- Il Trovatore (Verdi)
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Il trovatore
Il trovatore Le Trouvère La Torre del Trovador du Palais de la Aljafería (Saragosse)Genre Opéra Nb. d'actes 4 Musique Giuseppe Verdi Livret Salvatore Cammarano et
Leone Emanuele BardareLangue
originaleItalien Sources
littérairesEl Trovador
Antonio García GutiérrezDates de
composition2 janvier 1851
14 décembre 1852Création 19 janvier 1853
Teatro Apollo RomeCréation
française23 décembre 1854
Théâtre italien ParisVersions successives - Le Trouvère, « grand opéra », livret d'Émilien Pacini, Opéra de Paris, 12 janvier 1857
Représentations notables Personnages - Manrico, le trouvère, fils présumé d'Azucena (Ténor dramatique ou lyrique)
- Le comte de Luna, noble du royaume d'Aragon (Baryton)
- Leonora, dame d'honneur de la princesse d'Aragon (Soprano lyrique ou dramatique)
- Azucena, gitane (Mezzo-soprano)
- Iñez, confidente de Leonora (Soprano)
- Ferrando, capitaine de la garde (Basse)
- Ruiz, soldat de la suite de Manrico (ténor) : Giuseppe Bazzoli
- Un vieux gitan (basse) : Raffaele Marconi
- Un messager (ténor) : Luigi Fani
- Compagnes de Leonora et religieuses, suite du comte, hommes d'armes, gitans et gitanes : (chœur)
Airs - « Tacea la notte placida » (« La nuit silencieuse et placide ») - Leonora (acte I)
- « Di tale amor che dirsi » (« Vainement d'un tel amour ») - Leonora (acte I)
- « Deserto sulla terra » (« Seul sur la terre ») - Manrico (acte I)
- « Stride la vampa » (« La flamme s'élève ») - Azucena (acte II)
- « Il balen del suo sorriso » (« Son sourire à l'éclat du matin ») - Luna (acte II)
- « Ah si ben mio ! » (« Ô toi mon seul espoir ») - Manrico (acte III )
- « Di quella pira » (« De ce bûcher ») - Manrico (acte III)
- « Ai nostri monti » (« Ah ! revoir nos montagnes ») - Manrico et Azucena (acte IV)
- « D'amor sull'ali rosee » (« Sur les ailes rosées de l'amour ») - Leonora (acte IV)
- « Miserere » - Leonora, Manrico et chœur (acte IV)
Il trovatore (en français : Le Trouvère[1]) est un opéra en quatre actes de Giuseppe Verdi, sur un livret de Salvatore Cammarano et Leone Emanuele Bardare, d'après le drame espagnol d'Antonio García Gutiérrez. Il fut créé au Teatro Apollo, à Rome, le 19 janvier 1853, et représenté à Paris, dans sa version italienne, le 23 décembre 1854, au Théâtre-Italien.Verdi remania l'œuvre en 1856 pour l'adapter à la forme du « grand opéra », exigée alors par l'Opéra de Paris où elle fut représentée, le 12 janvier 1857, sous le titre français Le Trouvère et sur le livret traduit en français par Émilien Pacini[2].
Sommaire
Genèse
Création
Interprètes de la création
- Manrico, le trouvère, fils présumé d'Azucena (Ténor dramatique ou lyrique) : Carlo Baucardé (primo tenore)
- Le comte de Luna, noble du royaume d'Aragon (Baryton) : Giovanni Guicciardi (primo baritono)
- Leonora, dame d'honneur de la princesse d'Aragon (Soprano lyrique ou dramatique) : Rosina Penco (prima donna, soprano)
- Azucena, gitane (Mezzo-soprano) : Emilia Goggi (prima donna, mezzosoprano)
- Iñez, confidente de Leonora (Soprano) : Francesca Quadri (seconda donna, soprano)
- Ferrando, capitaine de la garde (Basse) : Arcangelo Balderi (primo basso)
- Ruiz, soldat de la suite de Manrico (ténor) : Giuseppe Bazzoli (secondo tenore)
- Un vieux gitan (basse) : Raffaele Marconi (secondo basso)
- Un messager (ténor) : Luigi Fani (secondo tenore)
- Compagnes de Leonora et religieuses, suite du comte, hommes d'armes, gitans et gitanes : (chœur)
- Orchestre et chœurs du Teatro Apollo de Rome
- Maestro al cembalo : Giuseppe Verdi puis Eugenio Terziani
- Premier violon et directeur d’orchestre : Emilio Angelini
- Chef de chœur : Pietro Dolfi
- Directeur de scène : Giuseppe Cencetti
- Décors : Luigi Bazzani, Alessandro Prampolini et Antonio Fornari
Réception
La critique
Le public
Représentations successives
Argument
L'action se situe au nord de l'Espagne, en partie en Biscaye et en partie dans l'Aragon du XVe siècle.
