- Centre National D'études Des Télécommunications
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Centre national d'études des télécommunications
Pour les articles homonymes, voir CNET.Le Centre national d'études des télécommunications (CNET) était un laboratoire de recherche français en télécommunication.
Le 1er mars 2000, les changements économiques intervenus dans ce secteur ont conduit l’État et France Télécom à fusionner le CNET avec diverses autres entités pour former France Télécom R&D, devenu Orange Labs en 2007.
Historique
Créé vers la fin de la Seconde Guerre mondiale sous le régime de Vichy par une loi du 4 mai 1944, la première tâche du CNET est de rétablir un réseau de télécommunications (téléphone et télégraphe) en France. Sa première réalisation visible par le grand public est, en 1953, la retransmission par voie hertzienne du couronnement de la reine Elisabeth II.
Néanmoins, ces dix premières années ont aussi permis au CNET d'inventer des solutions innovantes, comme la technique des courants porteurs en 1949.
En 1954, le Laboratoire national de radioélectricité (LNR), situé à Bagneux dans les Hauts-de-Seine, est intégré au CNET, après le Service des recherches et du contrôle technique (SRCT), sous la direction de Pierre Marzin. La mise au point, à la même époque, du Tecnetron par Stanislas Tezner, préfigure le transistor à effet de champ.
La décennie suivante, de 1955 à 1965, marque l'essor des télécommunications spatiales, illustré en 1962 par la première liaison télévisée intercontinentale entre Pleumeur-Bodou en Bretagne et Andover. Le CNET lance sa première fusée, Véronique, en 1957. La recherche spatiale s'est ouverte, avec le premier Spoutnik et, en 1959, un nouveau département est constitué au CNET avec François du Castel. Bientôt un groupe du CNRS, le GRI, est aussi hébergé au CNET. Les deux groupes fusionneront ultérieurement pour constituer le CRPE, premier laboratoire commun CNET-CNRS. En recherche spatiale, le CNET ajoute à ses compétences en radioélectricité sa technicité en matière de fusées puis de satellites. Il est ainsi capable de proposer rapidement au CNES naissant de premières réalisations, avec le premier satellite scientifique français FR-1 et avec le sondeur ionosphérique à diffusion incohérente. La complémentarité science-technologie donne au CRPE un poids considérable dans la recherche spatiale et il acquiert une très bonne réputation mondiale. François du Castel est responsable du projet de satellite franco-soviétique Roseau, le premier satellite à ordinateur embarqué, malheureusement abandonné en 1968. Il lance le projet européen de sondeur à diffusion incohérente EISCAT en zone polaire.
En mars 1957, les laboratoires Bell invitent dans leurs laboratoires de Murray Hill, dans le New Jersey, tous les organismes et sociétés publics ou privés qui ont des accords de brevets avec Western Electric. Une démonstration d'une première maquette de central téléphonique électronique est effectuée devant les participants à ce colloque : des exposés sont faits et une abondante documentation est remise aux invités. Pierre Marzin, qui avait tenu à participer en personne à ce symposium, en revint enthousiasmé.
Dès 1966, un séminaire international ISS (International Switching Symposium) rassemble les experts du domaine. En mai 1965 Bell labs met en exploitation le premier système à commutation électronique temporel.
En 1972, le CNET réalise son système de commutation électronique temporelle, PLATON (Prototype lannionais d'autocommutateur à organisation numérique), qui va permettre de simplifier les centraux téléphoniques, teste les premières transmissions par fibre optique et débute ses travaux sur la visiophonie.
1974 apporte une remise en cause profonde du CNET, tel qu'il s'est constitué depuis la Libération, non sans conflit avec son nouveau tuteur, la direction des Affaires industrielles, dirigée par Jean-Pierre Souviron.
Entre 1975 et 1985, le CNET continue ses recherches sur la numérisation du réseau de communication, avec en particulier la création de Transpac en 1978. Les travaux du CNET permettent de proposer en 1980 un avant-goût d'Internet : le Minitel. Les travaux portent, cependant, essentiellement, sur la promotion de la norme X25, ce qui entrainera par contre coup, l'échec du projet concurrent Cyclades de l'INRIA. Le Télétexte, encore utilisé aujourd'hui, date aussi de cette époque, ainsi que Numéris (RNIS), l'ATM, les premiers écrans plats à matrice active, et les publiphones à carte.
En 1979, la direction générale des Télécommunications (DGT) fait publier un livre sur les "Télécommunications" en France. Ce document comprend 700 pages, dont 4 consacrées au CNET.
Le changement de majorité en France, en 1981, se répercute sur les télécommunications. La nouvelle direction du CNET s'efforce de redonner au CNET son dynamisme, émoussé par les remises en cause antérieures. De nouvelles formes d'études coordonnées et finalisées, les projets-CNET se mettent en place ; un prix-CNET est institué, récompensant la meilleure étude. Le CNET retrouve sa place au sein de la DGT et sa crédibilité au sein de la recherche.
Après 1985, le CNET prépare l'arrivée des communications par l'image et la vidéo, avec entre autres, le haut débit, le multimédia, et la reconnaissance de la parole (en continuant des travaux entamés dès 1969). Les premiers services mobiles sortent en 1990 avec le Bi-Bop ; la première télévision numérique terrestre est testée en 1993.
Lien externe
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