe Vanot (X72, ENST 1977) : directeur Réseaux et Systèmes d'Information du Groupe France Télécom
  • Jean-Bernard Lévy (X73, ENST 1978) : président du directoire de Vivendi Universal
  • Philippe-Olivier Rousseau (X73, ENST 1978) : ancien membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel, senior banker à BNP Paribas
  • Emmanuel Caquot (X74, ENST 1979) : chef du service économique d'Oslo
  • Philippe Distler (X74, ENST 1979) : directeur général de l'ARCEP
  • François Rancy (X74, ENST 1979) : directeur Général de l'Agence Nationale des Fréquences Radioélectriques (ANFR)
  • Yves de Talhouët (X77, ENST 1983) : PDG de HP France
  • Barbara Dalibard (X77, ENST 1982) : directrice du Pôle SNCF Voyages de la SNCF, ancienne directrice exécutive d'Orange Business Services
  • André Schwob (X79, ENST 1984) : directeur des Systèmes d'Information Ernst & Young
  • Eric Labaye (X80, ENST 1985) : directeur général de Mc Kinsey France
  • Michel Combes (X81, ENST 1986) : directeur général Europe de Vodafone et président de Télédiffusion de France (TDF)
  • Jean Beunardeau (X83, ENST 1988) : directeur de la banque d'investissement HSBC
  • Pascal Faure (X83, ENST 1988) : vice-président du Conseil Général de l'Energie, de l'Industrie et des Technologies et chef du corps
  • Olivier Huart (X83, ENST 1988) : président directeur général de TDF
  • Gilles Brégant (X83, ENST 1988) : directeur technique du Conseil supérieur de l'audiovisuel
  • Laure de La Raudière (ENS 84, ENST 1989) : députée
  • Dominique Valentiny (X84, ENST 1989) : directeur général de Hub Telecom
  • Karim Zaz (X85, ENST 1990) : directeur général de Maroc Connect
  • Martine Gouriet (X86, ENST 1991) : conseiller général des Hauts-de-Seine
  • Mathias Hautefort (X87, ENST 1992) : directeur général de Viaccess
  • Emmanuel Gabla (X88, ENST 1993) : membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel
  • Philippe Dewost (ENS Ulm 1988, ENST 1995) : co-fondateur de Wanadoo
  • Bertrand Mabille (ENST 1989) : directeur général de Carlson Wagonlit Travel (CWT)
  • Ludovic Dervaux (X90, ENST 1995) : directeur des systèmes d'information du Groupe Eiffage
  • Olivier Hersent (X91, ENST 196) : ancien président fondateur de Netcentrex. Président fondateur d'Actility
  • Folco Aloisid e Larderel (X92, ENST 1997) : co-fondateur de Karavel et directeur de la production de Promovacances
  • Mathieu Weill (X94, ENST 1999) : directeur général de l'AFNIC
  • Sébastien Soriano (X96, ENST 2001) : chef du service haut débit et collectivités territoriales de l'ARCEP
  • Charles-Henri Levaillant (X96, ENST 2001) : conseiller à la représentation permanente de la France auprès de l'UE
  • Fabrice Alves (X97, ENST 2002) : conseiller auprès du ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire

Voir aussi

Liens externes

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