Prologue
Avant le lever du rideau, Ferrando, capitaine de la garde, narre au spectateur le contexte dans lequel l'opéra va se dérouler : le père du comte de Luna a eu deux fils d'un âge proche. Une nuit, on découvrit une gitane près du berceau du plus jeune des deux frères. On la chassa, mais l'enfant tomba malade peu après et on pensa qu'elle lui avait jeté un sort. Elle fut retrouvée et condamnée au bûcher.
La fille de la gitane, Azucena, décidée à venger sa mère, s'introduisit dans le château et s'empara du jeune enfant dans l'intention de le jeter lui aussi au bûcher. Mais elle fut prise d'un accès de folie et jeta au bûcher son propre enfant à la place de l'héritier. Elle éleva alors l'enfant de Luna comme son propre fils. Il prit le nom de Manrico.
Au début de l'opéra, Manrico est devenu adulte et trouvère, et Azucena est toujours décidée à exercer sa vengeance contre le comte de Luna à travers Manrico.
Acte I : Il duello (le duel)
Le palais d'Aliaferia en Aragon. Le comte de Luna, amoureux éconduit de la duchesse Leonora, ordonne à ses hommes de saisir un troubadour qui chante sous les fenêtres de sa bien-aimée.
Dans les jardins du palais, Leonora confie à Iñez son amour pour un vaillant chevalier vainqueur d'un tournoi. Elle sait que celui-ci partage son amour, car elle a entendu son trouvère chanter une sérénade sous ses fenêtres.
Alerté par le chant du trouvère qu'il entend au loin, le comte de Luna sort du palais pour livrer un duel avec lui. Leonora l'entend aussi, et se précipite au dehors. Elle tombe sur les deux hommes qui déjà ont commencé à croiser le fer. Leonora s'évanouit.
Acte II : La gitana (la gitane)
Dans le camp des gitans, Azucena et Manrico sont assis autour du feu. Elle raconte avec passion ses souvenirs et ses haines, et comment sa mère a été tuée. « Venge-moi » dit-elle à Manrico, qui se demande s'il est bien son fils. Elle le rassure et lui jure son amour de mère.
Elle rappelle à son fils comment, engagé dans une bataille contre les troupes d'Aragon, il a épargné la vie du comte de Luna, qu'il tenait pourtant entre ses mains. Il lui répond avoir entendu une voix venue du ciel, le suppliant d'épargner la vie du comte. Un messager vient annoncer à Manrico que Leonora, le croyant mort, s'est cloîtrée dans un couvent.
Dans le couvent, le comte et ses hommes viennent enlever Leonora avant qu'elle prononce ses vœux. Il lui chante son amour pour elle (Il balen del suo sorriso). Manrico et ses hommes, venus sauver Leonora, apparaissent alors dans le couvent, et s'opposent aux hommes du comte.
Acte III : Il figlio della zingara (le fils de la gitane)
Manrico est parvenu à mettre Leonora en lieu sûr dans son camp de Castellor. Le comte de Luna et ses hommes font le siège du camp. Ils capturent une bohémienne qui rôdait alentour. C'est Azucena. Ferrando reconnaît la femme qui avait autrefois jeté le deuxième fils de Luna dans le bûcher. Pour se défendre, elle appelle au secours Manrico, en criant qu'il est son fils. Le comte la condamne au bûcher.
Dans la forteresse de Castellor, Manrico et Leonora se préparent à être unis par le mariage. Au moment où leur union va être conclue, un messager arrive et annonce la capture d'Azucena et sa condamnation au bûcher. Manrico réunit ses hommes et se précipite hors de la forteresse.
Acte IV : Il supplizio (le supplice)
Manrico échoue dans sa tentative de sauver sa mère. Il est capturé lui aussi, et la mère et le fils sont retenus prisonniers dans le donjon du palais d'Aliaferia. Leonora, revenue au palais, échafaude un plan désespéré pour sauver Manrico. Elle propose au comte de Luna de l'épouser à condition qu'il rende sa liberté à Manrico. Le comte accepte son marché. Mais il ne sait pas que sa bague contient un poison qu'elle est décidée à absorber dès que son amant sera libéré. Ainsi elle échappera à cette union qu'elle refuse.
En se rendant au donjon où sont emprisonnés Manrico et Azucena, Leonora absorbe son poison. Elle pénètre dans la cellule et presse Manrico de partir. Mais il comprend que celle-ci a payé sa liberté au prix fort, quand il voit le poison produire ses premiers effets. Le comte arrive et trouve Leonora morte dans les bras de Manrico. Il ordonne que Manrico soit condamné à mort, et oblige Azucena à assister à l'exécution. Une fois le travail du bourreau achevé, elle avoue au comte que Manrico était son propre frère en s'écriant « Tu es vengée, ô ma mère ! »
Analyse de l'œuvre
Orchestration
Commentaire
Annexes
Discographie sélective
- 1952 : Renato Cellini - Robert Shaw Chorale, RCA Orchestra - Jussi Björling (Manrico), Zinka Milanov (Leonora), Fedora Barbieri (Azucena), Leonard Warren (Luna) - RCA Victor
- 1956 : Herbert von Karajan - Chœur et orchestre de la Scala de Milan) - Giuseppe di Stefano (Manrico), Maria Callas (Leonora), Rolando Panerai (Luna), Fedora Barbieri (Azucena) (EMI).
- 1956 : Alberto Erede - Chœur et orchestre du Grand Théâtre de Genève - Mario del Monaco (Manrico), Renata Tebaldi (Leonora), Ugo Savarese (Luna), Giulietta Simionato (Azucena) Decca.
- 1962 : Tullio Serafin - Chœur et orchestre de La Scala de Milan - Carlo Bergonzi (Manrico), Antonietta Stella (Leonora), Ettore Bastianini (Luna), Fiorenza Cossotto (Azucena) - Deutsche Grammophon.
- 1964 : Thomas Schippers - Chœur et orchestre de l'Opéra de Rome - Franco Corelli (Manrico), Gabriella Tucci (Leonora), Robert Merrill (Luna), Giulietta Simionato (Azucena) - EMI
- 1969 : Zubin Mehta (dir. New Philharmonia Orchestra), Plácido Domingo (Manrico), Leontyne Price (Leonora), Sherill Milnes (Luna), Fiorenza Cossotto (Azucena) (RCA).
- 1999 : Marco Guidarini (dir.), Warren Mok (Manrique), Iano Tamar (Léonore), Nikola Mijalovic (Luna), Sylvie Brunet (Azucena). Version de Paris en français (1857), enregistrée au festival de Martina Franca en août 1998.
- 2002 : Antonio Pappano (dir. London Symphony Orchestra), Roberto Alagna (Manrico), Angela Gheorghiu (Leonora), Thomas Hampson (Luna), Larissa Diadkova (Azucena) (EMI).
- 2007 : Gianandrea Noseda (dir. Orchestre national de France), Roberto Alagna (Manrico), Susan Neves (Leonora), Seng-Hyoun Ko (Luna), Mzia Nioradze (Azucena). Enregistrement d'une représentation aux Chorégies d'Orange.
Bibliographie
- Jean Cabourg, Michel Orcel, Bruno Poindefert, Bruno Poindefert, Elisabeth Giuliani, Gilles de Van, Eloi Recoing, Jean Cabourg, Elisabetta Soldini, Il trovatore dans L'Avant-Scène Opéra, Editions Premières Loges, Paris, 2003, 146 p. (ISBN 2-84385-228-5)
- Gilles de Van, Il trovatore dans Guide des opéras de Verdi, Jean Cabourg, directeur de la publication Fayard, collection Les indispensables de la musique, Paris, 1990, pp. 457-524 (ISBN 2-213-02409-X)
- Gustave Kobbé, Il trovatore, dans Tout l'opéra, de Monteverdi à nos jours (Kobbé), Robert Laffont, Collection Bouquins, 1993, pp. 387-391 (ISBN 2-221-07131-X)
- Piotr Kaminski, Il trovatore, dans Mille et un opéras, Fayard, collection Les indispensables de la musique, Paris, 2004, pp. 1598-1601 (ISBN 978-2-213-60017-8)
Notes et références
- ↑ Le Trouvère est le titre de la version créée pour être chantée en français à l'Opéra de Paris en 1857. Ce titre est cependant souvent utilisé en France pour nommer Il trovatore.
- ↑ Gilles de Van, dans le Guide des Opéras de Verdi, évoque un véritable « Trouvère français ».
Sources
- Istituto nazionale di studi verdiani
- Les ouvrages cités
Articles connexes
Liens externes
- Il trovatore de Verdi : partitions libres dans International Music Score Library Project.
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